HOMÉLIE 2ème Dimanche de l’AVENT- C. Lc 3, 1-6
8 Décembre 2024
“ Toute chair verra le salut de Dieu… ” Lc 3,6
Le début solennel de cet évangile manifeste l’irruption de la Parole de Dieu dans l’Histoire. C’était au début de notre millénaire, vers l’an 28, au temps de l’empereur Tibère, du gouverneur Ponce Pilate, des princes Hérode, Philippe et Lysanias, des grands prêtres Hanne et Caïphe, bref du beau monde. Alors, “il y eut une parole de Dieu sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert”. La foi chrétienne repose non pas sur des idées mais sur quelqu’un : Dieu qui nous parle. C’est pourquoi, les chrétiens ne sont pas les gens du Livre mais de la Parole vivante.
Et justement, dans cet évangile, on ne parle pas de Jésus, mais quelque chose se prépare, annoncée par une Parole, qui va bouleverser le monde. Et Jean-Baptiste se met en mouvement : il parcourt la région fertile du Jourdain, en bordure du désert, proclamant un “plongeon” (c’est ce que signifie le mot « Baptême ») plongeon de conversion, de retournement pour le pardon des péchés. Ainsi s’accomplit la prophétie d’Isaïe. Dieu est fidèle et sa parole réalise toujours ce qu’elle dit.
Tous les textes de ce 2ème dimanche de l’Avent sont tournés vers l’avenir. Ils annoncent un évènement qui vient, qui sera joyeux parce que le peuple, proclamait Baruch, sera conduit par Dieu à la lumière de sa gloire et escorté de sa miséricorde et de sa justice.
Oui, c’est bien beau tout çà, mais çà tarde à venir car le monde est loin d’être transformé et il est bien souvent en pleine souffrance ! Ce n’est que trop vrai aujourd’hui encore. Par son ministère, par sa mort sur la Croix et par sa Résurrection, le Christ a inauguré le Royaume de Dieu ; Il en a donné les signes, mais ce ne sont encore précisément que des arrhes, comme un début du Royaume (en effet, un acompte, c’est une somme d’argent que l’on avance quand on achète quelque chose et qui garantit pour l’avenir le versement total). Jésus a bien vaincu le mal et la mort, mais le mal et la mort sont encore à l’œuvre dans ce monde. Il n’empêche que des signes encourageants sont également à l’œuvre.
Voici le temps de la foi où il ne tient souvent qu’à nous et à l’aide que nous apporte l’Esprit du Seigneur de voir se manifester ces signes et même d’être appelés à en être acteurs.
Ces temps de préparation à Noël sont particulièrement favorables : solidarité, partage, mobilisation contre toutes formes de maux que sont les maladies, le chômage, les précarités… Ainsi, toutes les initiatives prises par les associations confessionnelles ou non, visite aux malades dans les hôpitaux, visites aux séniors dans les EHPAD ; aux prisonniers et colis de Noël à leurs enfants ; visites aux personnes isolées, repas de Noël réveillons de fin d’année; bref, vous pourriez en trouver d’autres. Face aux découragements de tous ordres ou même à la déprime qui frappent notre pays, il y a une réponse à cet appel à la conversion et à la vie fraternelle.
L’année Jubilaire qui s’annonce pour le monde entier invite à l’Espérance,
à ne pas confondre à nos espoirs immédiats qui font les bienvenus, mais à la
grâce d’Espérance que Dieu Lui-même donne à ceux qui Lui demande et qui change
totalement le regard sur l’Avenir
Que Dieu seul puisse établir définitivement le Royaume ne doit pas nous démobiliser. Paul nous encourage à progresser dans l’amour et dans le discernement de ce qui est essentiel. Qu’est-ce qui est le plus important dans notre vie ? Des personnes ou des choses ? Avec ou sans Dieu ? Pour moi ou pour d’autres aussi ? Pour tout de suite ou pour plus longtemps ?
L’Évangile d’aujourd’hui se termine par une parole pleine d’espérance et ouverte à toute l’humanité : « Toute chair verra le salut de Dieu ». Puissions-nous, par notre foi et notre charité hâter la venue du Règne de Dieu et que nous, chrétiens ensemble, puissions témoigner de cet amour universel et total de Dieu pour tous.
AMEN !
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