HOMELIE 25ème Dimanche Ordinaire. Année A. Mt
20,1-16
21 Sept. 2014
Les ouvriers de la onzième heure.
Quel est l’entreprise ou le système économique et social qui
tiendrait si l’on se mettait à imiter ce maître de la vigne ? Est-ce bien
raisonnable, même pour faire œuvre de charité, que d’embaucher du personnel
juste une heure avant la tombée de la nuit et de leur accorder le même salaire
que ceux qui ont travaillé en supportant le poids du jour ? « A travail égal, salaire
égal ! » Voilà ce qui est
juste. Devant l’attitude de ce maître, il y a vraiment de quoi être mécontent.
Et
pourtant :
Ce
maître est juste : il respecte le contrat d’un denier, pièce d’argent
représentant le salaire habituel d’une journée de travail, qui permettait de
faire vivre l’ouvrier et sa famille.
De plus, ce maître est bon.
Ce qu’il voit, c’est que les ouvriers que personne n’a embauchés de la journée
vont revenir chez eux sans rien pour faire vivre leur famille. Imaginez leur
détresse !
Alors que veut nous faire comprendre Jésus ?
Il faut se
remettre à l’époque de Jésus. Les ouvriers de la première heure sont les
pharisiens. Ils portent le joug de la Torah. Ils respectent scrupuleusement et avec
piété les lois données à Moïse. Mais ils entendent être récompensés en fonction
de leurs mérites. Ils ne comprennent pas que Jésus accueille et fréquente des
pécheurs et leur montre autant de sympathie qu’à eux, les bons pratiquants
d’Israël. Jésus les invite à découvrir une fois de plus que Dieu est bon, gratuitement bon. Son souci est de ne
perdre aucun de ses enfants, même s’ils sont loin ou s’ils ont mis du temps à le
découvrir et à venir l’adorer, le servir et l’aimer. Ainsi en a-t-il été pour
Zachée, le chef des publicains de Jéricho ; Marie-Madeleine, la
pécheresse ; Matthieu, l’Apôtre et évangéliste, dont c’est la fête aujourd’hui ;
sans compter la multitude des malades, lépreux, possédés et autres rejetés
parce que catalogués “impurs”.
Quel est
donc ce Dieu ? Et quelle image nous faisons-nous de Lui ? Il dépasse
nos conceptions humaines de la rétribution. « Mes pensées ne sont pas
vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant
le ciel est élevé au-dessus de la terre, autan mes chemins sont élevés
au-dessus des vôtres, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Is
55, 9), entendions-nous dans la première lecture de ce dimanche.
Aujourd’hui,
Dieu nous demande à tous, chrétiens, pratiquants de longue date ou récemment entrés
dans l’Eglise, d’accueillir ceux qui viennent frapper à la porte de notre communauté
ou qui répondent à nos invitations à “venir et voir” : parcours (re)découverte, catéchuménat et
catéchèse des familles, service des personnes seules à domicile, service
pastoral aux malades et aux retraités, secours catholique, , club St Quentin, groupes
scouts et tant autres instances sur la paroisse ou sur nos villes… Mais Il
demande aussi que nous en soyons tout joyeux, car à tous, “vieux” ou “nouveaux”
chrétiens, Il donne abondamment son amour.
Le maître
de la vigne appelle à toute heure du jour. Dieu appelle aussi à tout âge de la
vie : il est toujours temps de Lui répondre.
« La bonté du Seigneur
est pour tous,
Sa tendresse pour toutes
ses œuvres »
Nous fait chanter le Ps 144 aujourd’hui. Remercions-Le tous
ensemble, ici ou dans notre demeure, sur un lit de malade ou au service des
autres,
AMEN !
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