HOMELIE de la Fête du CHRIST, ROI de l’Univers – Mt 25, 31-46.
Le 23 Novembre 2014.
“Parabole du jugement
dernier”
C’est ainsi que l’on a coutume de l’appeler, car en effet,
il est question de la fin des temps quand viendra le Christ, Roi de l’Univers.
Comme toutes les paraboles (“para” et
“ballô”, jeter à côté un récit,
mettre en parallèle…), elle comporte une “diabole”, “jeter en travers”. Elle a donc quelque chose qui rebute,
peut faire trébucher, douter, en tous cas dérange : ici, la diabole est le
sort de ceux qui n’ont pas vu et qui sont condamnés : n’ont-ils pas, comme
nous-mêmes, mille excuses ?… Puisqu’elle est “Evangile”, en quoi cette
parabole est-elle une “Bonne Nouvelle” ?
Tout d’abord,
elle ne concerne pas seulement les croyants, juifs du temps du Christ ou
chrétiens d’aujourd’hui : elle s’adresse « à toutes les nations ». Elle met en scène le « Fils de l’Homme » qui
vient dans sa Gloire et tous les anges avec Lui : c’est un grand moment de
l’Histoire du monde, la fin de ce temps et le début d’une ère nouvelle. Ce Fils
de l’Homme est Berger. Le texte d’Ezéchiel, (Ez 34) écrit quelques
siècles auparavant, ainsi que le Psaume 22 (23), nous décrivent ce « beau Berger ». Il
veille sur tous avec beaucoup de douceur et prend particulièrement soin des
brebis mal en point. Il les mène toutes vers de beaux pâturages, leur faisant
traverser les ravins de la
mort. Et ce Berger, c’est Dieu Lui-même (Ez 34, 11-18)
Que fait
alors ce berger ? Il sépare : nous n’aimons pas
tellement cette mesure ; voilà encore une « diabole ». Elle est
là pour nous faire prendre conscience de ce que nous faisons et nous éviter une
énorme illusion : dissocier l’amour de Dieu de l’amour du prochain, qui
est bien concret. Il ne faudrait pas que nous découvrions, un peu
trop tard, que notre attachement au Christ était factice. Que nous ne le
servions qu’en pensée, en parole, mais non en acte. N’ayant pas vu nos frères dans le besoin, nous sommes
passés à côté de Celui que nous cherchions en l’ignorant.
Au contraire, la Bonne Nouvelle,
c’est que cette parabole nous presse d’être à l’image de ce berger, attentifs à
nos frères. Avons-nous bien compris à quel point le Seigneur veut
nous associer à son amour, de telle façon que ce que nous faisons pour
nos frères, c’est à Lui que nous le faisons ? Ce Roi de l’Univers
est loin d’asservir les sujets que nous sommes :
Il nous rend acteurs. Il semble même avoir besoin de nous puisque nous sommes
ses mains, sa voix, ses oreilles auprès de ceux qui souffrent. Il nous est
tellement uni chaque fois que nous aimons !
Que le Seigneur, qui nous a montré sur les
routes et les villages de son pays comment faire, nous aide par sa parole et
par le don de Lui-même à combattre toute sorte de mal et nous forme à sa
manière d’aimer, particulièrement en ces temps plus difficiles pour
beaucoup. Il nous unit à Lui, quelques soient nos faiblesses. Que nous
puissions l’entendre dire à notre égard : « Viens avec
tous les bénis de mon Père ! Viens avec tous ceux qui ont cru et mis en
pratique cette compassion divine pour notre propre humanité ».
AMEN !
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