HOMELIE
4ème Dimanche Ordinaire B. Mc 1, 21-28
1er Février 2015
« Voilà un enseignement nouveau proclamé avec autorité »
Jésus enseigne à la synagogue de Capharnaüm, et
l’assemblée est frappée par son enseignement “car il enseigne avec autorité et non pas comme
les scribes.”
Qui sont les scribes ? Ce sont les spécialistes et les interprètes officiels des
Saintes Ecritures. Au terme de longues études, vers l’âge de 40 ans, on était
ordonné scribe, ce qui conférait autorité dans les décisions juridiques. Souvenez-vous du roi
Hérode, qui lors de la venue des mages, s’adresse à eux pour savoir où, d’après
les Ecritures, devait naître le roi des juifs.
Mais qu’est-ce donc que l’autorité ? Le mot vient du verbe latin “augere” qui signifie “croître”, et aussi “faire croître, faire grandir”. L’autorité a donc pour fonction essentielle de permettre
à celui qui l’exerce d’aider ou de faciliter quelqu’un à devenir lui-même,
homme à part entière, responsable de son histoire, capable d’initiative et de
solidarité. “Une
autorité véritable autorise l’autre à être auteur de sa vie”.
Les scribes avaient une autorité qui tenait à
leurs connaissances, mais, nous l’avons vu avec la venue des mages, s’ils
savaient beaucoup de choses, cela ne les faisait pas bouger pour autant. Ils
transmettaient quantité de règles de tout genre, mais faisaient-ils
grandir ? Jésus plus tard, dans
l’Evangile, les prendra à partie, car “ils disent et ne font pas” (Mt
23,3). Il leur reproche les excès dus à leur science et au souci des honneurs.
Jésus par contre exerçait une
autorité de service, avec une compassion active, en particulier
pour ceux qui étaient les plus fragilisés, et c’est le cas de ce pauvre homme,
tourmenté par un esprit mauvais. Que fait-il ? Il fait comme Dieu son
Père, au début du monde. Il sépare cet homme de l’esprit mauvais qui s’est
installé en lui, là où il ne devait pas être. Dieu n’a-t-Il pas créé les êtres
humains pour qu’ils soient libres et non pas aliénés par les forces du
mal ? Jésus, à la surprise générale, se comporte à l’inverse de cet esprit
du mal : il l’interpelle vivement, lui commande de quitter le pauvre homme
et domine ses cris. On comprend que l’assistance ait eu très peur, tant cela
était inhabituel, et comment elle se mit à s’interroger sur la personne de
Jésus à l’écoute et au vu de ce qu’il venait d’accomplir : « Voilà un enseignement nouveau,
proclamé avec autorité ! [N’en
est-Il pas la source ?] Il
commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ! [N’est-il pas le maître de la création et son sauveur ?].
Le règne de Dieu est donc arrivé. Il révèle un
Dieu qui veut tirer les hommes de toutes les puissances de mal qui le rende
prisonnier de lui-même.
Aujourd’hui, Jésus nous associe à ce salut et en
particulier, dans toutes les formes d’autorité que nous pouvons exercer, dans
la mesure où nous détenons une responsabilité et donc un pouvoir qui lui est
lié.
Comment exerçons nous cette autorité ? Pour dominer ? Pour nous mettre en valeur ? Ou en
respectant l’autre ; en accueillant son désir lorsqu’il est bon; en
lui faisant confiance. Savons-nous appeler ? Essayons-nous de rendre notre
proche auteur de sa propre vie ?
Jésus nous montre une autorité qui aime :
il ouvre aux autres et conduit à son Père.
Savons-nous saisir ou provoquer des temps de
parole sur ce qui est important pour nous dans la vie ? Nous donnons-nous des
occasions de partager en famille ce qui fonde nos attitudes face aux
évènements ? Echangeons-nous sur les textes de la Parole de Dieu que nous
avons écoutés à la messe ? Sur l’homélie, pourquoi pas ? Donnons-nous
la parole à ceux qui n’osent pas la prendre ?
Bon Dimanche ! Bonne semaine ! Que
la Parole et la présence du Seigneur vous fassent grandir, à son image !
AMEN !