HOMELIE
2ème Dimanche de PÂQUES. B – Jn 20,19-31
12 Avril 2015.
- Dimanche de la divine miséricorde.
“Il répandit sur eux
son souffle ” Jn 20, 22
Etonnant
ce geste de Jésus que de souffler sur ses Apôtres ! Cela ne vous
rappelle-t-il pas quelqu’un qui, dès les origines, souffle sur un homme ?
Dieu, bien sûr, lorsqu’Il souffle sur la face d’Adam pour lui donner vie et lui
permettre d’entrer en relation avec Lui : Gn 2,7. enefuseshn enephusèsen].
Dans
l’ancien rituel du Baptême, le célébrant soufflait trois fois sur l’enfant pour
chasser le démon et demander la venue du souffle de l’Esprit Saint. Le Baptême,
en effet, fait entrer le baptisé dans une ère nouvelle. De même, au premier
jour de la semaine, Jésus inaugure à son
tour une nouvelle ère pour la Création : celle où la créature peut se
réconcilier avec son Créateur. Puisqu’elle a été blessée et dégradée par
toute forme de mal et de refus du Créateur, Jésus, par son amour et sa fidélité
envers Lui, par sa miséricorde envers nous et par sa victoire sur les
puissances de mort, communique l’Esprit-Saint à ceux qui veulent bien Le
recevoir : grâce au Baptême, Dieu s’y engage en Père miséricordieux.
Ce don est précédé de Sa Paix : Shalom ! La Paix qu’il donne n’est
pas tant le calme, la tranquillité provenant d’une absence de conflit, mais un
état achevé, une perfection, un bien-être, mais aussi une sûreté, une solidité
du corps : la santé ; ou aussi une prospérité, une quiétude, ou
encore, la réussite d’un projet bienfaisant ou encore les bonnes relations avec
l’entourage. La Paix est l’expression d’un climat harmonieux entre Dieu et les
hommes, une Alliance qui se vit bien et qui rejaillit sur le climat
des hommes entre eux.
Cette Paix que Dieu nous offre, nous la
perdons lorsque nous nous détournons de Lui, lorsque notre cœur se ferme à l’écoute,
à la compréhension bienveillante et à la souffrance de l’autre. Mais Dieu ne se
décourage pas de changer nos cœurs de pierre et en cœurs de chair ! (Ez
36,26). En son Fils, Il a montré sa grande miséricorde qui appelle, relève et
réconforte le pécheur. Plus encore, par ce Fils, Il délègue ce pouvoir à des
hommes pécheurs pour qu’ils continuent de façon visible, tangible, à manifester
son infinie miséricorde par le sacrement de Pénitence et Réconciliation.
Miséricorde :
quel mot magnifique ! Il vient du latin : “Misericordia” = “être de cœur avec la
misère d’un semblable”. En grec, miséricorde se dit “Eléèmôn” elehmwn dérivant du mot “éléèmôsunè”, “elehmwsunh”, l’aumône, don que l’on fait à un nécessiteux ou aide que
l’on apporte à quelqu’un d’affligé. Il a donné en français le nom d’ “aumônier”,
prêtre au service des malades, des galériens ou des militaires…, puis des
jeunes d’établissements scolaires ou de mouvements éducatifs comme le
scoutisme.
En hébreu, il se dit : “Hèsed” n’ayant pas tout à fait
d’équivalent dans les langues occidentales, car ce mot signifie la bonté avec
le sens d’être attaché à une personne, de lui être fidèle, de vivre une
alliance bienveillante avec elle, bref, comme dans le mariage ; ce que
Dieu a voulu conclure avec son peuple et qu’Il nous propose aujourd’hui encore,
s’y engageant dans le Baptême et le restaurant dans le sacrement de Pénitence
et Réconciliation. En recevant la grâce de ce sacrement, premier don du
Ressuscité, non seulement nous sommes pardonnés, régénérés dans la grâce de
notre Baptême, mais, réconciliés avec
Dieu, avec nos frères et avec nous-mêmes ; nous recevons le souffle qui
jaillit de son cœur passionnément attaché à ce que nous devenions ses enfants
bien-aimés et que nous soyons liés à Lui par une alliance indestructible.
Si telle est sa miséricorde envers
nous, ne pouvons-nous pas à notre tour
vivre et témoigner de la miséricorde envers nos proches ? Faisons
venir à la lumière de notre conscience les situations où notre cœur se montre
dur, fermé, se permettant de juger des situations de souffrants sans les avoir
accueillis quels qu’ils soient, comme l’aurait fait notre Sauveur. Ainsi nous
manifesterons son immense miséricorde. AMEN !
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