HOMELIE 7ème Dimanche de Pâques B.
16 Mai 2021
“Ils ne sont pas du monde de même que moi je ne suis pas du monde » Jn 17, 14.
Dans son discours d’adieu à ses disciples, Jésus avant de passer de ce monde à son Père, les confie à son Père. Il a accompli sa mission qui était de veiller sur eux, malgré la défection de Judas, (preuve qu’Il laissait bien ses apôtres libres de Le suivre). A présent, les disciples, qui ont reçu le don de la Parole du Père, vont continuer sa mission et porter cette Parole au monde. Cela ne va pas être facile, car le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont pas du monde de même que Jésus n’est pas du monde.
Que désigne donc Jésus par “ le monde” ?
Sous la plume de Jean, “le monde” a différentes significations : le terme cosmos, vient de cosmeo qui signifie : agencer, ordonner. (Cosmétique a la même origine : ce qui orne pour mieux paraître !) Le monde est le lieu où vivent les humains : est-il pour autant si ordonné ? Le Seigneur y envoie ses disciples pour qu’ils soient ses témoins et pour que ce monde soit sauvé et sans doute rétabli, “ordonné”, dans l’harmonie, que lui avait donné son Créateur : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique…Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3, 16-17.
Mais, dans la Bible, il peut également désigner toutes les forces hostiles à Dieu : « Il est venu dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu » Jn 1,10. Ces forces du mal sont les opposants à Jésus, ceux qui refusent d’accueillir son message, de voir clair et qui sont sous l’emprise du Mauvais. Jésus prie pour que ses disciples ne soient pas contaminés par eux, qu’ils restent fidèles à Dieu et à son envoyé et qu’ils soient témoins de la Vérité qui est Sa Parole.
Ce discours d’adieu s’achève par une consécration : « Sanctifie-les dans la Vérité » Jn 17.17. Par sa mort et sa résurrection, Jésus devient le grand prêtre, l’archi-hiéreus par excellence qui offre sa propre vie, afin que ses disciples soient également consacrés pour offrir à leur tour leurs propres vies. Dans la troisième prière Eucharistique, le prêtre-célébrant, après la consécration, fait cette prière : « Que l’Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire… ». Et c’est bien ce que nous sommes invités à faire tous les jours en nous conformant aux paroles de l’Évangile. Cette démarche profondément concrète et spirituelle, nous l’exprimons encore à la Messe en nous unissant au Christ et en répondant par l’ Amen à la doxologie : ce mot vient de doxa -> ce qui fonde le renom, qui a du poids : la gloire; et loguia - >la parole, le discours.
Où se situe cette doxologie ? C’est le chant de louange et de gloire adressé à Dieu (ou à la Trinité Sainte) qui clôt la grande prière Eucharistique, lorsque le célébrant élève à la fois le Corps et le Coupe du précieux Sang du Christ en chantant le plus souvent :
« Par Lui, avec Lui et en Lui,
à Toi Dieu le Père tout-puissant
dans l’unité du Saint-Esprit,
tout honneur et toute gloire
pour les siècles des siècles. »
C’est le sommet de toute l’Eucharistie [Action de grâce] à laquelle nous sommes associés.
En nous unissant ainsi à Lui, en nous préparant cette semaine à la fête de Pentecôte, « que la joie de Jésus soit en nous et que nous soyons comblés de joie » selon sa prière.
AMEN !
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