HOMELIE 27ème
Dimanche Ordinaire Année C –Lc 17,5-10
6 Octobre 2013
“ Dites-vous ‘Nous sommes des serviteurs
quelconques nous n’avons fait que
notre devoir” Cette parole de Jésus ne court-elle pas le risque de nous
décourager voire nous démobiliser ? Et puis cette parole ne
contredit-elle pas d’autres paroles de Jésus, bien réconfortantes comme
celle-ci : « C’est bien, bon et fidèle
serviteur…entre dans la joie de ton maître ! » Mt 25,23 ou
bien : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa
moisson » Lc 10,2. Sans compter bien d’autres passages d’Evangile
où Jésus met en valeur le serviteur fidèle à son poste. Mot à mot, qu’est-il
écrit ? : « Nous sommes des serviteurs non nécessaires : a-kreïos
“a”
privatif ; “kreïos” :
indispensable, nécessaire.
Alors que Jésus veut-il donc nous faire comprendre ?
Jésus s’adresse
aux Apôtres, c’est à dire à des personnes
qu’Il a appelé et qu’Il envoie : n’est-il pas vrai que lorsque nous entendons un appel à
se mettre à son service, pour la paroisse par exemple ou pour un témoignage ou
pour un service dans la cité, nous avons un peu peur, nous ne nous sentons pas
capables. A la limite, tant mieux : ceux qui se croient capables risquent
bien de répondre en ne comptant que sur
eux-mêmes : c’est justement ce que Jésus ne veux pas. Si tu acceptes de te mettre à son service ou
de témoigner de Lui, ou même de pardonner, de partager, de faire face à une
épreuve, saches qu’Il te demande de le faire
avec son Esprit-Saint
qu’Il donne en abondance [Esprit de sagesse, d’intelligence, de force, de
respect du Seigneur…7 dons reçus à la Confirmation…]. Alors, il te suffit
d’avoir une foi grande comme un grain de moutarde, c’est à dire trois fois
rien, [une tête d’épingle] mais juste pour dire : “Si tu comptes sur moi, moi, Je compte sur toi !” Et le reste, c’est le Seigneur qui le fera
et tu en seras étonné.
Quant au serviteur inutile, j’avoue qu’au
début de mon ministère, j’avais du mal à bien le comprendre, même si cette
parole de Jésus m’invitait à ne pas chercher des ‘mérites’ mais à travailler
pour Lui gratuitement comme Il me donnait Lui-même gratuitement : c’est
toujours sa manière de faire, alors je ne faisais que l’imiter.
Mais j’ai compris
bien mieux, car s’Il demandait de prier le Père d’envoyer des ouvriers à sa
moisson, c’est bien qu’Il en avait besoin ; donc, il ne s’agissait pas
d’être utile ou non, mais de ne pas avoir
peur de me lancer parfois dans des tâches inconnues ou qui me paraissaient
largement au-dessus de mes forces. Alors, par cette parole, qui rejoint la première sur la
foi, je pouvais m’engager à fond, sachant que c’est Lui encore qui travaillait
avec moi et je n’avais plus à m’inquiéter si la mission marchait ou non, mais
plutôt, si je lui faisais
suffisamment confiance ou non. Cette
parole de Jésus encore une fois est libératrice et nous permet de Le suivre
sereinement et même avec joie, ce qui rend d’ailleurs notre témoignage plus
humble et beaucoup plus acceptable.
Ne nous
préoccupons donc pas de votre niveau de foi : si nous en avons grand comme une tête
d’épingle, cela suffit à Dieu pour faire des miracles ou au moins son travail :
remercions-le pour son extrême délicatesse et bonté envers nous et renouvelons
tranquillement mais sûrement notre confiance en Lui.
AMEN !
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