HOMELIE DE LA
NUIT DE NOËL
24 Décembre 2018 – Lc 1, 39-45
“ Ayant
vu, les bergers firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant » ”
Lc 2,17
La
nuit de Noël éveille chez beaucoup d’entre nous à la fois émerveillement auprès
de la crèche et tendresse pour cet enfant couché dans une mangeoire avec ce
jeune couple et ces humbles bergers. C’est beau et nous avons bien raison de
construire des crèches et de prier tous devant elles. Il faut garder ces images
de lumière et d’humanité.
Petite parenthèse en passant : ne condamnons pas les habitants
de la petite bourgade de Bethléem qui n’ont pas pu les accueillir « car
il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » ! L’hospitalité
traditionnelle des peuples de l’Orient et leur esprit de famille contredisent
cela. Seulement, dans la salle commune, petits et grands séjournent, prennent
leur repas et dorment. Il aurait été difficile à Marie de mettre au monde son
fils devant tout le monde, sans compter les cris du nouveau-né ! A cette
époque les salles communes étaient surélevées et dessous se trouvait l’étable
des bêtes de la famille.
Il y a un autre
motif pour s’émerveiller.
Qui d’entre nous, sœurs et frères, n’a pas eu un jour ou l’autre désirer fortement voir
Dieu ? Dieu, on en entend parler ; nous-mêmes nous Lui parlons
dans nos prières, mais comment est-Il ? Parfois Il nous paraît même absent
et tellement silencieux !
Depuis longtemps,
beaucoup ont voulu voir Dieu. C’est une demande de Moïse au Sinaï :
« Fais-moi de grâce voir ta gloire ! » Ex
33,18-20 Mais Dieu lui répond qu’on ne peut le voir sans mourir et Il se fait
voir à Moïse que de dos : c’est ainsi que, tant que nous serons en ce
monde, nous le verrons après avoir reconnu son passage dans notre vie.
Quelques siècles
près, l’apôtre Philippe, quand Jésus annonce qu’Il va partir pour aller
vers le Père, lui demande : « Montre-nous le Père et cela nous
suffit ! » Jn 14,8 Que lui répond Jésus : « Qui
me voit, voit le Père…Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père
est en moi ? » v.10
Oui ! Nouvelle source d’émerveillement. Dieu, que l’on croyait,
si loin est là au milieu de nous en la personne de son Fils unique Jésus. Ah,
c’est sûr qu’en regardant ce bébé emmailloté dans une mangeoire, ce n’est pas
évident ! Mais nos yeux peuvent-ils voir l’invisible ? C’est
notre cœur et notre esprit qui écoute et croit à la Parole de Dieu qui nous le
fait voir, comme les bergers ont cru à la Bonne Nouvelle de l’ange et sont allés
voir. Et dans la joie de ce qu’ils ont vu, comme cela leur avait été dit, ils
ont tout raconté à leur entourage, repartant en glorifiant Dieu.
Que cette veillée et
messe de Noël nous gardent émerveillés, plein de reconnaissance, de joie et
d’amour, si bien que notre entourage en sera peut-être étonné mais
certainement heureux et n’oublions pas de prier tous, quel que soit votre foi,
devant la crèche.
AMEN !
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