jeudi 27 juin 2013

HOMELIE 13ème Dimanche Ordinaire C. Lc 9,51-62 30 Juin 2013



HOMELIE  13ème Dimanche Ordinaire C. Lc 9,51-62
30 Juin 2013

    Jésus propose à un homme de le suivre, mais cet homme demande la permission d’aller d’abord enterrer son père. Quoi de plus naturel: l’amour filial et le commandement “honore ton père et ta mère” ne l’exige-t-il pas ? La réponse de Jésus est cinglante; “Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le Règne de Dieu”. Comment Jésus peut-il demander cela ?
    Jésus, bien sûr, ne prêche pas le mépris des parents. Il annonce une Bonne Nouvelle : « Le Royaume de Dieu est proche ». C’est une tellement bonne nouvelle que plus rien d’autre ne l’emporte désormais, pas même le bien précieux qu’est l’amour d’un fils pour son père. «  Laisse les morts enterrer leurs morts » devient alors une façon d’exprimer cette conviction : il n’est plus temps de s’occuper des morts puisque Dieu vient offrir une vie nouvelle. Il y a urgence absolue à mettre ses forces pour qu’advienne le Règne de Dieu. Les propos de Jésus n’ont pas pour but d’empêcher le disciple d’aller enterrer son père, mais de lui annoncer, par une image forte, que le Règne de Dieu vient balayer la mort. Etre son disciple, c’est croire en cette vie nouvelle et ne pas se laisser enfermer par la mort.
   
    Mais Jésus également donne un double sens au mot « morts ». Le mot désigne d’abord ceux qui sont morts physiquement. Puis il désigne ceux qui sont morts spirituellement, ceux qui n’ont pas trouvé la vie du Règne de Dieu ou la refusent. (Qui veut sauver sa vie la perdra : Lc 9,24)
Suivre Jésus qui est la Vie, c’est appartenir à la vie véritable et renoncer à s’attacher aux choses périssables. « Pour toi, semble dire Jésus à cet homme qu’il a appelé, va-t’en annoncer le Règne de Dieu » Va-t’en dispenser la Vie et « ne cherche pas parmi les morts Celui qui est Vivant » Lc 24,5 et qui donne la Vie.
    Les deux autres conditions pour suivre Jésus (ne pas avoir d’endroit où reposer sa tête…Faire ses adieux aux gens de sa maison…)  vont dans le sens de l’annonce du Règne de Dieu et des ruptures nécessaires avec le passé, les ancêtres, les racines, le confort bien naturel d’une vie même simple.
    Cependant, la vie chrétienne n’est pas à côté de la vie. Jésus nous laisse redéfinir notre relation à nos parents, à notre passé, à tout ce qui fait notre vie. Seulement ce nouveau réseau de relations ne sera plus déterminé par les comportements inconscients et stéréotypés, des hérédités contraignantes ou des nécessités sociales, mais deviendra l’expression de notre liberté, de notre affection pour Jésus et de notre responsabilité, animées par la présence de Dieu Lui-même.
    Etre disciple de Jésus, c’est finalement aimer autrement mieux, en particulier sa famille.
   
    De plus, Jésus nous demande de nous interroger sur la qualité de notre engagement pour le Règne de Dieu. Quelles excuses, aussi nobles soient-elles, mettons-nous en avant pour retarder cet engagement ? Il n’y a pas une minute à perdre pour annoncer et vivre la Bonne Nouvelle. Il reste tant à faire ! Notre prière devrait se faire impatience. En ces jours où plusieurs jeunes seront ordonnés prêtres au service de leurs frères,(130 en France, 8  pour le diocèse), remercions le Seigneur de les avoir appelés et prions pour eux qui ont répondu à cet appel : que d’autres jeunes ne craignent pas de se mettre en route : eux et leurs familles ne seront pas déçus !

