HOMELIE 2ème Dimanche de l’Avent. Année A.
- Mt 3,1-12
4 Déc. 2016
-
« Dans l’espérance, nous avons été
sauvé » Rm 8,24
La liturgie, depuis Vatican II, propose chaque dimanche trois
textes de la Sainte
Ecriture : le premier est le plus souvent tiré de
l’Ancien Testament ; le second du Nouveau Testament et le troisième est un
Evangile.
Paul, dans la lecture d’aujourd’hui, n’a-t-il pas écrit aux
Romains : « Tout ce que les livres
saints ont dit avant nous est écrit
pour nous instruire, afin que nous possédions l’espérance grâce à la
persévérance et au courage que
donne l’Ecriture ». Rm 15,4.
C’est vrai !
Ces textes ont pour but de nourrir notre foi en nous ouvrant au merveilleux
dessein de Dieu. Ce dessein est de se faire connaître à nous, pour
que notre confiance et notre amour en Lui grandissent dans un bonheur
profond tout au long de notre vie jusqu’à la rencontre définitive. Voilà notre espérance.
Elle se fera dans la joie, si nous la préparons maintenant.
Aujourd’hui, en écoutant cette Parole
de Dieu, n’avez-vous pas été frappé par le contraste étonnant entre la
prophétie d’Isaïe, pleine d’espérance, et les appels musclés à la conversion d’un
Jean-Baptiste ? Le premier annonçant une paix qui peut nous paraître
irréelle, tant nous sommes abreuvés d’informations et d’images de conflits et
de violences : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du
chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble…Il ne se fera plus
rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la
connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent la fond des
mers » ! Quel lyrisme ! Un rêve que tant
attendent !
Jean-Baptiste tient
un tout autre langage. Il s’en prend avec vigueur aux pharisiens (hommes
religieux et dévots par excellence) et aux sadducéens (responsables du culte
sacrificiel du Temple et liés au pouvoir en place). C’est que Jean-Baptiste prépare
les chemins du Seigneur : et il faut en déblayer des obstacles !
Egoïsme du confort, volonté de puissance, recherche de garanties et de
sécurités à outrance, paralysant tout effort de générosité et d’audace pour
sortir ceux qui sont dans des situations écrasantes et aliénantes !
Il s’agit bien de deux manières d’approcher
le dessein de Dieu. Celle pleine de douceur du prophète Isaïe qui annonce que
Dieu est fidèle et tient ses promesses : n’annonce-t-il pas la venue d’un rejeton qui jaillira de la
souche de Jessé, père de David. Isaïe en fait son portrait. « Il
ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il
entend dire. Il jugera las petits avec justices, il tranchera avec droiture en
faveur des pauvres du pays… » Vous l’avez reconnu, c’est le
portrait de Jésus. C’est Lui dont l’étendard de l’amour fraternel se dressera
pour tous les peuples et nations qui vont le chercher, car c’est le seul, en
fin de compte, qui donne la vie.
Si Jean-Baptiste est plus énergique, c’est qu’il propose un baptême
de conversion : metanoia :(metanoia) de “meta” :
changer et “nouss” : la
mentalité. Ce baptême de conversion est nécessaire pour renoncer à tout
ce qui est en contradiction avec l’amour fraternel et l’amour de Dieu. Mais
ce baptême d’eau est lui-même inclus dans un Baptême plus grand et plus
définitif, "baptême dans l’Esprit
Saint et le feu", le feu
d’amour que Jésus est venu répandre sur les hommes par sa mort et sa
résurrection.
Voilà
l’espérance qui sauve.
Merci au Seigneur de nous
parler aujourd’hui par ces textes bibliques !
Merci à l’Eglise de nous les
présenter pour nous guider.
Merci à l’Esprit de nous les faire comprendre en nous
comblant de ses dons : sagesse,
discernement, conseil, force, connaissance et crainte du Seigneur.
Ne nous ont-ils pas été donnés à notre Baptême ? Et rappelés à
notre Confirmation ?
AMEN !