HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent Année B – Lc 1,26-38
20 Décembre 2020
“Qu’advienne en moi ta Parole…”
A l’approche de Noël, la liturgie de ce dernier Dimanche de l’Avent nous fait entendre le récit de l’Annonciation, que nous connaissons bien, puisqu’il est souvent choisi pour les fêtes mariales. Qu’il nous aide à entrer dans le Mystère de Dieu qui va venir.
Les acteurs ? L’ange Gabriel et Marie
L’ange Gabriel : Son nom l’indique : c’est l’ « homme fort de Dieu », le héraut de Dieu, l’annonciateur du temps de salut envoyé au prophète Daniel, dans ses visions (Dn 8, 16-17 et 9, 21-27). Celui qui a déjà été envoyé à Zacharie, six mois auparavant : Lc 1, 19.
Marie : Son nom signifierait : « Dame ». Une jeune fille promise en mariage à Joseph, un descendant de David. Dieu n’a-t-Il pas de la suite dans les idées ? Il est fidèle à la promesse faite à David, mille ans auparavant, par le prophète Nathan (2 S 7,13-16)
Réjouis-toi ! Lorsque Dieu prend une initiative, lance un appel, la joie l’accompagne et c’est un critère d’authenticité de sa part, même si cet appel peut susciter quelque crainte, notamment en raison de la distance qu’il y a entre ce que nous connaissons de Lui et ce qu’Il est réellement.
Suit alors le message de l’ange, tissé de citations et références bibliques : Jésus (Yéoshua) = Josué = Dieu sauve ; Grand (qui est même passé dans la profession de foi musulmane : Allah est grand !) ; Fils du Très-Haut ; trône de David son père ; il règnera sur la maison de Jacob…. Ces expressions garantissent une fois de plus l’origine divine du message, conforme aux promesses. Dieu est « cohérent » parce qu’Il est la sainteté même qui s’exprime dans la pureté de ses Paroles (pour les comprendre, il est donc nécessaire de bien connaître sa façon de parler, et ainsi devenir « familier » des Saintes Écritures).
« Comment cela se fera-t-il… ? » Non pas : « A quoi le saurai-je puisque je ne connais point d’homme ? » à la façon dont Zacharie, dubitatif, voire incrédule, avait répondu à Gabriel. Autrement dit, « Que dois-je faire pour que cela se réalise ? ». Marie a déjà accepté le projet de Dieu et elle veut participer à sa réalisation. Cela est confirmé par la réponse de l’ange : « L’Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ». Ces termes, là encore, désignent la pure intervention divine. Et Gabriel continue : « C’est pourquoi, mot à mot, celui qui est entrain d’être engendré sera saint… » La conception de Jésus ne se fait pas attendre, tant la réponse de Marie est totale et immédiate.
Enfin, après l’annonce de la naissance d’un fils à la « femme stérile », qui est donné à Marie comme signe de l’amour tout-puissant de Dieu (et qu’elle n’a pas demandé !), Marie dit son « fiat » (en latin) mais qui dans l’original grec, pourrait se traduire ainsi : « Qu’advienne en moi ta parole ! »
Voilà donc un récit riche et dense où se manifeste le grand respect du Créateur envers sa créature qui l’accueille sans réserve. Les cieux réconciliés avec la terre ; Marie, nouvelle Eve renouant dans la plus grande confiance avec le Créateur. Ne porte-t-elle pas en elle le nouvel Adam ? Contemplons et louons le Seigneur pour ce merveilleux Mystère de l’Incarnation.
Avec Marie et comme elle, faisons confiance, même dans les situations qui nous apparaissent fermées, bloquées, sans issues, à la toute-puissance de l’amour de Dieu. En ces temps troublés, n’ayons pas peur, car comme pour Marie, le « Seigneur est avec nous ». Laissons ses Paroles advenir en nous, afin qu’elles portent du fruit en nous et par nous,
AMEN !
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