jeudi 6 février 2020

HOMELIE 5ème Dimanche Ordinaire A. "Vous êtes le sel de la terre...vous êtes la lumière du monde" -Mt 5, 13-16 - 9 Février 2020


HOMELIE  5ème Dimanche Ordinaire A. Mt 5, 13-16
9 Février 2020


“Vous êtes le sel de la terre…Vous êtes la lumière du monde…”  Rien que çà !
N’allons pas penser que Jésus nous invite à quelque prétention. Ce n’est pas son habitude de mettre ses disciples en avant. Ceci étant dit, Jésus ne prend pas n’importe quelles images : le sel, la lumière.
Le sel : celui, qui, bien dosé, (attention aux problèmes de poids et cardiaques !) donne le goût et la saveur aux aliments ; mais il est aussi celui qui permet de les conserver, leur évitant la corruption : les salaisons, les poissons salés…harengs ou bacalao…Le sel aide à faire fondre le verglas, brûle également et nettoie en purifiant.
Dans la culture biblique, le symbolisme allait encore plus loin. Lorsqu’on présentait des offrandes à Dieu, on les salait, pour les purifier de toutes souillures : « Tu saleras toute oblation que tu offriras et tu ne manqueras pas de mettre sur ton oblation le sel de l'alliance de ton Dieu; à toute offrande tu joindras une offrande de sel à ton Dieu » Lv 2, 13. Mais aussi pour signifier que l’alliance de Dieu devait durer toujours comme le sel qui la rendait inaltérable : ”Ne savez-vous pas que Yahvé, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël ? C'est une alliance infrangible [mot à mot: “une alliance de sel”] pour lui et pour ses fils.” 2 Ch 13,5.
Ainsi, nous recevons du Christ la mission d’être “sel de la terre”, pour que grâce à nous et surtout grâce à Lui, le monde reste dans l’Alliance avec Dieu. Mais pour que le sel fasse son effet, il faut qu’il soit mélangé aux aliments ; s’il reste dans la salière, à quoi bon ? Si nous restons entre nous, à quoi bon ?  Il faut donc que nous soyons engagés dans la réalité humaine auprès de nos proches. Etre sel, c’est tout simplement mettre en pratique ce qu’Isaïe proclamait : « Fais disparaître tout forme de joug, de geste de menace, de parole malfaisante : donne de bon cœur à celui qui a faim, comble le désir des malheureux… » Is 58,9 (1ère Lecture de ce Dimanche)
                   Alors soyons sel les uns pour les autres.

                   Jésus nous demande aussi d’être lumière. Avant d’éclairer, la lumière est un repère, comme le phare au bord de la mer. Mais bien sûr, la lumière permet surtout de voir ; elle ne se mélange pas avec son entourage, mais elle l’éclaire ; elle lui permet de distinguer, et elle permet à l’esprit de discerner ce qu’il est bon de faire. Elle ne fusionne pas avec les idées reçues ou « médiatiquement correctes », mais apporte un éclairage propre et en cohérence avec sa foi, les fondamentaux qui font vivre le disciple et son attachement aux enseignements et préceptes de Jésus qui est lumière du monde (Jn.1, 9 ; 8.12). Il nous demande d’accueillir ce don de Lui-même. Nous pourrons alors permettre  au monde de voir ce qui lui est bon, ce qui lui est essentiel et de prendre les grandes décisions pour conduire nos sociétés vers la vie et non vers la mort, vers le « Vivant » et non vers le néant. N’est-ce pas d’actualité ?
                   Témoins de Jésus qui est Lumière, soyons lumière les uns pour les autres.  
                  Si Jésus nous confie ces missions c’est qu’Il a des projets pour nous, ambitieux ou audacieux peut-être; mais en puisant dans la confiance qu’Il nous fait, Il nous donne d’oser entreprendre et de donner toute notre mesure. Cela peut même nous paraître utopique, hors de portée. S’Il nous le demande, c’est que nous pouvons le faire, chacun selon nos moyens. Nous avons un atout supplémentaire : la force d’amour qui nous anime nous vient de Dieu Lui-même : Il s’est  engagé avec nous à notre Baptême et notre Confirmation et nous a donné l’Esprit Saint.
                   Nous ne cherchons ni notre gloire, ni notre avantage personnel. On sait bien aujourd’hui que tous ceux qui se mettent au service de leurs frères ne sont pas à l’abri de critiques, des moqueries ou de jugements, malgré leur lucidité et leur générosité. Jésus, Lui, nous invite à ne pas nous en soucier,  mais, comme le dit l’évangile, à y aller “…pour que les hommes, voyant ce que vous faites de bien, rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux”. (Mt 5, 16)
                   Alors heureux sommes-nous, “en marche” ! Jamais sans Lui, toujours avec Lui, comme dans une Histoire d’Alliance de sel, irrévocable et éternelle. 
AMEN !

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