HOMELIE Dimanche de la TRINITE. B
Mt
28,16-20 – 31 Mai 2015
L’affirmation
de notre foi en la
TRINITE SAINTE fait partie d’un des trois grands mystères que
l’Eglise nous propose d’accueillir et comme l’écrivait le P. François VARILLON, « Un
Mystère, c’est ce que nous n’aurons jamais fini de comprendre !» Mais il
nous fait avancer progressivement dans la connaissance du vrai Dieu. Plus encore,
ce mystère nous fait entrer dans son intimité. Si Dieu est amour, comment peut-Il être seul ? Pour aimer, il faut être au moins deux de
même nature. Mais là encore, se pose la question de la liberté de choix de
l’être aimé: à deux, elle n’existe pas et il faut donc être plusieurs. Cependant,
comme en Dieu tout est parfait, trois exprime à la fois cette liberté et cette
unité. Ainsi la Bible nous fait découvrir un Dieu Père (parfois mère)
qui ne cesse de créer ; un Fils
qui accomplit à la perfection le vouloir du Père et qui continue de sauver ;
l’un et l’autre unis dans l’Esprit Saint qui donne la vie. Et c’est dans cette famille divine unie par un
amour infini que nous sommes appelés à entrer : quelle merveille !
Savez-vous où cette Trinité apparaît le
plus clairement pour la première fois dans la Révélation ? C’est au
Baptême de Jésus. Lorsque Jésus descend dans les eaux du Jourdain pour être
baptisé par Jean-Baptiste, à la suite de son peuple, l’Esprit descendit sur Lui sous la forme d’une colombe, et Il
entendit la voix du Père disant : « Tu es mon Fils bien-aimé,
en qui j’ai mis mes complaisances ». Et dans l’Evangile
d’aujourd’hui, au moment de quitter ses disciples, Il leur dit de “faire
disciples” toutes les nations (il ne s’agit pas de faire de la quantité,
mais de la qualité) et de les baptiser « Au nom du Père et du Fils
et du saint Esprit ».
Ce qui est le plus merveilleux dans ce Mystère de la Trinité, c’est
que Père, Fils, Esprit Saint nous font héritiers de l’amour qui les unit
dans un élan commun. Et ils nous poussent à chercher les chemins d’une
communion toujours plus vraie au cœur de notre humanité blessée où règne plutôt
l’individualisme et le chacun pour soi qui laissent seul.
Alors
comment exprimer cette mystérieuse réalité divine ? L’Eglise a cherché plusieurs années et elle a créé
un mot à partir du IIIème siècle : « Tri-unitas »,
Trinité, Trois en Un. Pour l’illustrer avec une image que je tiens du
catéchisme de mon enfance pour approcher ce grand Mystère, on pourrait se
représenter « Trois bougies bien
distinctes mais tellement unies qu’elles ne donnent qu’une seule flamme,
l’amour ».
En méditant sans cesse ce Mystère, nous apprenons une manière de
connaître Dieu qui échappe à notre raison mais qui rend admirablement compte de
la manière de vivre avec Lui et nos frères, sans peur, en respectant l’autre et
en cherchant comment être en grande communion avec lui.
Que nous prions tantôt l’une ou tantôt l’autre personne divine n’a
pas d’importance ; cela manifeste tout simplement que notre esprit peine à
saisir ce mystère d’amour dans sa totalité. Notre prière au Père est davantage filiale ; celle au Fils est plus fraternelle et celle à l’Esprit-Saint
est sans doute plus “opérationnelle”,
lui demandant d’agir en nous par les sept dons qui le caractérisent et qui nous
font aimer en vérité et devenir des fils qui crions : « Abba !
Papa ! ».
L’essentiel n’est-il pas de prier et de vivre pour entrer dans cet
espace d’amour dans lequel nous sommes invités. Qu’elle soit louée et que nous
en soyons reconnaissants.
Bonne Fête de la
Sainte Trinité !
AMEN !