HOMELIE 1er Dimanche
AVENT. Année B – "Veillez" Mc 13,33-37
30 Novembre 2014.
Jésus parle à ses disciples de sa venue, alors qu’Il est
là, avec eux. C’est qu’Il est à quelques jours de Pâques : Il va être
arrêté, condamné et mis à mort. Il prévient ses disciples pour qu’ils ne
tombent pas dans le désarroi et le désespoir. Que leur dit-Il ? “Prenez garde: veillez !” Mot à mot : “Ayez l’œil ! Ne
dormez pas” et même “ne soyez pas hypnotisés” agr-upvneite
agr-upneite (hypnose) Par
quoi ?
D’abord par la peur : pour les Apôtres, celle de son absence et celle de
subir le même sort que leur maître.
Pour nous devant les délais de sa venue, peur de
nous être trompés en mettant notre
confiance en Lui. Et puis, nous avons tant de raisons d’être absorbés par tous
les soucis de la vie, les préoccupations qui ne manquent pas de nous
envahir; ou bien par tout ce qui attire, fascine et fait oublier les choses
importantes et surtout les personnes : on passe à côté ! On
ne les voit plus !
Jésus par quatre fois nous dit : « Sortez
de votre “hypnose” ! Avez-vous remarqué, l’homme parti en voyage ne
laisse pas ses serviteurs dans l’oisiveté : « Il leur a donné tout pouvoir, fixé à chacun sa tâche et
recommandé au portier de sa maison de veiller ». Aujourd’hui, Il nous confie l’Evangile à faire connaître
et vivre ; Il nous demande de faire grandir son Eglise, chacun à notre
place, en fonction de nos possibilités. Pas question de s’endormir :
visitons nos proches et ceux qui sont plus loin, auxquels nous ne pensons pas !
Le vrai danger ne vient pas, pour nous, des
persécutions comme actuellement les chrétiens du Pakistan, d’Irak, d’Egypte ou
de certains pays d’Afrique, mais le danger vient de l’assoupissement, de la
tiédeur, des anesthésies intérieures et extérieures, des bonnes raisons du repli sur soi pour ne plus voir, ne
plus entendre, ne plus sentir, ne plus être attentifs, attentionnés, saturés comme nous pouvons l’être par les médias… Car Il
est déjà là, comme son Royaume. Il nous le faisait
déjà savoir Dimanche dernier en nous rappelant que “tout ce que nous faisions au plus petit des ses frères, c’est à Lui
que nous le faisions”.
Ne nous laissons pas non plus hypnotiser par les
courants de pensées qui s’expriment largement sur la plupart des médias
officiels et qui ne donnent pas la parole à de vrais débats sur les aspects
fondamentaux de notre vie en société.
Veiller, ce n’est pas être passif comme lorsqu’on s’ennuie et qu’on “tue le temps”. Mais
chaque rencontre vraie, chaque appel, chaque geste, chaque signe d’amitié,
chaque parole bienveillante, chaque « visitation » à des personnes
"qui sont les plus petits d’entre
les siens", sont manifestations de sa présence et nous rendent bien
vivants. De façon plus large, n’y a-t-il pas nombre de postes
de veille dans notre société où nous avons
particulièrement à veiller ? Dans toutes les questions qui concernent la
vie en ses débuts, son cours (famille, éducation, travail, logement, partage
des richesses au plan national et international, immigrés, travail pour la paix
…) et, comme Notre Pape François
l’a exprimé au parlement européen de Strasbourg : « L’heure est venue de construire
ensemble l’Europe qui tourne non pas autour de l’économie, mais autour de la
sacralité de la personne humaine ». Par biens des points de son allocution,
il a voulu réveiller l’Europe en nous appelant à ne pas oublier notre vocation
européenne. Que de chantiers !
Veiller pour qu’Il ne trouve pas notre foi en
Lui « endormie ». De plus, veiller remplit la tête et
le cœur de Sa Présence, voilée, certes, mais réelle, comme
le Pain Eucharistié est le signe visible qu’Il
se donne à nous.
Seigneur, en ce temps de l’Avent, tiens-nous en
éveil ; augmente en nous la foi et fais-nous comprendre ce qui compte pour
Toi, ce qui t’intéresse chez nous ; que nous aimions ce que Tu aimes et
regardions avec Ton regard.
AMEN !