HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent Année B – Lc 1,26-38
24
Décembre 2017
“Voici la servante du Seigneur ;
Que tout m’advienne selon ta parole…”
A l’approche de Noël, la liturgie de ce dernier Dimanche
de l’Avent nous fait entendre le récit de l’Annonciation, que nous connaissons
bien, puisqu’il est souvent choisi pour les fêtes mariales. Qu’il nous aide à
entrer dans le Mystère de Dieu qui va venir.
Les acteurs ? L’ange Gabriel et Marie
L’ange
Gabriel : Son
nom l’indique : c’est l’ « homme fort de Dieu », l’annonciateur
du temps de salut envoyé au prophète Daniel, dans ses visions (Dn 8, 16-17
et 9, 21-27). Celui qui a déjà été envoyé à Zacharie, six mois
auparavant : Lc 1, 19.
Marie : Son nom signifierait : « Dame ». Une
jeune fille promise en mariage à Joseph, un
descendant de David. Dieu n’a-t-Il pas de la suite dans les idées ? Il est fidèle à la promesse faite à David,
mille ans auparavant, par le prophète Nathan, dans la 1ère Lecture
de ce dimanche. (2 S 7,13-16)
Je te
salue…mot à mot : Réjouis-toi ! Lorsque Dieu prend une initiative, lance un appel, la
joie l’accompagne et c’est un critère d’authenticité de sa part, même si cet
appel peut susciter quelque crainte, notamment en raison de la distance qu’il y
a entre ce que nous connaissons de Lui et ce qu’Il est réellement.
Suit alors le message de l’ange, tissé de citations et
références bibliques : Jésus
(Yéoshua) = Josué = Dieu sauve ; Grand
(qui est même passé dans la profession de foi musulmane : Allah est
grand !) ; Fils du
Très-Haut ; trône de David son père ; il
règnera sur la maison de Jacob…. Ces expressions garantissent une fois
de plus l’origine divine du message, conforme aux promesses. Dieu est « cohérent » parce qu’Il
est la sainteté même qui s’exprime dans la pureté de ses Paroles (pour les
comprendre, il est donc nécessaire de bien connaître sa façon de parler, et ainsi
devenir « familier » des Saintes Ecritures).
« Comment cela se fera-t-il… ? » Non pas : « A quoi le saurai-je
puisque je ne connais point d’homme ? » à la façon dont Zacharie,
dubitatif, voire incrédule, avait répondu à Gabriel. Autrement dit, « Que
dois-je faire pour que cela se réalise ? ». Marie a déjà
accepté le projet de Dieu et elle veut participer à sa réalisation. Cela
est confirmé par la réponse de l’ange : « L’Esprit-Saint
viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ».
Ces termes, là encore, désignent la pure intervention divine. Et Gabriel
continue : mot à mot « C’est pourquoi, celui qui est en
train d’être engendré sera saint… » La conception de Jésus ne se
fait pas attendre, tant la réponse de Marie
est totale et immédiate.
Enfin, après l’annonce à Elisabeth, sa
vieille cousine, la « femme stérile », de la naissance d’un fils qui
est donné à Marie comme signe de l’amour tout-puissant de Dieu (et qu’elle n’a
pas demandé !), Marie dit son « fiat »
(en latin) mais qui dans l’original grec, pourrait se traduire ainsi : « Qu’advienne
en moi ta parole ! »
Voilà donc un récit riche et dense où se manifeste le grand
respect du Créateur envers sa créature qui l’accueille sans réserve. Les
cieux réconciliés avec la terre ; Marie, nouvelle Eve renouant dans la plus grande confiance avec le
Créateur. Ne porte-t-elle pas en elle, Jésus, le nouvel Adam ?
Contemplons et louons le Seigneur pour ce merveilleux Mystère de l’Incarnation.
Avec Marie et comme elle, dans les situations qui nous
apparaissent fermées, bloquées, sans issues, faisons confiance à la toute-puissance de l’amour de Dieu.
N’ayons pas peur, car comme pour Marie, le « Seigneur est avec
nous ». Laissons ses Paroles advenir en nous, afin
qu’elles portent du fruit en nous et par nous,
AMEN !
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