HOMÉLIE 18ème Dimanche Ordinaire. B – Jn 6,24-35
4 Août 2024
Nous venons d’entendre, avec la première Lecture du livre de l’Exode (Ex 16,2-4.12-15) et l’Évangile de St Jean (Jn 6,24-35) deux textes de la Parole de Dieu qui se répondent.
Tout d’abord, le livre de l’Exode présente l’épreuve de la faim à la sortie d’Égypte dans un désert hostile, montrant le désespoir du peuple et leur nostalgie des "marmites de viande et du pain à satiété", pourtant sous le joug de pharaon. Dieu entend leurs récriminations et leur donne à manger la manne et les cailles à satiété.
L’évangile de St Jean est la suite du récit de la multiplication des pains que nous avons entendu dimanche dernier. La foule, devant le prodige et l’enseignement nourrissant de Jésus, veut le faire roi. Mais Jésus s’en va seul dans la montagne pour retrouver son Père dans la prière. Toujours en quête de nourriture, la foule se met à chercher Jésus, qui est passé sur l’autre rive, à Capharnaüm, avec une immense attente : elle devait avoir très faim !
Suivons leur échange avec Jésus.
Jésus prend acte de leur quête : « Vous avez mangé de ces pains et vous avez été rassasiés. Travaillez non pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ». De quelle nourriture s’agit-il pour laquelle nous devrions travailler ?
La foule semble bien comprendre alors que Jésus leur parle des "Œuvres de Dieu". « L’Œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé » répond Jésus.
Mais quel est cet "Envoyé" ?
Jésus les oriente vers une nouvelle découverte : « C’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est Celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde »
La foule montre alors son désir de se nourrir de ce pain-là qui
donne la vie au monde : s’attend-elle à la révélation de Celui
avec lequel elle a engagé cet échange ? « Moi, je suis le pain
de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en
moi n’aura jamais soif ».
Prodigieuse Révélation qui peut transformer notre
regard sur le Christ et notre foi en Lui. Mettons-nous à la recherche de ce
pain-là, c’est-à-dire, approfondissons notre relation à Lui dans le
silence de la prière quotidienne mais aussi dans nos rencontres familiales,
amicales, professionnelles ou au service des sœurs et frères dans le besoin.
Et puis, chaque fois que nous prions le "Notre Père", demandons le « pain de ce jour ». Mais quel est-il ?
Mot à mot : le "pain super-substantiel" (Mt 6,11): "artone epiousione" arton epiousion. Difficile à traduire : épi=au-dessus ; ousione=de oussia, l’essence, la substance. Introuvable chez le boulanger ! Quelques Pères de l’Église dont Tertullien vers l’an 200 et St Cyprien vers l’an 250 à Carthage, Origène vers 250 à Alexandrie et même Benoit XVI dans son livre "Jésus de Nazareth", proposaient la traduction : "Donne-nous le Pain de la Vie" expression même de notre évangile d’aujourd’hui, c’est-à-dire, "Jésus lui-même" comme l’écrit Saint Jean. Voilà qui est clair et nous encourage à le rechercher pour nous en nourrir et avoir la Vie.
De quel pain mangeons-nous en venant communier ? Si nous mangeons de ce pain-là, venu du ciel, don de Dieu, c’est Jésus Lui-même que nous accueillons et qui s’unit à nous : alors, nous n’aurons plus jamais faim. Plus encore, nous serons nous-mêmes avec Lui nourriture pour les autres, car nous leur apporterons la Vie que nous aurons nous-même reçue de Dieu.
Accueillons-Le avec joie et, même avec faim, dans l’Eucharistie dominicale de ce jour.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire