HOMELIE NATIVITE de
JEAN-BAPTISTE, 24 Juin 2018
Connaissons-nous bien ce
Jean-Baptiste dont l’Eglise, en ce Dimanche, fête la naissance et non pas la
mort qui se célèbrera le 29 août ?
Le récit de l’Evangile d’aujourd’hui est très sobre sur sa
naissance, sa “venue dans le monde”, alors qu’il développe largement la
cérémonie rituelle de la circoncision de l’enfant, son “entrée dans le peuple de l’Alliance”.
Ce qui peut nous surprendre, c’est la discussion autour de
l’attribution de son nom. La tradition aurait voulu qu’il s’appelle “Zacharie”,
Zakariyahu, qui signifie : Yahvé se souvient. Sa mère, Elisabeth, qui signifie Mon Dieu est plénitude (car elle a
été exaucée malgré sa stérilité) intervient et lui donne le nom de Jean,
Johânan qui signifie : Dieu fait grâce. Dans le contenu de ces noms, il y a toute une manière de dire que
Dieu est tout proche de nos histoires personnelles et qu’Il les conduit dans un
dessein bienveillant.
Qu’avons-nous comme
portrait de ce Jean-Baptiste devenu grand. Il est annoncé à Zacharie comme la
figure du prophète Elie qui, enlevé au ciel huit cents ans auparavant, était
attendu par les contemporains de Jean-Baptiste : « …Il marchera devant lui
avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le cœur des pères vers les
enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un
peuple bien disposé » Lc 1,17
Son rôle principal est donc de préparer la venue de Jésus. Au bord
du Jourdain, il catéchise les foules, les invite à se convertir et répond aux
collecteurs d’impôts, aux militaires qui le questionne tous : « Que
nous faut-il faire ? ». Il les initie à la justice, les
prépare au baptême de pénitence (Lc 3,10-14) et remet ses propres disciples au
Christ (Jn 1,36-37). Il s’efface devant Lui : « Il faut qu'il croisse, et
que je diminue » Jn 3,30.
Malgré son dépouillement, son immense humilité et sa consécration
totale au Seigneur, une fois jeté en prison par Hérode, il n’est pas à l’abri
des doutes sur la manière de faire de Jésus et la grande proximité qu’il
manifestait auprès des personnes mal vues selon les critères du bon fidèle à
l’Alliance. Il envoie ses disciples auprès de Jésus. Celui-ci le rassure en lui
rappelant la prophétie d’Isaïe : « Allez rapporter à Jean ce que vous
avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont
purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est
annoncée aux pauvres; et heureux celui
qui ne trébuchera pas à cause de moi! » Lc 7,22-23. Et Jésus de déclarer à la foule au
sujet de Jean : « Qu'êtes-vous
allés contempler au désert? Un roseau agité par le vent? Alors qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu
d'habits délicats ? Mais ceux qui ont des habits magnifiques et vivent dans les
délices sont dans les palais royaux. Alors qu'êtes-vous allés voir? Un
prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète … Je vous le dis: de plus
grand que Jean parmi les enfants des femmes, il n'y en a pas; et cependant le
plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » Lc
7,24-27.
Qui donc est Jean-Baptiste pour nous ?
Ne serait-il pas celui qui, donné à ses parents dans leur
vieillesse, viendrait encore aujourd’hui prêcher à un monde vieillissant et
désabusé, la grâce d’une nouvelle naissance ? Ne serait-il pas pour les
parents, les catéchistes, les diacres, les prêtres, les missionnaires et
finalement tout baptisé, celui que Jésus désignait encore comme “la lampe qui brûle et qui luit, et vous
avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière” Jn 5,35 ?
Demandons-lui, à l’occasion
de l’ordination des cinq nouveaux prêtres pour notre diocèse, d’être celui qui
nous conduit à Jésus et nous stimule non seulement pour préparer, mais pour
construire avec Lui son Royaume.
AMEN !
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