jeudi 12 janvier 2023

HOMÉLIE 2ème Dimanche Ordinaire. Année A. « Voici l’Agneau de Dieu, Celui qui enlève les péchés du monde » Jn 1.29-34 - 15 Janvier. 2023

 

HOMÉLIE  2ème Dimanche Ordinaire. Année A. Jn 1.29-34

15 Janvier. 2023

 

« Voici l’Agneau de Dieu, Celui qui enlève les péchés du monde »

 

Vous avez reconnu la phrase que le célébrant prononce chaque dimanche en vous invitant  à venir communier au Christ. Jean-Baptiste désigne son cousin comme l’Agneau de Dieu. D’où tient-il cette expression ?

Sans doute se souvient-il de la parole du prophète Isaïe au ch. 53,7 qui désigne le Serviteur de Dieu comparé à un agneau innocent trainé à l’abattoir. Il faut dire qu’en araméen, langue parlé par Jean-Baptiste, Jésus et leurs contemporains, le mot qu’il utilise, "talya",hyflf=” signifie "jeune homme" mais aussi "serviteur" et désigne également un "agneau". L’Évangile de Jean, qui est écrit en grec, a choisi le mot agneau : très probablement en référence à l’agneau pascal qui était sacrifié et consommé  la veille de Pâques en souvenir de la libération d’Égypte et que les premiers chrétiens, qui étaient juifs, ont  identifié au Christ mis à mort la veille de Pâques.

Quel sont donc ces "péchés du monde" ?

Dans la Bible, pécher, c’est "rater la cible, manquer son but" : lorsque nous péchons, il y a une erreur, un ratage : "J’aurais dû le faire, je ne l’ai pas fait ; je n’aurais pas dû le faire, je l’ai fait". J’ai raté ma rencontre avec l’autre, et sans doute avec ce que Dieu aurait voulu que je fasse ou ne fasse pas.

L’origine même du péché est plus profonde : elle advient dès le commencement de l’humanité. Cela est raconté de façon imagée dans le livre de la Genèse. Dieu propose à l’homme d’entrer avec lui dans un dialogue d’amour et de confiance symbolisé par le respect d’un interdit envers l’arbre de la connaissance du bien et du mal, du bonheur et du malheur. Mais le malin, l’ennemi de l’humanité (le serpent) introduit dans l’esprit du premier couple le soupçon sur cet amour contestant cet interdit: le couple mange et se trouve tout nu, c’est-à-dire rien ! Voilà le péché du monde, douter de notre raison d’être : être créé par un amour de Dieu pour chacun de nous. Ce péché du monde est l’ignorance de la réelle nature de Dieu, qui nous aime infiniment. Ce péché associé à d’horrifiantes caricatures (de Dieu, de l’Église, du bonheur) fait fuir les hommes et les éloignent de la Vérité en les empêchant de reconnaître une autre réalité : nous sommes tous enfants de ce Dieu invités à ne former qu’une seule famille humaine.

Jésus au contraire est le "Oui à Dieu". Il a repris le Psaume de notre messe d’aujourd’hui (Ps 39,40) :

« Tu ne demandais ni holocauste ni victime

Alors j’ai dit : "Voici, je viens"

…ce que tu veux que je fasse

Mon Dieu, voilà ce que j’aime »

Enlever le péché du monde, c’est nous donner la possibilité de nous libérer de ce refus de Dieu, particulièrement en nous laissant guider comme Jésus par l’Esprit-Saint. Plongés en lui par notre baptême, nous pouvons vivre de cette liberté nouvelle : aimer comme Lui et avec Lui ; pardonner comme Lui et avec Lui ; donner comme Lui et avec Lui.

Il ne s’agit pas seulement d’une démarche individuelle. Membre de l‘Église, nous sommes appelés à être "lumière des nations" et le salut doit arriver "jusqu’aux extrémités de la terre".

         L’Église Catholique et toutes nos Églises sœurs sont, par la volonté de Dieu, communautés pluriculturelles et plurilingues. Vivre cette réalité concrète de la communion dans la diversité n’est pas dépourvu de tensions et de difficultés. Parfois des expériences malheureuses,  des peurs et des préjugés peuvent amener certains à ériger des murs et à fermer des portes. Mais dans nos Églises, personne n’est étranger : nous sommes tous enfants de Dieu et donc frères et sœurs.

         Avec "l’Agneau", ce Jésus-Christ que nous voulons recevoir, avec son Esprit-Saint, soyons les témoins vivants de cette fraternité par notre respect et notre accueil bienveillant de tous ceux qui auprès de nous ont une diversité de langue, de traditions et de coutumes.

Oui ! « Heureux les invités au Festin des Noces de l’Agneau »

AMEN !

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