lundi 28 octobre 2013

HOMELIE TOUSSAINT Les Béatitudes (Mt 5,1-12a) - 1er Novembre 2013.



HOMELIE TOUSSAINT 1er Novembre 2013.

Les Béatitudes (Mt 5,1-12a)

Qui sont les saints ? Des gens qui ont mis en pratique les Béatitudes. Elles leur ont fait goûter, au cours de leur vie, l’expérience de Dieu. Mais ces Béatitudes ne sont pas faciles à vivre. C’est là que les saints nous sont d’un grand secours à condition de ne pas les prendre d’abord comme des héros, mais comme des femmes et des hommes de foi qui ont fait confiance en écoutant et suivant leur maître et Seigneur Jésus. C’est bien Lui qui a illustré au mieux ces Béatitudes.

Il convient déjà de ne pas en faire de fausses interprétations et tout d’abord, de les traduire correctement, éclairées par les références à la première Alliance ou Ancien Testament.
Ainsi, dans la première des béatitudes qui donne le ton à toutes les autres, “Heureux les pauvres de cœurs”… pauvre n’est pas opposé à riche, mais à orgueilleux. Il n’y a pas écrit le mot cœur  mais le mot “esprit, souffle” (Pneuma). Il faudrait donc traduirePauvre de cœur”, par « petit de souffle », humble, c'est-à-dire non rempli de lui-même et, par conséquent, qui fait de la place pour les autres !  Le pauvre se situe devant Dieu n’ayant rien à revendiquer, mais lui faisant confiance pour juger de son bon droit. Les pauvres de la Bible, les “Anavim” sont les humbles, ceux qui cherchent Dieu : Sophonie 2,3. A l’opposé du pauvre : l’orgueilleux, celui qui a tout, sait tout, se donne tous les droits, et se passe de Dieu.
“Heureux les doux…” Est doux, celui qui refuse toute forme de violence et en particulier de s’imposer. De plus, devant les multiples contrariétés de l’existence, il sait relativiser et “arrondir les angles”.
Heureux ceux qui pleurent : mot à mot, bienheureux “ceux qui sont en deuil”. De fait, ils vivent un manque profond que seul Dieu peut consoler véritablement. D’après Isaïe 61,2, le Messie aura mission de “consoler les affligés” et le mot qui est utilisé est “Paraclet”, comme l’Esprit-Saint lui-même qui prendra le relais du Messie, de Jésus.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice… La justice n’est pas tant l’exercice de l’application des droits et devoirs de chacun, mais être “ajusté” à Lui, rechercher sa volonté, en soi-même et dans le monde. Ils seront rassasiés par Dieu Lui-même.
Heureux les miséricordieux. Etre de cœur avec la misère de l’autre”. Faire miséricorde comporte deux aspects : savoir pardonner en vérité et  avoir de la compassion pour un autre que soi et donc, partager.
Heureux les cœurs purs… La pureté, c’est la droiture, l’absence totale de duplicité, la cohérence entre l’agir et ce qui est au fond de notre cœur, source de nos actions. Si cette source est boueuse, nos actions seront polluées. Voir Dieu, c’est être admis devant sa face et donc être accueilli par Lui à la fin de nos vies.
Heureux les artisans de paix : qui est l’auteur de la paix, si ce n’est Dieu Lui-même ? Pas étonnant qu’avec ces faiseurs de paix, il y ait une filiation divine.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice C’est bien la conséquence de la mise en application de tourtes ces Béatitudes. Elles rencontreront nécessairement l’opposition des tenants de la violence et de la domination, avec leurs lots de perversions.
Heureux serez-vous si l’on vous insulte et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi….cette Béatitude est adressée à la deuxième personne et d’adresse à nous, disciples de Jésus. L’adverbe “faussement” est important, car être attaqué en raison d’une conduite coupable ne relève en rien de cette béatitude. C’est en raison de notre conduite fidèle au Christ que nous serons heureux.
Enfin, la dernière Béatitude : Réjouissez-vous, Kaïrô, (comme pour l’annonce de l’ange à Marie, dans St Luc).Votre récompense, mot à mot : “ce qui est dû pour un travail” (misthos)
Tout compte fait, combien il y a-t-il de Béatitudes ? Connaissez-vous un personnage qui a gravi une montagne, a reçu les Dix paroles et les a transmises à son peuple afin qu’en les mettant en pratique, il ait la vie ?
Moïse.
Jésus se présente au début de son ministère comme le nouveau Moïse, à la différence qu’il ne reçoit pas les Paroles mais les donne et qu’elles ne sont plus des commandements ou des interdits, certes nécessaires et structurants, mais des invitations à marcher avec générosité et confiance vers une communion de bonheur avec la Trinité Sainte et tous ceux qui ont été reconnus comme vivant auprès d’elle, les saints de tous les temps et tous les continents. Sans oublier ceux de nos familles qui ont été invités à les rejoindre avec lesquels nous serons en communion dès aujourd’hui et plus spécialement demain.

        
AMEN !

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