AMEN !

mercredi 19 juin 2013

HOMELIE 12ème Dimanche Ordinaire C Confession de foi de Pierre et annonce de la Passion: Lc 9,18-24 - 23 Juin 2013



HOMELIE  12ème Dimanche Ordinaire C Lc 9,18-24
23 Juin 2013

Jésus prie à l’écart et lorsqu’Il a fini de prier, Il pose à ses disciples la question : « Pour la foule, qui suis-je ? » Les disciples répondent ce que dit la foule, qui pensait à Jean-Baptiste qu’Hérode venait de tuer ; à Elie qui devait revenir précédant le Messie ; ou a un grand prophète qui sauverait le peuple opprimé par les romains. Et puis, Jésus s’adresse directement aux Apôtres : « Et vous que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? ».
Et si aujourd’hui, Jésus nous posait cette question, que Lui répondrions-nous ? Pourquoi ne pas nous la poser lorsque nous serons avec Lui dans le secret de notre cœur, en prière, comme Lui le faisait avec son Père ?

    Toujours est-il que St Pierre prend la Parole et répond : « Le Messie de Dieu ! » Que signifie le mot “Messie” ? C’est une transcription d’un mot hébreu “Mashiyach” (xy$m) qui signifie Messie, celui qui est “oint” par Dieu. En grec, on dit “le Christ”  (CristoV). On a versé sur sa tête une huile symbolisant l’Esprit de Dieu qui devait pénétrer celui qui la recevait; on le faisait sur les rois puis sur les prêtres du Temple. Alors ils devaient faire le plus parfaitement la volonté de Dieu. Mais beaucoup ne le firent pas et furent de mauvais rois et de mauvais prêtres du Temple. Et donc, au temps de Jésus, le peuple d’Israël attendait un vrai Messie, envoyé de Dieu, qui serait en parfaite communion avec Dieu.
    Jésus priait, parlait merveilleusement de Dieu et guérissait les malades de tout genre: “Il passait en faisant le bien” (Ac 10,38): N’est-ce pas Lui qui serait le Messie ? Jésus ne contredit pas St Pierre: il a fait la bonne réponse. Mais alors, pourquoi ne veut-il pas qu’on le dise ?
    Le Messie devait avoir la puissance de Dieu. N’aurait-on pas  demandé à Jésus d’utiliser cette puissance pour chasser les romains qui occupaient durement le pays et d’être le roi qui rendrait la liberté au peuple ?

    Jésus leur dit qu’ils se trompent de Dieu. Jésus, plutôt que de dominer tout le monde, veut leur montrer que Dieu, le seul roi de la Création, aime tout le monde et en particulier tous les petits, les enfants, les malades, les gens qui ne sont pas les plus riches, les plus intelligents, les plus forts, les plus beaux: bref, Il aime tout le monde, sans exceptions. Jésus va rencontrer de grandes résistances, beaucoup d’ennemis, parce qu’ils ne voient pas Dieu comme cela. Si bien qu’ils se débarrasseront de Lui en le tuant sur une croix. C’est pour cela qu’il prévient ses Apôtres avant que cela n’arrive et Il nous demande, en le regardant sur la croix, de comprendre jusqu’où Il nous a aimés en renonçant à toute forme de méchanceté, de violence. Le prophète Zacharie l’avait annoncé: “Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé...”  (Za 12,10-11, 1ère Lecture). Jésus continue d’aimer tout le monde, même ses ennemis et Il nous invite à faire comme Lui.

    C’est vraiment difficile par moments. Alors, Il nous a laissé le signe de sa présence pour être avec nous. Il nous donne son Corps, c’est à dire Lui-même, pour qu’en mangeant le Pain de Vie “nous ne fassions plus qu’un dans le Christ” écrit St Paul aux galates (Ga 3,28, 2ème Lecture). C’est notre joie et notre force lorsque nous le recevons.
    Remercions-le de tout cœur et recherchons ce “Messie” qui fait par excellence la volonté de son Père et nous conduit, de communion en communion, à Lui ressembler. En le suivant, Il sauvera notre Vie.

AMEN !

jeudi 13 juin 2013

HOMELIE 11° Dimanche du Temps Ordinaire Lc 7,36-8,3 16 Juin 2013




HOMELIE  11° Dimanche du Temps Ordinaire Lc 7,36-8,3
16 Juin 2013

La pécheresse pardonnée à cause de son grand amour.

