mercredi 25 septembre 2024

HOMÉLIE 26ème Dimanche du Temps Ordinaire B. “ Si ta main t’entraîne au péché, coupe-la… ” Mc 9, 38-43.45.47-48 - 29 Septembre 2024

 

HOMÉLIE 26ème Dimanche du Temps Ordinaire B.

29  Septembre 2024– Mc 9, 38-43.45.47-48

 

Si ta main t’entraîne au péché, coupe-la… ”

 

Vraiment, très dure cette parole de Jésus et les suivantes ! Bien évidemment, en aucun cas et pour aucune raison, Jésus nous demande de nous mutiler. Alors, comment comprendre ces paroles ? L’Orient utilise volontiers un langage imagé : par exemple, en hébreu, le mot “plage” se dit : “Les lèvres de la mer”. En français aussi, nous avons bien des expressions que nous ne prenons pas heureusement au pied de la lettre : rien qu’avec le mot “porte” vous pouvez vous amuser à relever toutes les expressions imagées  qui le contient : “Prendre la porte” “Fermer sa porte à quelqu’un” “Toutes les portes lui sont ouvertes” “Frapper à la bonne porte” “Entrer par la grande ou la petite porte” “Mettre la clé sous la porte” …

La main désigne ce que l’on fait : tu risques de faire du mal, ne le fais pas ! Renonce radicalement à ce qui risque de te faire faire le mal. L’œil désigne ce que l’on regarde : tu risques de regarder des choses mauvaises, malsaines : bagarres, violence, pornographie… dont les images pollueront ton regard sur les personnes : alors coupe ta vue, détourne-toi, éteins ton ordinateur, ton poste…! Le pied désigne la marche qui nous conduit quelque part ou dans un groupe: en ce lieu ou dans ce groupe, tu risques de faire le mal, alors n’y va pas !

Jésus nous parle un peu comme un chirurgien qui sait très bien qu’il faut extirper d’un organe la tumeur qui le ronge. Alors, il nous aide à avoir le courage de le faire… avec Lui : c’est vraiment le bon médecin. Car le mal, au départ, a toujours quelque chose d'attrayant, qui nous fascine et contre lequel il est très difficile de résister. C'est un peu comme une planche savonneuse.

         Mais revenons à la première lecture de ce Dimanche : Livre des Nombres ch.11, versets 25-29. Eldad (“Dieu a aimé”) et  Medad (“amour”) prophétisent dans le camp des hébreux, alors qu’ils auraient du se rendre avec les autres prophètes à la Tente de la Rencontre auprès de Moïse. Josué lui demande de les arrêter : et pourtant, ils comptaient bien parmi les 70 anciens qui avaient été choisis !

Que nous raconte le début de l’Évangile de ce jour ?

Jean, l’un des Douze, rapporte à Jésus qu’il a voulu empêcher quelqu’un de chasser les esprits mauvais au nom de Jésus, parce qu’il ne faisait pas partie de leur groupe.

Deux situations très voisines à quelques 1200 ans près.

Que lui répond Jésus : « Qui n’est pas contre nous est pour nous »

Et aujourd’hui ?

 Comme il est difficile de reconnaître que ceux qui ne pensent pas comme nous, qui ne font pas comme nous, qui ne participent pas aux mêmes activités que nous, et qui pourtant se réclament de Jésus Christ, puissent être cependant très proches et aller dans le même sens que nous ! Nous risquons de juger vite, de classer vite ceux qui ne sont pas du même bord, du même milieu, ceux qui ne sont pas de la même sensibilité liturgique ou plus encore de la même Église que nous. Et pourtant, beaucoup de ceux-là cherchent, comme nous, à mener une vie conforme à l’Évangile et à la fidélité au Christ, principalement dans le service de leurs proches qui en ont besoin.

“Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son Esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes !” répond Moïse à Josué.

