samedi 23 décembre 2017

Nuit Noël 2017– La Nativité Lc 2,1-14 19h CAP St Jacques



Nuit Noël 2017La Nativité Lc 2,1-14
19h CAP St Jacques

Pour bien graver dans notre mémoire et dans notre cœur ce beau récit de la Nativité du Seigneur Jésus, je vais vous poser quelques questions et vous apporter quelques informations bien utiles pour découvrir ou redécouvrir ce beau récit.
Ø  Première question, facile : Quel est le nom de la ville où Jésus est né ? Bethléem, mais que veut dire Bethléem, dans la langue du pays de Jésus ? “Maison du Pain”.
 Deuxième question : Quel signe les anges donnent aux bergers pour qu’ils reconnaissent le Sauveur, le Christ, le Seigneur ?
“Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire”. (Ça sert à quoi une mangeoire ? C’est pour que les bêtes mangent le foin ou le grain qu’on leur a donné). Trois fois, le récit la mentionne : c’est dire que c’est important ! Vous allez bientôt comprendre pourquoi.
Ø  Nouvelle question : Où est cette mangeoire ? Dans une crèche
Une crèche comme il y en a tant chez nous ?  Etable ? Grotte ? Petite cabane ? Maison provençale ? L’Evangile ne nous donne pas de précision, mais il indique « qu’il n‘y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Qu’est-ce donc que cette salle commune ? Et la Vierge Marie aurait-elle pu mettre au monde son fils au milieu de tout le monde



C’est là qu’il faut savoir quel nom a choisi St Luc pour désigner cette "salle commune". En fait, c’est une « salle haute » [kataluma] qui se trouve, dans les maisons du pays de Jésus, comme au premier étage où tout le monde vit, se rencontre, mange et dort. Juste au-dessous se trouve l’emplacement où l’on met les animaux : bœuf, âne ou moutons quand ils ne sont pas dans les champs. C’est bien une crèche et nous avons bien raison de mettre un bœuf et un âne dans nos crèches, à condition de ne pas les mettre trop près de la mangeoire où l’on a couché l’enfant Jésus ! Ce nom ne se trouve qu’ici et dans un autre passage de son Evangile où il va désigner une autre salle, où Jésus a réuni pour la dernière fois ses disciples autour d’un repas, la Sainte Cène.
Maintenant, faites attention et retenez bien. Jésus nait dans une ville appelée « maison du pain » ; Il est couché dans une mangeoire ; et qu’a fait Jésus plus tard, dans la salle haute, à la veille de donner sa vie ? : Il prit du pain et dit : « Ceci est mon Corps livré pour vous ». Cette fois-ci, il y a eu de la place pour Jésus, afin qu’Il se donne « Pain de vie » à nous tous.
Ainsi  St Luc esquisse déjà ce don dès sa venue au monde : dans Bethléem, la Maison du Pain, le Fils de Dieu est déposé dans une mangeoire afin qu’un jour nous puissions Le manger. Et pourquoi ? Pour faire naître et grandir en nous l’enfant de Dieu que nous sommes, être unis à Lui, appelé à Lui ressembler comme un frère et à vivre à sa manière dans la joie d’aimer. Quant à Lui ressembler, ne serait-ce pas accepter d’être, comme Lui, “mangés” à notre tour : donner, servir, aimer comme Lui et surtout avec Lui, Emmanuel ?
Ne tardons pas à Le suivre dans la foi, et si nous craignions de ne pas avoir assez de courage ou de force, sachons que c’est bien pour cela qu’Il se donne encore aujourd’hui en nourriture par sa Parole et par son Pain. Mais en plus, Il nous donne une multitude de frères et de sœurs dans la foi et beaucoup sont réunis avec nous ce soir : malgré nos nombreuses activités et préoccupations, ne sommes-nous pas venus pour Lui  et goûter autour de Lui un peu de Paix et d’amitié ?

