HOMELIE 3ème DIMANCHE CARÊME– Année A
La Samaritaine et Ex
17,3-7 - 19 Mars 2017
Magnifique récit d’Evangile
(Jn 4,5-42) où se fait la rencontre du Fils de Dieu avec l’humanité, en la
personne de la samaritaine, qui ne
sait pas très bien où elle en est et qui peine à chercher l’eau vitale, sans
cesse à puiser : elle trouve son Sauveur qui la mène à l’eau qui ne donne
plus jamais soif et devient source jaillissante pour la vie éternelle !
Ce même Dimanche,
nous est donné dans la première lecture tirée du livre de l’Exode, le récit où
les hébreux, eux aussi, meurent de soif dans le désert. Là encore, l’eau y est
vitale. Ils en manquent cruellement pour eux et leurs troupeaux et bien sûr,
quand tout va mal, on s’en prend aux autorités : ici Moïse, et à travers
lui, Dieu Lui-même. Ils récriminent, puis menacent de le lapider, et en
viennent même à se rebeller contre Dieu. Pourtant, Dieu leur avait fait passer
la Mer Rouge (Ex 14), leur avait adouci l’eau à Mara (Ex 15, 22-27), leur avait
donné les cailles puis la manne (Ex 16): n’auraient-ils pas pu lui faire
confiance ? Au lieu de cela, ils le mettent au défi en disant :
« Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il
pas ? »
N’est-ce
pas l’attitude de bien de nos contemporains qui mettent en doute l’existence de
Dieu en disant: « Quel est ce Dieu
qui a créé ce monde où il y a tant de souffrances et de malheurs ? »
Et nous-mêmes, ne nous arrive-t-il pas, quand les choses ne vont pas comme nous
le souhaiterions et qu’une épreuve sérieuse se présente, de nous en prendre à
Dieu ? Comme nous aimerions dans ces situations un dieu interventionniste,
une véritable assurance tout risque ! Et l’on en vient à soupçonner Dieu
de nous ignorer, de nous oublier alors que nous avons tout fait jusque-là pour
lui rester fidèle autant que nous le pouvions. Ce “soupçon originel” (cf. Adam et Eve) est un vrai poison pour nos
vies. Il ajoute un mal à notre épreuve, car il détruit toute paix, toute
espérance et toute confiance en un Dieu d’amour, qui nous veut profondément
heureux et nous promet de le faire. Seulement,
là encore, il ne faut pas se tromper de bonheur et encore moins de Dieu. Et
ce que nous allons bientôt célébrer dans le mystère pascal peut nous aider à ne
pas perdre confiance. En Jésus, dont la « nourriture est de faire la volonté de
Celui qui m’a envoyé » (Jn 4, 34), il n’y a pas l’ombre d’une
défiance, d’un soupçon envers son Père ; pas même à Gethsémani où tout
semble l’abandonner : les apôtres choisis qui sommeillent ; son Père
qui ne répond pas à sa prière : « Père, si cette coupe peut
s’éloigner de moi… ». Mais Dieu est bien avec nous dans nos
souffrances et dans nos morts, comme Il l’a été avec Jésus, pour nous conduire
à la vie nouvelle qui commence dès à
présent et s’épanouira dans la résurrection
après notre propre Pâque.
Voilà l’eau vive, qui jaillit du rocher
qu’est le Christ, écrira St Paul : (1 Cor 10,3). Il nous la donne
aujourd’hui et nous n’aurons pas à la puiser : c’est le don de la foi, la foi dont parle St
Paul dans l’épître que nous venons d’entendre : « Dieu a fait de nous des
justes par la foi » (Rm 5,1). Justes, c'est-à-dire ajustés à sa
volonté. La foi, c’est un don divin
auquel nous répondons par notre confiance ; cette foi peut alors
devenir contagieuse, jaillissante en vie pour les autres : regardez la
samaritaine, qui abandonne sa cruche pour aller partager sa bonne nouvelle aux
gens de sa ville.
La
célébration des scrutins, qui vont se succéder les trois dimanches avant
les Rameaux et que vont vivre les catéchumènes en marche vers leur baptême à Pâques
prochain, sont une occasion pour nous de nous laisser scruter par l’Esprit
du Seigneur pour nous révéler ce qui est mauvais et ce qui est bon en nous
et en quel Dieu nous croyons ; quelle confiance lui faisons-nous dans les
multiples situations et évènements de nos vies ou de celles de notre entourage.
« Père, nous t’en prions, envoie ton
Esprit, l’Esprit de Jésus, qui nous gardera dans la confiance, particulièrement
lorsque nous-mêmes sommes éprouvés et dans la tourmente »
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