HOMELIE COMMEMORATION
des FIDELES DEFUNTS - Jn 12,24 à 28.
Le 2 Novembre 2014.
« Amen, amen, je vous le
dis :
Si le grain de blé tombé en terre ne
meurt pas,
il reste seul.
Mais s’il meurt,
il donne beaucoup de fruit »
C’est une parole solennelle (Amen, amen…) que
Jésus livre à ses Apôtres quelques jours avant sa mort. Comme bien souvent, Il
se réfère à la nature pour donner un sens à ce qui nous apparaît comme un
scandale. Il y a en effet dans nos existences une « dynamique
de la mort pour donner vie » :
le cycle de la nature : printemps, été, automne, hiver nous le rappelle.
Mais ceci n’est pas facile à admettre parce que la mort produit un
bouleversement en nous et autour de nous, dont Jésus n’a pas été épargné. La
mort apparaît comme une fin de vie et
d’une certaine manière elle l’est. Jésus cependant va la présenter non plus
comme une fin, mais comme une transformation, un passage d’une
vie à une autre vie, très différente, comme celle du grain de blé à
l’épi, mais en continuité.
Qui va opérer cette transformation ? C’est le Père qui
ne délivrera pas son Fils de cette heure, comme Il ne nous délivrera pas de
notre heure, mais qui sera là, au cœur de ce bouleversement, pour en assurer le passage et nous conduire
dans sa gloire.
Qu’est-ce « qu’être glorifié» ? Dans la pensée biblique, la gloire (en hébreu "kavod»)
est ce qui est lourd (en hébreu "kaved"), dense, consistant, qui ne
se délite pas. Etre glorifié, c’est devenir pleinement ce que nous sommes,
appelés à être fille ou fils de Dieu, en pleine communion d’amour avec Lui et
avec tous, rayonnant de la pure joie d’aimer comme Lui.
Revenons à la 1ère lecture que nous
avons choisie, extraite du livre de Job (19,1.23 à 27). « Je sais, moi, que mon libérateur
est vivant, et qu’à la fin, il se dressera sur la poussière des morts, avec mon
corps, je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu.
Moi-même, je le verrai, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera
pas » Quelle force ! Quelle flamme dans ces
paroles de foi en Dieu, venant d’un homme accablé d’épreuves dans sa vie, sa
famille et jusque dans son corps !
La certitude de Job est bien semblable à celle
de Paul dans la 2ème lecture que nous avons choisie. (1 Thess. 4,13
et 14 ; 17 et 18) « Jésus,
nous le croyons, est mort et ressuscité. De même, nous le croyons, ceux qui se
sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils. Ainsi, nous
serons toujours avec le Seigneur ».
Quand nous évoquerons nos défunts,
que le Seigneur nous remplisse de la certitude sans faille de Job ; de
celle, basée sur le témoignage de Paul en la résurrection de Jésus et de la
détermination confiante, mais non insensible, de Jésus marchant vers sa Passion
et sa mort, sûr de l’amour libérateur et victorieux de son Père. Qu’Il nous
permette ainsi d’être en communion avec eux en attendant de les rejoindre
lorsque nous aurons fait notre passage avec le Père et avec Jésus pour être
toujours avec eux,
AMEN !
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