HOMELIE JOUR de PAQUES – Jn 20, 1-9
4 avril 2021.
“Il vit et il crut”.
Croire en la résurrection n’est pas chose facile dans un monde rationnel qui, à l’instar de St Thomas, disciple de Jésus, ne croit que ce qu’il voit. L’Évangile de ce dimanche nous présente le chemin de l’Apôtre Jean qui apprend à dépasser cette posture pour accéder à la merveilleuse et inattendue découverte de la Vie de Jésus Ressuscité.
Qu’a-t-il "vu", Jean ? Il voit les linges. Voir, blèpo en grec, qui signifie ; voir avec ses yeux, constater.
Pierre aperçoit les mêmes linges : Aperçoit avec ses yeux, mais aussi avec sa raison : le verbe utilisé est théorao en grec, qui signifie contempler, analyser, chercher à comprendre, qui a donné en français théorie, théorème…
Puis Jean entre à son tour : “Il vit et il crut”. Le verbe utilisé alors est : auraô, en grec de eidôn qui est traduit encore dans le verset suivant par comprendre. Non, il n’a pas vu le corps de Jésus qui avait disparu, mais il a "vu/compris" que Jésus a été relevé d’entre les morts selon ce qu’annonçait les Écritures …
Reprenons.
Qu’a-t-il cru, Jean ? Que la vie, celle de son Maître et Seigneur, était plus forte que la mort.
Jésus, à ceux qui Le croient et accueillent son Esprit, communique le pouvoir de vivre dès maintenant dans la puissance de la Résurrection. Comment ?
Comme Il l’a fait Lui-même, dans un compagnonnage avec les hommes:
Ø Lorsque nous avons de la compassion et du soutien pour toute créature, en particulier, les "petits", ceux qui souffrent physiquement, moralement, affectivement, psychologiquement
Ø Lorsque nous travaillons à la justice qui libère des situations de mort où gisent tant de femmes et d’hommes : sous-développement, chômage longue durée, exclusion, habitat indécent…
Ø Lorsque nous acceptons de dépenser notre vie et nos biens pour d’autres.
Ø Lorsque nous pardonnons comme Jésus, sans attendre de retour…
Ø Lorsque nous construisons des communautés où l’individualisme fait place à la communion, le “moi” au “nous”…
Ø Lorsque nous renonçons à nous affirmer nous-mêmes, sans les autres ou contre eux, laissant de côté notre recherche d’identité pour, au contraire, être plus solidaires avec les autres hommes de bonne volonté…
Ø Lorsque, dans les situations d’opposition ou de conflits, nous gardons la joie profonde d’un respect pour l’adversaire en même temps que la conviction qu’il y a une issue possible que le Seigneur connaît…
Ø Enfin, lorsque dans les cas extrêmes, nous acceptons de donner notre vie librement et par amour, jusqu’à prier pour les assassins mêmes, comme nous en avons été témoins ces derniers jours…
Bien sûr, tout ce “compagnonnage” peut nous faire peur : on ne “voit” pas la Résurrection en oubliant la Croix, nos croix. “Si le grain de blé ne tombe enterre et ne meurt, il ne porte pas de fruit” (Jn 12,24).
Alors, nous pourrons témoigner, parfois sans parole, mais toujours avec foi, que la vie est plus forte que la mort : n’est-ce pas ce que le monde, à court d’amour et d’espérance, attend aujourd’hui ?
Que l’Esprit de Jésus Vivant, Ressuscité nous envahisse et nous aide !
AMEN !
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