HOMELIE
de PENTECÔTE – Jn 14,15-16.23b-26
19 MAI 2013
« Je
prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur qui sera toujours avec
vous : l’Esprit de Vérité» Jn 14, 16
Jésus va demander à son Père un autre Défenseur pour ses
disciples. C’est donc que Jésus a été le premier Défenseur de ses Apôtres. Contre quoi les a-t-Il défendus ? Entre
autre, contre toute fausse
représentation de Dieu.
En leur faisant découvrir Dieu comme un Père et en les
enseignant sur la véritable relation à ce Père, Jésus leur évite de Le
soupçonner de ne pas les aimer, particulièrement dans les épreuves de leur vie.
De plus, Il les défend contre leurs tentations de possession, de volonté de
puissance ; contre leurs propres violences et celles du monde ;
souvent contre leurs peurs, contre leurs angoisses même; bref Il leur a montré
qu’ils n’étaient pas orphelins, livrés à eux-mêmes.
Mais pour rester fidèles à ses commandements, de quel autre Défenseur ont-ils
besoin ? D’un Défenseur qui apporte
la Vérité et assure la continuité de ce que Jésus disait et faisait, pour
que, comme Paul l’exprimait dans sa lettre aux Romains, (qui nous a été donnée
en deuxième lecture), les disciples ne retournent pas « sous l’emprise de la
chair ».
Que signifie cette
expression ? Chez Paul, les notions bibliques de chair et esprit ne
recouvrent pas les conceptions grecques de corps et âme, dont nous avons hérité.
Pour Paul, la chair désigne l’être humain tout entier, corps et âme, dans sa
fragilité (« Le Verbe s’est fait
chair et Il a habité parmi nous » Jn 1,14) mais aussi dans son
attirance vers le mal et sa tendance à y succomber. Un être sous l’emprise de
la chair est un être dominé par ses instincts désordonnés, ses pulsions, son
égocentrisme, son orgueil et en
particulier, son soupçon sur Dieu et son refus de la vérité qui est le péché.
Esclave de lui-même et de ses passions qui l’entraînent vers le bas, il ne se
laisse pas libérer par le Christ.
Si donc l’on veut suivre le Christ et rester avec Lui, Il nous
donne cet autre Défenseur qui sera
avec nous pour nous « inspirer »
ce qui est bon et vrai pour nous et pour les autres, et nous donnera la force
de le réaliser. Sous « l’emprise de
l’Esprit », nous serons libres et non plus esclaves des forces du mal.
Mais mieux encore, nous pourrons nous comporter en enfants
bien-aimés et nous adresser à Dieu avec les mots même de Jésus. Nous pourrons
lui dire : « Abba !
Père ! » (Et même, si l’on gardait la traduction exacte, on pourrait
dire : « Papa ! »).
A Pentecôte,
c’est toute l’Eglise qui reçoit l’autre
Défenseur. En lisant les Ecritures, elle se souvient des paroles et des
actes de Jésus. Elle reçoit la lumière et le dynamisme symbolisé par les langues de feu pour faire
savoir au monde que Dieu aime tous les peuples ; qu’Il veut être avec eux comme un Père et qu’Il nous invite à nous
conduire comme des frères, avec cette
dignité incomparable d’enfants bien-aimés.
Exprimons notre dignité par toute notre vie inspirée à tout
instant par l’Esprit du Père et du Fils qui nous a été donné et prions-Le d’être toujours avec nous. Que
nos cœurs soient remplis de reconnaissance,
AMEN !
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