jeudi 23 décembre 2021

HOMÉLIE du Dimanche de la SAINTE FAMILLE- C. "Jésus adolescent au Temple" – Lc 2,41-52 - 26 Décembre 2021

 

HOMÉLIE du Dimanche de la SAINTE FAMILLE- C.

26  Décembre 2021 – Lc 2,41-52

 

 

         Pourquoi la liturgie de ce Dimanche, présentant en exemple la Sainte Famille, a-t-elle choisi ce récit de l’Évangile où il est question, si ce n’est d’une fugue du Seigneur du moins d’un comportement qui aurait lieu d’inquiéter bien des parents ?

         Est-ce bien l’intention de l’évangéliste St Luc ? Si l’on y regarde bien, son Évangile commence au Temple de Jérusalem, avec Zacharie, prêtre officiant ce jour-là, qui deviendra, à la suite de l’intervention de l’ange Gabriel, père de Jean-Baptiste. Ce même Evangile se termine au Temple, où les Apôtres, le Christ les ayant quittés définitivement à l’Ascension, « étaient continuellement dans le Temple bénissant Dieu » Lc 24,53.

         Le Temple est au cœur de la foi juive. Jésus y est chez Lui. Présenté 40 jours après sa naissance (fêtée au 2 février), il y est présent de nouveau à la “Bar Mitzva”, âge où le jeune juif devient “un fils du précepte”. Il y chassera les vendeurs qui ont dénaturés sa destination : espace de prière pour le peuple et les païens et de rencontre avec Dieu. C’est autour du Temple que trois fois par an, à Pâques, Pentecôte et Soukkot (fête des Tentes) se réunit le peuple juif : c’est leur « Maison de famille ».

Venons-en aux pauvres parents. Le retour à Nazareth, distante de 110 Kms, prenait trois jours. Il se faisait par groupe de marcheurs : hommes, femmes, enfants. Ils se retrouvaient aux étapes pour les repas et la nuit. Ne l’ayant pas retrouvé, Marie et Joseph retournent à Jérusalem, angoissés : c’est leur enfant et, de plus, Dieu leur a confié la mission de l’élever.

Vous rappelez-vous ceux qui, en d’autres circonstances, attendront le troisième jour pour retrouver ce même Jésus ? Les Apôtres, bien sûr, et sans doute Marie. Luc n’annonce-t-il pas la Pâque à venir où Jésus, après s’être donné Pain de Vie à la Sainte Cène, donnera sa vie pour ressusciter le troisième jour ? Ne manifestera-t-Il pas alors sa nature humaine, par sa mort, et sa nature divine, par sa résurrection ?

Ce passage d’Évangile ne nous manifeste-t-il pas la même intention ?

Quelle est la question de Marie à son Fils Jésus ?  « Enfant, pourquoi as-tu agi ainsi envers nous ? Vois, ton père et moi nous te cherchions angoissés ? » De quel père s’agit-il ? De Joseph.  Et que répond Jésus ? « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon père ! » De quel père s’agit-il ? De Dieu. En deux phrases, Luc exprime le merveilleux mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu : homme par sa mère et son père adoptif, Joseph; Dieu par son Père céleste.

Marie ne comprend pas tout, mais devine le mystère auquel elle avait accepté de participer plus de 12 ans auparavant. Elle n’a pas fini de le comprendre. Il faudra encore qu’elle passe par la mort de son Fils pour découvrir sa Résurrection et comprendre définitivement le dessein miséricordieux de Dieu.

Pour l’heure, elle garde tout cela en son cœur.

Marie, Joseph et Jésus sont repartis pour Nazareth où jusqu’à environ 30 ans, Jésus restera auprès d’eux, dans le cadre quotidien de la vie en famille, grandissant en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes. N’est-ce pas la vocation de toute famille qu’un père et une mère accompagnent ainsi les enfants qui leur sont donnés ?

Nous prierons pour les familles douloureusement affectées par le décès d’un père ou d’une mère, ou par le départ de l’un ou l’autre. Cela ne doit pas nous faire oublier le dessein premier et merveilleux de Dieu vis-à-vis des familles et la foi et la joie de ceux qui veulent en fonder une avec son aide fidèle, efficace et pleine d’amour qui s’exprime dans le sacrement du mariage.

AMEN !

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