HOMELIE 3° Dimanche de Pâques. A. Lc 24,13-35.
26 avril 2020
Les disciples d’Emmaüs
Pourquoi les
disciples ont-ils l’air sombre, tout tristes sur le chemin ? Ils le disent
eux-mêmes à cet inconnu qui les a rejoints. C’est bien sûr au sujet de Jésus: « Cet homme était un prophète puissant par ses actes devant Dieu et
devant tout le peuple ! » Et voilà que les autres puissants
de ce monde, religieux et politiques, se sont débarrassés de lui de la façon la
plus méprisable, en le traitant comme un malfaiteur criminel et en le faisant
mourir du supplice de la croix. « Et nous qui espérions qu’il serait le
libérateur d’Israël ! » Toute leur foi en Jésus, toutes leurs
attentes, plus ou moins intéressées, sont déçues et même anéanties. Malgré les
informations rapportées par quelques femmes, vérifiées par des compagnons, ils sont
désemparés et quittent, vides, sans espoir, cette ville de Jérusalem qui leur
est devenue maudite.
Ne nous est-il pas
arrivé déjà d’être désemparé après une attente déçue alors que nous nous sommes
tournés vers Dieu plein de confiance et
d’espérance ? Nous attendions qu’Il veille sur nous, qu’Il exauce une
demande qui nous tenait à cœur ou qu’Il fasse réussir ce que nous désirions. Et
voilà qu’Il ne répond pas à notre attente, qu’Il semble absent. Alors, on se sent
seul ; on prie moins ; on mène notre vie sans Lui. On Lui en voudrait
presque ! « Lève-Toi, pourquoi dors-tu Seigneur ?
Réveille-Toi… « Ps 44(43), 24, serions-nous tenté de crier vers
Dieu comme le fait l’auteur de ce Psaume. Irons-nous jusqu’à penser parfois,
avec bien d’autres, qu’Il n’existe pas ?
Jésus va faire
comprendre aux deux disciples qui Il est
vraiment : non pas le Messie libérateur d’une puissance opprimante qui
serait vite remplacée par une autre, mais Celui qui ouvre une espérance
inimaginable et autrement heureuse : ressuscité, Il est la Vie définitive,
qui ne craint plus la
mort. Une Vie qu’Il peut, à présent, communiquer à
tous : d’une part en “réchauffant
le cœur” par l’intelligence des Ecritures qui révèlent notre destin et
celui du monde, d’autre part en se
donnant “par la fraction du pain”, Lui Vivant et marchant à nos côtés, s’unissant à nous
par ce sacrement reçu en communauté et ne nous laissant jamais seul.
Les disciples ont
tellement bien compris que, quittant leur table et leur auberge, ils refont le
chemin inverse, en pleine nuit, mais tellement heureux de partager cette
découverte et cette rencontre de Jésus ressuscité avec les autres disciples.
Oui, on peut dire qu’ils sont déçus, mais
“déçus en bien” ayant découvert que la puissance de Jésus était celle de
l’Amour pour nous. A leur arrivée à Jérusalem, ils constateront qu’ils ne
se sont pas trompés et recevront confirmation de la part des disciples et de
Pierre, témoin de Jésus Vivant.
Demandons à l’Esprit,
reçu de Jésus, de nous faire comprendre à notre tour qui est véritablement
Jésus, particulièrement dans les temps de difficulté et d’épreuve, que nous
vivons tous, et bien sûr, lorsque nous nous sentons un peu perdus alors qu’Il
est près de nous. Parcourons ensemble les Ecritures pour y chercher
moins ce qui nous intéresse que ce que Dieu veut nous dire, et
remercions-Le joyeusement dès maintenant, d’être aussi présent en nous, et en
particulier, lorsque de nouveau, nous pourrons aller communier avec nos
frères et sœurs dans le Christ, qui se donne Pain de vie.
AMEN !
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