                   Comme les bergers repartons plein de joie, en glorifiant et louant Dieu pour tout ce que nous vu, entendu et reçu en nourriture.
                  Partons ensuite le partager avec ceux qui ne sont pas là avec nous et  remercions Dieu de la lumière, de la Paix et de la force de son amour qu’Il nous donne tout particulièrement en cette nuit.                                     
AMEN !

jeudi 21 décembre 2017

HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent B –Annonciation - Lc 1,26-38 24 Décembre 2017



HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent Année B – Lc 1,26-38
24 Décembre 2017

“Voici la servante du Seigneur ;
Que tout m’advienne selon ta parole…”

A l’approche de Noël, la liturgie de ce dernier Dimanche de l’Avent nous fait entendre le récit de l’Annonciation, que nous connaissons bien, puisqu’il est souvent choisi pour les fêtes mariales. Qu’il nous aide à entrer dans le Mystère de Dieu qui va venir.
Les acteurs ? L’ange Gabriel et Marie
L’ange Gabriel : Son nom l’indique : c’est l’ « homme fort de Dieu », l’annonciateur du temps de salut envoyé au prophète Daniel, dans ses visions (Dn 8, 16-17 et 9, 21-27). Celui qui a déjà été envoyé à Zacharie, six mois auparavant : Lc 1, 19.
Marie : Son nom signifierait : « Dame ». Une jeune fille promise en mariage à Joseph, un descendant de David. Dieu n’a-t-Il pas de la suite dans les idées ?  Il est fidèle à la promesse faite à David, mille ans auparavant, par le prophète Nathan, dans la 1ère Lecture de ce dimanche. (2 S 7,13-16)
Je te salue…mot à mot : Réjouis-toi ! Lorsque Dieu prend une initiative, lance un appel, la joie l’accompagne et c’est un critère d’authenticité de sa part, même si cet appel peut susciter quelque crainte, notamment en raison de la distance qu’il y a entre ce que nous connaissons de Lui et ce qu’Il est réellement.

Suit alors le message de l’ange, tissé de citations et références bibliques : Jésus (Yéoshua) = Josué = Dieu sauve ; Grand (qui est même passé dans la profession de foi musulmane : Allah est grand !) ; Fils du Très-Haut ; trône de David son père ; il règnera sur la maison de Jacob…. Ces expressions garantissent une fois de plus l’origine divine du message, conforme aux promesses. Dieu est « cohérent » parce qu’Il est la sainteté même qui s’exprime dans la pureté de ses Paroles (pour les comprendre, il est donc nécessaire de bien connaître sa façon de parler, et ainsi devenir « familier » des Saintes Ecritures).

« Comment cela se fera-t-il… ? » Non pas : « A quoi le saurai-je puisque je ne connais point d’homme ? » à la façon dont Zacharie, dubitatif, voire incrédule, avait répondu à Gabriel. Autrement dit, « Que dois-je faire pour que cela se réalise ? ». Marie a déjà accepté le projet de Dieu et elle veut participer à sa réalisation. Cela est confirmé par la réponse de l’ange : « L’Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ». Ces termes, là encore, désignent la pure intervention divine. Et Gabriel continue : mot à mot  « C’est pourquoi, celui qui est en train d’être engendré sera saint… » La conception de Jésus ne se fait pas attendre, tant la réponse de Marie est totale et immédiate.
Enfin, après l’annonce à Elisabeth, sa vieille cousine, la « femme stérile », de la naissance d’un fils qui est donné à Marie comme signe de l’amour tout-puissant de Dieu (et qu’elle n’a pas demandé !), Marie dit son « fiat » (en latin) mais qui dans l’original grec, pourrait se traduire ainsi : « Qu’advienne en moi ta parole ! »

Voilà donc un récit riche et dense où se manifeste le grand respect du Créateur envers sa créature qui l’accueille sans réserve. Les cieux réconciliés avec la terre ; Marie, nouvelle Eve renouant dans la plus grande confiance avec le Créateur. Ne porte-t-elle pas en elle, Jésus, le nouvel Adam ? Contemplons et louons le Seigneur pour ce merveilleux Mystère de l’Incarnation.
Avec Marie et comme elle, dans les situations qui nous apparaissent fermées, bloquées, sans issues, faisons confiance à la toute-puissance de l’amour de Dieu. N’ayons pas peur, car comme pour Marie, le « Seigneur est avec nous ». Laissons ses Paroles advenir en nous, afin qu’elles portent du fruit en nous et par nous,
AMEN !         

jeudi 14 décembre 2017

HOMELIE 3ème Dimanche de l’Avent B - Jean Baptiste - Jn 1,6-8.19-28 17 Décembre 2017



