HOMÉLIE de l’EPIPHANIE Année C - Mt 2,1-12
2 Janvier 2022
ÉPIPHANIE: (Epi faneia) “Action de se montrer, manifestation”
Dans la 2ème Lecture de ce dimanche, Paul parle d’un “mystère” que Dieu nous a révélé par grâce : « Ce mystère, c’est que tous les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » Ep 3,5
Aujourd’hui, comment annoncer l’Évangile à tous ?
Pour le faire, il faut plusieurs dispositions. Regardons nos mages.
1 - Ce sont des païens en quête de vérité et qui se mettent en route. Mais leur recherche, si noble soit-elle, ne leur permet pas de trouver ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin des Écritures. Elles désignent ce roi.
Ainsi, pour annoncer l’Évangile, il faut d’abord bien connaître l’Évangile et les Écritures que nous avons reçus en “héritage”. De nombreux ouvrages très accessibles sont disponibles aujourd’hui. Des groupes nombreux les étudient et bien des réunions sont introduites par une de leur page.
2 - Connaître les Écritures ne conduit pas nécessairement à celui qu’elles désignent. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, ceux qui les lisent et les interprètent, ne bougent pas. Il faut également se mettre en route, par la foi, pour aller jusqu’à Jésus.
Les mages, bien que païens, se sont donc mis en route et il leur est manifesté, qui est ce roi, objet de leur recherche : c’est l’Épiphanie de Dieu. Ils ne s’y attendaient sans doute pas, tant Jésus était né dans de si pauvres conditions, mais: ils ont accepté l’étrangeté, pour un roi, d’être si humble et ils leur ont manifesté leur reconnaissance par leurs présents.
Pour annoncer l’Évangile à tous, il ne faut pas avoir de préjugés qui empêchent de rencontrer les autres différents de nous.
3 - Après la découverte du Roi de l’univers, les mages sont repartis par un autre chemin, rejetant celui d’un Hérode que la soif de pouvoir et la corruption ont conduit aux crimes les plus odieux jusque dans sa propre famille : n’a-t-il pas fait mettre à mort trois de ses fils et sa femme préférée ? Ils ont tenu compte des conditions politiques du monde de leur temps.
Pour évangéliser, il faut être présent d’une façon ou d’une autre, dans le monde d’aujourd’hui, en le regardant avec bienveillance, mais en dénonçant toute forme de mensonge sur la réalité. N’avons-nous pas de grands défis à relever pour que notre monde soit plus humain : justice et partage ; respect de la création et de la vie, depuis ses débuts jusqu’à sa fin. Proposer aux jeunes générations un avenir qui ait du sens et de la joie, même dans les efforts ou les épreuves, jusqu’au-delà de la mort. Nous ne pouvons rester sur la touche : Il faut chercher et proposer des modes de vie sains et respectueux et donc rejeter certains autres qui corrompent et détruisent notre humanité.
Enfin, nous n’évangéliserons jamais sans le Seigneur et l’Esprit qu’Il nous a promis. Par la prière et par la vie sacramentelle, faisant corps avec le Christ, nous pourrons inviter ceux qui ne le connaissent pas à nous rejoindre pour avoir part à la promesse et être rassemblés auprès de Dieu dans le même bonheur d’aimer qui ne finit pas, comme l’annonçait Isaïe à Jérusalem dans la 1ére Lecture de ce jour.
Bonne année évangélique avec l’Esprit qui nous précède et nous rend heureux de partager le merveilleux dessein de Dieu révélé dès sa venue dans notre monde aux mages païens de son temps. Ne désire-t-Il pas le révéler aux “païens” d’aujourd’hui ? Ne veut-t-Il pas le faire avec nous ? Rendons-Lui grâces de nous associer à son dessein bienveillant.
AMEN !
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