Que l’Esprit de Pentecôte reçu au Baptême, conforté à la Confirmation, prié tous les jours, nous rende attentifs, accueillants et bienveillants à tous ceux qui, proches ou lointains, se conduisent selon l’Évangile de Jésus Christ.

“Il y en a qui paraissent en dehors du bercail et qui sont au-dedans, disait St Augustin, et d’autres qui paraissent dedans et qui sont dehors  

AMEN !

mardi 17 septembre 2024

HOMÉLIE 25ème Dimanche ordinaire B. "Accueillir Dieu comme un enfant" Mc 9,30-37 - 22 Septembre 2024.

 

HOMÉLIE 25ème Dimanche ordinaire B. Mc 9,30-37

22 Septembre 2024.

 

« Accueillir Dieu comme un enfant »

 

         Si nous avions entendu l’enseignement de Jésus aux disciples, annonçant sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, aurions-nous eu le courage de l’interroger sur ce qu’Il venait de leur annoncer, tant cette destinée du "Fils de l’homme" qu’Il était, contrastait  avec ce qu’ils attendaient, et surtout avec son enseignement qui ravissait les foules, ainsi qu’avec le pouvoir si efficace auprès des malheureux qui s’adressaient à Lui ?

Jésus va donc aider ses disciples à Le comprendre.

Sachant qu’ils avaient discuté entre eux, se préoccupant de protocole pour savoir qui était le plus grand, Jésus leur donne Sa définition du "plus grand: « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous ». Renversement total des valeurs, difficile encore à comprendre pour les disciples.

                 Alors, il fait un geste significatif. Il prend un enfant et le place au milieu d’eux. À l’époque, qu’est-ce qu’un enfant ? Selon l’étymologie, c’est celui qui ne parle pas (du latin "infans") ou qui n’a pas droit à la parole. C’est celui qui est totalement dépendant de ses proches mais qui met en eux toute sa confiance, se blottissant même dans leurs bras : Ps 131,2. Jésus dira encore, en se fâchant, lorsque les disciples, repoussant les enfants qui voulaient Le rencontrer : « Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » Mc 10,15  

                 Jésus nous révèle quelque chose de plus important encore. Si on accueille un enfant, c’est Lui qu’on accueille. Autrement dit, on L’accueille comme le plus petit qu’Il veut être. Jésus s’identifie donc à un enfant. Mais, continue-t-Il de dire : « Celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’Il accueille mais Celui qui m’a envoyé ».

                 Alors, Celui qui a envoyé Jésus, n’est-Il pas, comme Jésus,  Lui aussi identifié à un enfant, qui se veut dépendant de ses proches, c’est-à-dire de ses disciples, c’est-à-dire de nous ? Ainsi Dieu Se serait lié à nous, comme Jésus l’a été, comme le serviteur de tous ?

                 Dimanche dernier, Jésus demandait à ses disciples (et pourquoi  pas à nous !) : « Pour vous, qui suis-je ? ». Aujourd’hui, Il proclame qu’Il est le serviteur de tous, à l’image de Celui qui l’a envoyé. Nous sommes invités à une nouvelle approche du mystère de Dieu, non pas seulement de Sa grandeur infinie, mais du désir qu’il a manifesté en Jésus Son Fils, d’être auprès de nous serviteur de tous.

                   Voilà que nous avons, comme les disciples, à changer notre regard et notre mentalité sur les représentations que nous avons de Dieu, et à demander la grâce de l’Esprit Saint, Esprit d’Amour du Père et du Fils, pour comprendre à quelle grandeur et profondeur va Son Amour pour tous les hommes.

                AMEN !

vendredi 13 septembre 2024

HOMÉLIE 24ème Dimanche ordinaire B. " Pour vous, qui suis-je ? " Mc 8,27-35 - 15 Septembre 2024

 

HOMÉLIE 24ème Dimanche ordinaire B. Mc 8,27-35

15 Septembre 2024

« Pour vous, qui suis-je ? »

Chacun de nous est invité à accueillir cette question et à y répondre, non seulement aujourd’hui, mais aussi demain et tous les jours, jusqu’à notre rencontre finale avec Lui.