HOMELIE 3ème Dimanche de l’Avent B - Jean Baptiste  - Jn 1,6-8.19-28
17 Décembre 2017

“Avec Jean le Baptiste, préparons les chemins du Seigneur ”

A l’approche de Noël, pour nous préparer à la venue et à la rencontre du Seigneur, l’Église nous met en présence d’un personnage tout à fait exceptionnel, qui, à lui seul, est une prophétie : Jean le Baptiste.
                   Son nom, Jean “YoHan” : le Seigneur fait grâce.
                   Il est l’envoyé de Dieu Jn 1,6. Il est le pro-phète, “celui qui parle devant”, appelant à la conversion  (retournement vers Dieu), à la pénitence pour déblayer la voie : Aplanissez les collines de votre orgueil, de votre volonté de puissance, de vos égoïsmes, de vos cupidités et de vos violences…Comblez les ravins de vos vanités, des vides de vos vies sans avenir et sans partage, remplies de leurs lâchetés quotidiennes …
                  
                   Une fois qu’il a dit ce qu’il était et ce qu’il n’était pas, il fait une curieuse annonce. Jn 1,26: « … Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas… ». En effet, Jésus est là, inconnu parmi tous ceux qui se présentent à Jean ; son baptême n’est pas un acte individuel mais public, comme le présenteront St Luc (Lc 3,21) ou St Matthieu ((Mt 3,17). On savait que le Messie serait d’abord caché et Jean-Baptiste s’étonne que les maîtres en Israël qui viennent faire leur enquête ne le connaissent pas encore ! D’ailleurs, Jean lui-même avouera que lui non plus ne le connaissait pas, bien qu’il fût cousin de Jésus. Il s’agit d’une autre connaissance que seul Dieu révèle par son Esprit : Jn 1,33-34 «  Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, celui-là m'avait dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint.  Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Elu de Dieu. » Voilà donc quel est cet envoyé de Dieu, totalement disponible à ses appels, car totalement humble : Jn 1, 27 « …celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale. »
                   Ceci ne le met pas à l’abri de doutes. Lorsqu’il est en prison, sa voix ne retentit plus auprès des foules, mais seulement au fond d’un cachot ou à l’oreille d’Hérode, dérangé, mais attiré par cet homme si différent de lui. Il envoie ses disciples poser à Jésus la question de confiance : Lc 7, 20-21 «  Arrivés auprès de Jésus, ces hommes Lui dirent : Jean le Baptiste nous envoie te dire: Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? "  A cette heure-là, il guérit beaucoup de gens affligés de maladies, d'infirmités, d'esprits mauvais, et rendit la vue à beaucoup d'aveugles. Puis il répondit aux envoyés: «Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ;  et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi!" (N’est-ce pas la prophétie même d’Isaïe que nous avons entendu lors de la 1ère Lecture de ce jour ! Jean-Baptiste a dû être rassuré, lui qui connaissait bien ses Écritures !
                   Ne nous arrive-t-il pas aussi de chercher des signes de la présence du Christ dans notre monde si abîmé, où Dieu semble bien absent ? Si nous voulons discerner les signes de sa présence, demandons d’abord l’Esprit du Père et regardons là où les pauvres, quelque soit la “ pauvreté” qu’ils vivent (victimes de violence, éprouvés dans leur corps ou leur cœur, prisonniers, malheureux de toutes sortes…) reçoivent écoute, accueil, prise en compte de leur détresse, matérielle, psychologique ou spirituelle.
                    Participons nous-mêmes à la manifestation de ces signes : par toute initiative de bonté, rendons présent Celui dont nous tenons cette bonté : apportons sa joie et il n’y aura pas lieu d’en attendre un autre ! Bonne préparation à Noël !    AMEN !

jeudi 7 décembre 2017

HOMELIE 2ème Dimanche AVENT. Année B - Mc 1,1-8 10 Décembre 2017.



