HOMELIE
10ème Dimanche du Temps Ordinaire. Année B – Mc 3,20-35 –
10.06.2018
« Le péché contre l’Esprit »v.30
Cher
Albert, cher Mathias, pour une célébration d’entrée en catéchuménat, cet
Evangile a sans doute de quoi surprendre : mais c’est celui du 10ème
dimanche du temps ordinaire de notre Eglise qui est heureuse de vous accueillir
en réponse à votre demande.
Il y a effet beaucoup
de propos dans cet évangile et il est bon de le resituer dans son contexte. La
scène se passe après que Jésus ait appelé ses disciples sur la montagne. Tous revenus
à la maison, il y tellement de monde qu’ils
ne peuvent plus manger et la famille de Jésus veut le récupérer prétextant « qu’il
a perdu la tête ». Comme quoi, Jésus pouvait surprendre !
Surviennent les scribes qui
ont appris que Jésus expulsait les démons. Ils l’accusent aussitôt d’être
possédé par le chef des démons, Béelzéboul, ce qui se traduit par "le dieu
des mouches".
Par une petite parabole pleine de bon sens, Jésus va les
confondre : un royaume, une famille, Satan divisés contre eux-mêmes ne
pourront tenir !
Il veut ensuite leur faire découvrir qui Il est vraiment, non pas
un suppôt de Béelzéboul mais celui qui peut entrer dans la maison d’un homme
fort, ce Béelzéboul, Satan, en le ligotant pour en piller tous ses biens, tous
ses maléfices et l’empêcher de nuire.
Vient alors l’annonce du pardon sans limite, même pour les
blasphèmes, sauf un : celui contre l’Esprit Saint. Celui-là n’aura
jamais de pardon : « Il est coupable d’un péché pour
toujours »
Mais qu’est-ce que blasphémer ? Etymologiquement, c’est "parler
à tort" : les scribes avaient dit : « Il est
possédé d’un esprit impur » (v30) Autrement dit, il est possédé
par Satan. Ils avaient en effet poussé la perversion à attribuer à Satan une
œuvre de Jésus qui venait d’expulser les démons et cette œuvre venait de
l’Esprit Saint, cet Esprit qui l’habitait depuis son baptême le faisait agir
ainsi pour libérer les hommes du mal.
En reniant l’Esprit de Dieu qui est en Jésus, ceux qui l’accusent
passent à côté de la bonne nouvelle. Cette bonne nouvelle, "cet Evangile",
c’est que nous formons tous une famille.
Notre relation à Jésus est beaucoup plus profonde que n’importe quel lien
biologique. Sans vouloir détruire les liens familiaux si précieux et qu’Il
recommande par ailleurs, Jésus veut nous faire accueillir la volonté de Dieu de
faire que nous soyons tous frères et sœurs, enfants d’un même Père du ciel.
Entrer dans l’Eglise, c’est faire partie de cette foule immense que
l’Esprit de Jésus a convoqué (c’est le sens précis du mot Eglise : "convocation")
afin qu’Il demeure en chacun de ses membres, instruits de sa Parole et unis à
Lui par son Corps livré pour eux. C’est un grand mystère qui nous dépasse et que
nous avons à actualiser tout au long de notre vie. Dans votre marche vers le
Baptême, vous allez encore l’approfondir : la communauté paroissiale sera
présente à vos côtés ainsi que vos accompagnateurs : alors bonne route !
Tous, rendons grâce à Celui qui nous donne sa confiance : ne
le décevons pas et faisons constamment appel à son Esprit pour qu’Il nous guide,
nous éclaire et nous soutienne et donnons envie à ce qui ne le connaissent pas
encore de le découvrir par notre vie remplie de gestes d’amour.
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