         Je pense pouvoir dire sans trop me tromper que, puisque nous sommes ici, c’est que nous croyons en Dieu. Oui, mais quel Dieu ? Et nous est-il possible de le décrire : Il échappe à tout ce que l’on peut dire ou écrire de Lui. Déjà, au 4ème siècle ; un Père de l’Église Grecque, St Grégoire de Naziance, grand théologien, chantait dans une hymne s’adressant à Dieu : « O Toi, l’au-delà de tout, n’est-ce pas là tout ce qu’on peut chanter de toi ? ».

         Faut-il alors se décourager à dire quelque chose sur Dieu ou se contenter de définitions dogmatiques ? Certes, la Bible, Sa Parole inspirée, nous Le présente et nous parle de Lui de bien des façons, mais dans un langage qui n’est pas toujours courant ou même accessible, usant de formules imagées ou symboliques.

Ce qu’il y a pourtant de merveilleux dans notre foi chrétienne, c’est qu’elle nous conduit vers Lui grâce à son témoin parfait qui n’est autre que Son Fils Unique Jésus Christ.

         Il se présente à nous comme un homme que beaucoup n’ont pas reconnu pour ce qu’Il était, dans son peuple et même dans sa famille. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, (Mc 8,27-35), par la question que Jésus Lui-même pose aux apôtres : « Au dire des gens, qui suis-je ? », nous avons les réponses diverses de ses contemporains, qui pousse Jésus à demander aux apôtres à  se prononcer eux-mêmes : « Pour vous, qui suis-je ? ».

         Silence embarrassé, sans doute, et sans la parole impétueuse de Pierre, approuvée et même louée par Jésus, nous n’aurions pas eu de réponse.

         Il en est de même pour nous aujourd’hui. Certes, la plupart d’entre nous ont reçu une instruction religieuse, mais suffit-elle pour nous faire connaître et rencontrer Dieu ? Or si quelqu’un peut nous conduire à Lui, c’est bien Son Fils. Alors, mettons-nous sérieusement à sa découverte. Avons-nous perçu à travers ses paroles, ses gestes, son regard,  ses attitudes de compassion ou de mise en garde que nous rapportent les évangélistes qui Il était ? Pourrions-nous en faire un portrait, à la faveur d’une demande de notre enfant, des parents de ses copains ; d’un collègue, d’un voisin ?  

         Ainsi, au cœur de notre prière où nous cherchons à Le rencontrer, après la lecture d’un passage d’Évangile, avons-nous déjà essayé de mémoriser une de Ses Paroles, comme un trésor à garder précieusement, qui nous permettra de parler de Lui ?

Je me permets de vous en citer quelques-unes, bien nourrissantes, dans quelques pages de l’Évangile de St Matthieu :

« Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : là est la Loi et les prophètes »

(Mt 7,12).

« Entrez par la porte étroite…il est le chemin qui mène à la vie » Mt 7,14.

« À chaque jour suffit sa peine » Mt 6,34

« Ne jugez pas, vous ne serez pas jugé » Mt 7,1

« On reconnaît l’arbre à ses fruits » Mt 7,20

« On ne peut servir Dieu et Mamon (l’argent) » Mt 6,24

Et puis : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » Mt 28.20

 

         Ce n’est évidemment pas le seul chemin pour aller vers Dieu, mais c’est en suivant ce "frère en Dieu", qu’est Jésus, que nous progresserons sûrement vers Lui.

 

Lisons et écoutons encore St Jean :

«Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole

Et mon Père l’aimera

Et nous viendrons vers lui

Et, chez lui, nous ferons une demeure »

Jn 14, 23

Tout au long de l’année, en L’aimant et en mettant en œuvre  Sa Parole, nous pourrons alors dire Qui Il est !

AMEN !