HOMELIE 2ème Dimanche AVENT. Année B -  Mc 1,1-8

10 Décembre 2017.

Aujourd’hui, nous commençons la lecture de l’évangile de Marc. L’Évangile débute, comme pour le premier livre de la Bible, la Genèse, précisément par le terme « Commencement ». « Au Commencement, quand Dieu fit le ciel et la terre… ». Ce mot-là, en hébreu, a une saveur toute particulière : mot à mot, il signifie « en-tête » bêreschitt  (ou il y a le mot rosch qui signifie « tête ». Rosh-ha-Chanah, le nouvel an juif). On pourrait presque imaginer, avec un anthropomorphisme un peu audacieux : « Dans la tête [sous-entendu de Dieu]…  Eh bien, qu’est-ce que Dieu avait en-tête ? Réponse : un Beau Message, mot à mot, eu-aggeliou : eu = bon, beau et aggeliou, même racine que ange, messager : bref,  un « Évangile ».
 Et quelle est donc ce Beau Message ? C’est une histoire qui donnera la joie au cœur à ceux qui l’entendront. C’est celle d’une personne, Jésus, mort et ressuscité, vivant dans son Eglise. Il ne s’agit pas d’une œuvre de fiction ou d’un ensemble de réflexions pieuses ou philosophiques, mais d’un récit concernant un homme, Jésus de Nazareth, qui a réellement existé et qui continue à vivre à la droite de Dieu.
A la différence des deux autres évangélistes, Marc n’envisage pas de faire une biographie de Jésus. Il ne raconte ni sa naissance, ni sa jeunesse, ni la plus grande partie de sa vie. Il veut nous révéler qui est cet homme, Jésus, et d’emblée il Le qualifie de Christ et Fils de Dieu. Et tous les récits de cet Évangile vont nous dévoiler petit à petit des aspects de la personne de Jésus à travers ses paroles, ses attitudes, ses gestes, ses miracles, jusqu’à sa Passion et la fin de sa vie terrestre. Lorsqu’il est mort, à la finale de l’Évangile, c’est un païen, le centurion romain, préposé à la crucifixion, qui s’écriera : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu ! ». Écrivant après Pâques, l’auteur ne parle pas d’un mort, mais d’un vivant. La foi de Pâques éclaire tout le récit. Celui-ci n’est compréhensible qu’à cette même lumière. L’évangile est d’abord une Bonne Nouvelle qu’un croyant adresse à un autre croyant : voilà de quoi nourrir notre foi aujourd’hui.
Mais garderons-nous cette Bonne Nouvelle pour nous, entre nous ? Dieu n’a-t-Il pas besoin de nous, malgré nos faiblesses, pour être témoins de ce que l’Évangile a fait naître et vivre en nous. Joyeux, confiants, sûrs des paroles et des gestes du Fils de Dieu, nous pouvons dire combien Il nous libère et nous fait entrer déjà dans un Royaume où l’amour est partout présent. Encore faut-il que nous nous laissions transformer par lui : c’est cela, d’une certaine manière, « Préparer les chemins du Seigneur, aplanir sa route » ; avec l’aide de la grâce de l’Esprit Saint, rejeter, purifier, assainir, corriger toute conduite qui serait contraire à l’Évangile.

La mission d’annoncer et de vivre selon ce Message, n’est-ce pas ce qui est confiée à tant d’entre nous engagés dans l’éducation et l’éveil à la foi d’enfants, de jeunes et même d’adultes, catéchumènes ou simples membres de notre entourage.
Dans notre paroisse, cinq adultes se préparent avec joie au baptême; sept à la Confirmation et la Communion ; en âge scolaire, également, une douzaine d’enfants préparent leur baptême. Que le Seigneur nous aide à les accompagner, simplement par notre présence en assemblée paroissiale ou aux repas fraternels ou à toute autre occasion, souvent par le biais des enfants.
Mais tous,  lisons et relisons ces récits de Marc. Goûtons-les. Devenons des « familiers » des paroles de Jésus ; repérons ses gestes et attitudes. Méditons, contemplons, partageons-les à plusieurs, prions-les lorsqu’ils nous paraissent ardus, exigeants : sachons que c’est toujours pour notre bien.

Alors, nous aurons le désir de les faire connaître et d’être contagieux de ce formidable souffle d’amour qui a sa source en Jésus et qui nous est donné par son Esprit-Saint. Ne nous en a-t-Il pas comblés à notre Baptême et notre Confirmation ?  Ne les laissons pas dormir !
    
AMEN !