« Qui est cet homme qui va jusqu’à remettre les péchés ? »
Car en effet, Dieu seul peut remettre les péchés, en particulier, le double péché de David, qui non seulement a pris pour femme celle de son général Urie le Hittite, mais qui l’a fait tuer au combat (1ère Lecture, 2ème Livre de Samuel, ch.11-12). A l’intervention du prophète Natan, David reconnaît sa faute et Natan lui fait savoir que Dieu lui pardonne.
      La question pourrait être posée autrement : «Qui est ce Dieu qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
      Dans cet évangile, comme dans celui du paralytique (Lc 5,17), c’est le Dieu fait homme, Jésus, le Christ, qui connaît bien nos fragilités et sait toute la grâce et tout l’amour dont nous avons besoin qui est si bien exprimé par cette femme pécheresse. Elle n’hésite pas à braver l’entourage, à se comporter comme une esclave aux pieds de Jésus ; à verser un plein vase d’un précieux parfum, fort coûteux sans doute ; à manifester par son corps, ses larmes, ses baisers, ses cheveux toute la confiance et l’amour qu’elle a pour Jésus.
      Le pharisien est resté en retrait, fort de sa pratique de la Loi qui pense-t-il, le rend « juste » devant Dieu, peut-être même « quitte » devant Lui, autant qu’il le peut, comme dans le parabole du pharisien et du publicain (Lc 18,9-14). Mais si la Loi de Moïse et ses prescriptions peuvent nous rapprocher de Dieu (ou du moins, éviter à ne pas trop nous en éloigner), seule la foi en Jésus peut nous sauver, c'est-à-dire, nous libérer de notre péché, de nos maux et nous rendre libre d’aimer comme cette pécheresse l’a bien compris et si bien exprimé.
      Jésus lui remet sa dette. Mot à mot, « Lui fait grâce » de sa dette : c’est le même mot qui désigne l’Eucharistie : Ecaristo.
     De plus, Il loue sa foi et la renvoie en Paix.

      Mettons toute notre foi et tout notre amour en « Celui qui fait grâce » et nous établit dans sa Paix.
AMEN !

vendredi 7 juin 2013

HOMELIE 10° Dimanche du Temps Ordinaire Lc 7,11-17 9 Juin 2013




HOMELIE  10° Dimanche du Temps Ordinaire Lc 7,11-17
9 Juin 2013

Résurrection du fils unique d’une veuve à Naïn.

L’Evangile de ce jour nous présente l’un des trois récits de résurrection rapportés par les Evangiles. Ce récit est propre à Luc ; celui de Lazare  est propre à Jean (Jn 11,1-44) et celui de la file de Jaïre est commun aux trois synoptiques  (Mt 9,18-26 ; Mc 5,21-43 ; Lc 8,40-56).

         Deux cortèges se croisent : la foule de l’enterrement et la foule qui entoure Jésus avec les Douze. Foule qui porte le mort, foule qui accompagne Celui qui donne la Vie. Le cœur de cette pauvre femme, veuve, ayant perdu son fils unique, est envahi de désespoir. Sa vie est finie. Dans l’obscurité de sa profonde détresse, Jésus, « remué jusqu’aux entrailles » ouvre tout à coup la lumière d’une espérance. Là où la mort paraissait avoir tout anéanti, la vie se manifeste à nouveau.
                  
                   Jésus se révèle non seulement le Seigneur, maître de la vie, mais aussi le Seigneur de tendresse, la tendresse même de Dieu si souvent rappelée dans la Première Alliance. Is 54,6-7 « Oui, comme une femme délaissée et accablée, Yahvé t'a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu.  7 Un court instant je t'avais délaissée, ému d'une immense pitié, je vais t'unir à moi. »  Ou bien Jr 31,20 : « Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, que chaque fois que j'en parle je veuille encore me souvenir de lui? C'est pour cela que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse, oracle de Yahvé. »



                   « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ! »  En fait, le texte dit : « Réveille-toi ». Ce verbe est l’un des deux utilisé pour rendre compte de la résurrection. Il désigne également la résurrection finale : Lc 20,37. Et même la résurrection spirituelle que réalise « l’éveil » du Baptême : Ep 5,14.
                  
                   La résurrection du fils de cette veuve présage toutes les résurrections à venir, celle de Jésus Lui-même et la nôtre. Dieu est fidèle à ses promesses, constatent les deux foules unies dans une même action de grâces et une même espérance : « Il a bien visité son peuple. » Les Douze en ont été témoins et il nous est confié l’annonce de cette Bonne Nouvelle pour aujourd’hui.
AMEN !