HOMELIE 6° Dimanche de Pâques.Année A. Jn 14,1-12
L’Esprit Saint, PARACLET – 25 Mai
2014
« Moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre
Défenseur qui sera toujours avec vous… ».
Pourquoi
donc Jésus promet-il à ses Apôtres et à nous-même un « Défenseur » ? Et nous défendre de quoi et contre
qui ?
La première
idée à rejeter, c’est de penser qu’il faudrait nous défendre contre un dieu qui
nous accuserait de tous nos péchés. Même Jésus ne nous jugera pas : sa
Parole seule révèlera nos erreurs et notre méchanceté. Son Père ne l’a-t-Il pas
envoyé pour nous sauver ?
Dans la
Bible et en particulier les Evangiles, quel
est l’adversaire, l’ennemi de l’homme, celui qui veut le voir tomber ?
Il a de nombreuses appellations : le “Satan”(}=&): “l’adversaire”,
“l’ennemi”, “l’accusateur”… Jésus le désigne encore par le “prince de ce
monde”, car c’est bien l’esprit de ce monde qui met les disciples du Seigneur
en procès continuel.
Il est vrai
que suivre les commandements du Seigneur, “ses prescriptions ”, n’est pas chose
facile. Ils vont à rebrousse-poil, d’abord, de nos inclinations, de nos désirs,
souvent légitimes, de tranquillité, de bonheur : pourquoi s’occuper des
autres ? Cà peut être bien dérangeant et décevant ! Pourquoi se
priver quand c’est à notre portée ? Et tant d’autres bonnes raisons… Qui
nous défendra contre nous-mêmes et nos pentes naturelles à protéger notre vie
au détriment d’appels à la justice, au partage, à la bonté et à l’amour du
frère ? Car “ Qui veut sauver sa vie la perdra ”. Qui nous aidera
à “trouver
notre vie” (Mt 16, 25) en n’ayant
pas peur et étant assez fort pour accepter de la perdre et donc de la sauver ?
De façon
plus générale, qui nous aidera à avancer à contre-courant des mentalités,
souvent médiatisées, qui sous couvert de compassion, veulent donner la
mort ; sous couvert de liberté, sont égoïstes et
individualistes ; sous couvert d’efficacité, laisse dans la misère tant de
personnes au profit de quelques nantis ?
Alors,
voyons quel est ce “Défenseur” que Jésus a promis de nous envoyer.
Le texte
liturgique a traduit le mot grec “Paraclet”
Paraklhton
(de “para” “à côté de” ; “klhton” de “kalew”
“appeler” ) : “Celui qui est appelé à côté de quelqu’un”, un
avocat qui assiste un accusé lors de son
procès en lui “soufflant” des réponses pour sa défense. C’est aussi un
conseiller, un interprète et même un intercesseur et un consolateur. C’est donc
un terme très riche en significations que l’Evangile a choisi pour exprimer
cette personne que Jésus va envoyer. Cet Esprit
de Vérité apporte aux croyants la pleine lumière sur le Père et le Fils et
nous révèle leur regard et leur action bienveillante pour notre pauvre
humanité.
Ainsi nous
pouvons compter sur Lui pour nous éclairer et nous aider en toute situation.
C’est Lui, par exemple, qui nous permettra une vraie compassion auprès de celui
qui souffre, cherchant à le soulager autant qu’il est possible, mais en restant
une présence pleine d’écoute, de respect, parfois de silence. C’est Lui qui
nous aidera à exercer notre liberté en même temps que notre responsabilité en
étant solidaire de ceux qui vivent des situations de précarité. C’est encore
Lui qui nous fera renoncer à une efficacité immédiate qui ne conduit qu’à un
cumul de richesse et prépare les révoltes de ceux qui n’en peuvent plus.
Pierre nous
invitait “à rendre compte de l’espérance qui était en nous”, évitant
tout propos triomphaliste ou totalitariste et sûr de lui-même mais “en
le faisant avec douceur et respect” comme le rappelait le Concile
Vatican II et l’a fait le successeur de Pierre, le pape François en se rendant en Terre Sainte.
Il y a bien
des chantiers où les chrétiens peuvent apporter au monde une intelligence
éclairée et une force d’action : encore faut-il accueillir et même prier
le Paraclet, l’Esprit de vérité. En préparation à Pentecôte, faisons-le dès à
présent.
AMEN !
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