HOMELIE du Dimanche du BAPTÊME du Seigneur Année B
Mc 1,7 -11 - 11/01/2015
Au
terme de ce temps de Noël, nous célébrons déjà le Baptême
du Seigneur. Vous connaissez la signification du mot Baptême : il vient
du grec « baptizo » qui signifie : plonger, immerger. Ne prend-il pas aujourd’hui une
signification toute symbolique alors que notre pays vient d’être plongé dans une tragédie qui nous a tous bouleversés et laissés
avec tant de questions sur le sort des victimes, des tueurs, de notre vie, de
notre société ?
L’Evangile
d’aujourd’hui nous présente le baptême que Jean donnait à ses contemporains. Il
avait choisi ce geste symbolique pour exprimer la purification et le changement
de vie de celui qui demandait à être plongé dans l’eau qui lave et purifie de tout ce qui nous déshumanise. C’est
sans doute cela qui justifie l’horreur que nous avons ressentie ainsi que la
compassion envers les victimes devant ces crimes froidement exécutés. Certes,
je ne partage pas les dessins des caricatures de Dieu que le journal avait
dénoncées, car ils ont blessé nombre de croyants sincères et innocents. Mais le
motif de vengeance avancé par les tueurs ne justifiait pas leur acte. Encore ne
nous faut-il pas tomber dans toute forme de haine à leurs égards qui nous
rendrait inapte à accueillir l’amour de Dieu (1Jn 4,20) et à triompher du mal
en nous faisant réagir et penser comme eux.
Jésus avait-il besoin de ce Baptême,
Lui qui était sans aucune impureté ? Pourquoi alors Jésus vient-Il se
faire baptiser ?
Si
Jésus demande le Baptême, c’est pour
être plongé entièrement dans l’humanité et
être solidaire avec elle qui a tant besoin d’être purifiée : les
évènements d’aujourd’hui nous le manifestent cruellement, sans oublier ce qui s’est
passé le même jour au Nigéria où 16 villages ont été détruits et 2000 personnes
massacrées par le groupe islamiste de Boko-Haram.
Que faire alors devant ce
déferlement de violences ?
Deux
dispositions fondamentales nous sont offertes. Je les trouve dans la lettre que
St Jean adresse aux premiers chrétiens, dont nous avons un extrait dans la 2ème
lecture d’aujourd’hui :
1.
Garder les commandements de Dieu.
2.
Croire que Jésus est Fils de Dieu
Garder les commandements de Dieu :
aimer Dieu et aimer aussi son frère. « Si nous nous aimons les uns les
autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli. » 1Jn 4,12. Ces commandements ne sont
pas un fardeau car ils nous rendent heureux d’accueillir Dieu Lui-même qui nous
permet d’aimer à notre tour et de rendre heureux nos frères.
St Jean ajoute autre chose : « Qui donc est vainqueur du
monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? »
Et le Fils de Dieu, sur la Croix, écrasé
par le péché des hommes, est plongé, « baptisé »,
dans la mort mais pour ressusciter trois jours après. La mort est vaincue,
le mal est terrassé par l’amour de Jésus qui pardonne : une Vie Nouvelle
est inaugurée. C’est ce qu’écrivait St Jean dans la 2ème
lecture : « Jésus-Christ [qui]
est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement l’eau (allusion au
Baptême de Jean), mais avec l’eau et le sang (qu’Il a répandu en mourant sur la
Croix). C’est l’Esprit qui rend
témoignage ». Quand ce témoignage de l’Esprit sera-t-il donné ? A la Pentecôte où les Apôtres, ayant
reçu l’Esprit-Saint, baptiseront ce jour-là jusqu’à trois mille personnes qui
mirent leur foi en Jésus, Fils de Dieu.
Voilà pourquoi Jean-Baptiste annonçait un autre Baptême : le Baptême dans l’Esprit-Saint, qui est
Dieu.
Aujourd’hui, à nous qui avons été baptisés, l’Esprit-Saint est donné : Il nous rend capable d’aimer avec
Dieu Lui-même et de vaincre toutes les forces de mort qui semble dominer le monde,
en nous comme autour de nous.
Alors, à chaque baptême, la voix venant des cieux peut reprendre
pour chacun d’entre nous : « Tu es mon fils bien-aimé ; en
toi je trouve ma joie ».
AMEN !
merci Père LECOURT pour cette homélie qui aura été la seule a m'apporter réconfort et espérance en ces moments si cruel. Il est vrai que ces 2000 personnes qui sont mortes sous les mains de ces barbares et nous, nous n'avons même pas parler d'eux une seule seconde. Dans quel monde vivons nous? Heureusement que ma foi ne me quitte pas et que je garde espoir qu'un jour nous pourrons tous un jour vivre en paix toute origine et religions confondus.
RépondreSupprimerQue Le Seigneur veille sur vous. Amen
Marie CARTEL de Rambouillet