HOMELIE
29ème Dimanche Ordinaire Année C. Lc 18,1-8
20
Octobre 2019
Ce Dimanche 20
Octobre, nous sommes invités à ouvrir notre cœur et à prier dans le cadre de la
Journée Mondiale Missionnaire. Partir en mission au bout du monde, dans
d’autres cultures, à la rencontre d’autres traditions, d’autres manières de
penser et même où sévissent des persécutions de toutes sortes, peut paraître
fou, déraisonnable.
Mais croyez-vous
qu’être en mission, à la façon dont le décrit St Paul dans la deuxième lecture
de ce dimanche (Timothée 3,14-4,2) dans notre propre monde, tantôt indifférent
ou tantôt proposant tant de choses diverses et opposées, souvent dénuées de
sagesse ou de sens moral, n’est pas tout aussi fou ? Sans compter que pour
beaucoup, les temps sont difficiles et les graves soucis , tant qu’ils ne sont
pas résolus, éloignent de tout message: n’est-ce pas finalement décourageant !
Nous pouvons alors
nous interroger : que peut-on
attendre de Dieu ? Que peut-il pour notre monde ? A quoi çà sert de
prier ?
Et bien, justement,
cet évangile arrive à point : la recommandation de Jésus : “Priez
toujours et sans vous décourager” est illustrée par la parabole de
cette veuve pittoresque : humble et sûre de son bon droit, elle va
jusqu’au bout de sa demande et fait plier le juge sans conscience, qui de peur
d’avoir la tête cassée, va lui faire justice. Quelle énergie chez cette pauvre
femme qui n’a plus rien à perdre !
Et cette autre image
de Moïse, non moins étonnante, les bras levés vers Dieu pour obtenir la
victoire sur les ennemis de son peuple, soutenu par Aaron et Hour, pour “qu’il
ne baisse pas les bras !” Que c’est beau et touchant !
Mais ce qui est le
plus réconfortant, face à l’immensité de la tâche missionnaire qui se présente
à nous, c’est la confiance que Dieu nous
fait et la promesse qu’Il agira
promptement, même s’Il semble “patienter”.
Et je peux vous garantir que les fruits sont là. Beaucoup de
personnes à côté de nous, attendent en effet un message, une parole, une
lumière, une aide aussi, à la faveur
d’un événement qui a bouleversé leur vie, soit en bonheur nouveau comme des
fiançailles, une naissance, un travail trouvé… soit en épreuve
douloureuse : deuil, maladie grave, rupture, conflits, isolement.
Nous le constatons par les demandes de catéchumènes, adultes ou
enfants en âge scolaire ; ou en préparant des obsèques avec les familles,
mais aussi par les visites aux personnes en maison de retraite ; celles
isolées ou malades: la mission est réelle, tout près de nous ! N’avez-vous pas, comme moi, envie de relever
le défi de Jésus ? “Le Fils de l’Homme, quand Il viendra,
trouvera-t-Il la foi sur terre ?”
Oui, Jésus, tu pourras trouver notre foi en toi quand tu reviendras
sur terre ! Et pour que notre foi soit sans cesse renouvelée, nous
prierons tous les jours, sans perdre cœur, pour demander et
recevoir la confiance et le courage nécessaire, car tout cela est don de Toi.
Nous mettons en Toi notre confiance, aussi grande qu’une graine de
moutarde, mais çà suffit et nous nous “mettons en mission” là où nous
sommes, en particulier avec l’appel de notre pape François, alors qu’il n’était
encore que cardinal et s’adressait à la Congrégation Générale des cardinaux :
« Évangéliser
présuppose le zèle apostolique dans l’Église, le besoin de sortir d’elle-même pour
aller vers la périphérie non seulement géographique, mais aussi la périphérie
vitale : celle du mystère du péché, celle de la douleur, celle de
l’injustice, celle de l’ignorance et de l’absence de foi, celle de la pensée,
celle de la misère ». Comment ? « En nous mettant en chemin
avec les personnes que nous rencontrons ou vers qui nous allons»
Tous en union de prière, persévérante et qui obtient tout, avec et pour tous les missionnaires du
monde, ici et au-loin ; mais retenons bien :
Sans la prière confiante, comme Moïse,
Sans l’assurance tenace au Dieu fidèle, comme la veuve,
Pas de mission possible !
AMEN !
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