HOMELIE Dimanche EPIPHANIE. Année A. Mt 2,1-12
5 Janvier. 2020
« Ce mystère… » Ephésiens 3,5-6
Que
n’a-t-on pas raconté sur cette étoile, comète de Haley ou autre
phénomène astronomique ! C’est cependant ce qui reste encore sur nos
sapins en ville !
Dans
l’Évangile de cette Fête de l’Epiphanie, l’étoile nous révèle toute autre
chose : elle manifeste (sens du mot Épiphanie, Epifaneia: apparaître,
se manifester) une lumière, une clarté dans nos nuits, voire nos ténèbres. Ici,
elle révèle un Mystère.
Le
mot Mystère vient du grec "musterion", qui désigne une
chose cachée, un secret ; les choses de la religion confiées seulement aux
initiés et non au commun des mortels. Par extension, il désigne une volonté
secrète de l’homme ou de Dieu. La racine de ce mot est "muo" ,
qui signifie : "se fermer les yeux" lorsqu’ils ont
éblouis. De même qu’on ne peut fixer des yeux le soleil, de même on ne peut
saisir un Mystère. Mais s’il n’y a plus de soleil, tout est obscur et froid. Il
en est ainsi du Mystère. Loin d’être « ce qu’il ne faut pas chercher à
comprendre », il est, selon la belle expression du P. François VARILLON, « ce
qu’on n’a jamais fini de comprendre ».
Notre
intelligence ne peut saisir que Jésus est à la fois Dieu, incréé et éternel, et
homme, créé et mortel. Mais si Dieu ne s’est pas incarné en Jésus, nous a-t-Il
vraiment rejoints ? Est-Il vraiment Emmanuel, Dieu-avec-nous ? Nous
aime-t-Il vraiment ?
Paul,
dans la 2ème lecture de ce jour, utilise 3 fois le mot mystère et au
début de cette même lettre aux Éphésiens, il écrit ceci : « Il
( Dieu) nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein bienveillant
qu’Il avait formé en Lui par avance » (Ep 1,9) et dans le 2ème
lecture d’aujourd’hui, dans cette même lettre n’écrit-il pas : « Ce
mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même
corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de
l’Évangile » (Ep 3,5)
Les
mages venus d’orient (d’Irak ? D’Iran ?...) sont les premiers à avoir
reçu et accueilli ce Mystère, et du haut de leur science se sont inclinés pour
adorer l’Enfant-Dieu, qui est le Mystère par excellence. L’étoile qui
les a conduits auprès de lui, les remplit d’une très grande joie.
A
la lumière de ce Mystère, que notre Tradition nomme le "Mystère de
l’Incarnation", serons-nous radieux, dans le sens fort de ce mot,
comme Jérusalem qui resplendit à la venue annoncée de la lumière ? (1ère
Lecture - Is 60,1-6). Comme les mages, aurons-nous la folie de répondre à
l’appel de la Parole de Dieu et la curiosité d’aller voir où notre étoile nous
conduit ? Vérifions cela en reprenant les paroles du Psaume de ce
dimanche :
« En
ces jour-là fleurira la justice…
Il
délivrera le pauvre qui appelle
Et
le malheureux sans recours.
Il
aura souci des faibles et des pauvres
Des
pauvres dont il sauve la vie »
Toutes
choses que fera Jésus-Christ dans son Évangile et qu’Il nous proposera d’accomplir
à notre tour.
Encore une fois, comme les mages,
prenons un autre chemin que celui d’Hérode, quand ce qui nous est proposé est
mauvais, hypocrite, mensonger et pervers et pénétrons ce Mystère d’un regard
pur et accueillons-le dans un cœur plus aimant.
AMEN !
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