vendredi 16 août 2024

HOMÉLIE 20°Dimanche ordinaire B. "Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ".Jn 6, 51-58 - 18.08.2024

 

HOMÉLIE 20°Dimanche ordinaire B. Jn 6, 51-58

18.08.2024

           

« Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ».

 

Par ce mot chair, Jésus désigne sa vie d’homme et non pas sa chair au sens du tissu musculaire car le mot “chair” dans la Bible n’est pas réduit à celui des cellules biologiques : il désigne tout l’être humain dans sa condition fragile. Ainsi, Jean écrit : « Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » Jn 1,14

Oui, Il a bien donné sa chair et son sang, et la réalité de ce don du Fils de Dieu dépasse toutes nos représentations intellectuelles, mais s’accorde à l’intelligence de notre cœur. En nous donnant sa chair et son sang, Il nous donne la totalité de ce qu’Il est. Lorsque nous aimons quelqu’un, notre corps ne participe-t-il pas à l’expression réelle de cet amour, qui que nous soyons : parents, époux, grands parents, parent/enfants et même frères et sœurs ? De plus, le corps a pris une telle place dans notre société, malheureusement pas toujours dans le sens de la dignité humaine, que l’on peut même dire qu’il est devenu l’expression ultime de l’identité matérielle de l’individu : pensons aux empreintes digitales incontournables dans les enquêtes policières ; mais aussi le nouveau passeport biométrique et évidemment, l’ADN !

Si bien que l’on peut dire que lorsque Jésus, au cours de la Sainte Cène, prononce ses paroles sur le Pain, Il dit à ses disciples : « Prenez et mangez, Ceci est mon Corps » Cela revient à dire : « Prenez et mangez : Ceci, c’est Moi, Dieu ! » - De même, pour le vin : « Prenez et buvez, Ceci est mon sang » Cela revient à dire : « Prenez et buvez : c’est Moi VIVANT !»   

         Autre détail que révèle le texte original. « Qui mange… » Jésus le répète plusieurs fois dans le texte de l’évangile de ce jour. Au début, trois fois, Il utilise le mot : “Fagueïn” que l’on retrouve, en français, dans les mots : “aérophagie”, “œsophage”, “anthropophage”. Il signifie : manger, simplement, nous alimenter. Puis Il utilise quatre fois le mot “trogôn” qui signifie : mastiquer,  comme pour mieux assimiler la nourriture que nous prenons. C’est d’ailleurs ce qui était recommandé aux juifs dans le “Seder”, rituel de la nuit de la Pâque où l’on consommait l’Agneau Pascal, pour bien s’imprégner de la mémoire de la libération de l’esclavage d’Égypte par le Seigneur.

         Autrement dit, Jésus nous invite non plus seulement à venir à Dieu, mais à accepter que Dieu, en sa personne, vienne à nous ; à accueillir le don total de Lui-même ! Ce que nous avons à assimiler, comme on assimile un aliment, c’est la vie de Jésus telle qu’elle nous est rapportée dans les Évangiles. Et donc, faire nôtres ses gestes, ses paroles, ses attitudes, son souci pour tous ceux qu’Il croise, enfin sa relation à son Père, notamment dans Sa prière. Cela entraîne que nous tenions la porte de notre cœur et de nos pensées grande ouverte ; ouverte à Lui et ouverte à tous ceux qu’Il nous envoie. Et tout cela, pour que nous ayons la Vie (Zoé, la vie, principe d’animation, et non Bios, la vie physique) : neuf fois nommée dans le passage d’aujourd’hui !

         Écoutons St Paul : « Ne soyons pas insensés, mais comprenons bien quelle est la volonté du Seigneur… » Évitons la folie du monde et répondons à l’invitation de la Sagesse comme nous y invite la première lecture de ce dimanche : « Qui est simple ? Qu’il passe par ici ! » « A l’homme insensé elle dit : "Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez votre folie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence » La véritable intelligence n’est-elle pas de manger le pain qui est la vraie nourriture et qui donne la vie éternelle ?

          « Il est le grand Mystère de la foi ! » Oui, il est grand et nous n’avons pas fini de le contempler. Rendons grâce à Dieu.

 

AMEN !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire