HOMELIE
24ème Dimanche ordinaire B. Mc 8,27-35
16 Septembre 2018
Pour vous, qui suis-je ?
Chacun de nous est invité à accueillir cette question et à y
répondre, pas seulement aujourd’hui, mais aussi demain et tous les jours jusqu’à
notre rencontre finale avec Lui.
Mais comment Jésus se présente-t-Il Lui-même ?
Comme « Le Fils de l’Homme ».
Cette appellation dans la Bible évoque une personnalité profondément engagée
dans le mystère de Dieu et son dessein de vaincre définitivement le mal. On la trouve,
outre dans les Evangiles, les Actes des Apôtres et l’épitre aux Hébreux,
principalement dans le livre du prophète Daniel (Dn 7,13-14) et d’Ezékiel
(Ez 2,1). Ce Fils de l’Homme doit souffrir et mourir. C’est ce qu’annonce Jésus
aux Apôtres et qu’ils ne sont pas prêts de comprendre ni d’accepter. Bien que
Pierre eut professé que pour lui, Jésus était le Christ, le Messie, Jésus
le reprend vivement en lui disant qu’il se trompe de personnage : « Tes
pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » N’est-ce
pas ce que proclamait déjà le prophète Isaïe au ch. 55 verset 8 : « C’est
que vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins »
Cette dernière répartie à Pierre pourrait éclairer les paroles qui
suivent et qui peuvent nous paraître bien abruptes : « Si
quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa
croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais
qui perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. » Ces
paroles ne vont-elles pas à contre-courant (je dirai même "à
rebrousse-poil») de tout ce qui, par ailleurs, nous est recommandé :
soigner sa santé, sa réputation, ses moyens de vivre pour être autonome et
faire de sa vie quelque chose d’utile ?
Sauver sa vie : mais quelle vie ?
Le texte original utilise le mot grec : " Psukè " qui
signifie vie, âme et ce qui a trait à notre psychologie, notre façon de
regarder les personnes, les choses, les évènements. Jésus nous demande donc d’abandonner
notre propre regard pour accueillir le sien, le regard de Celui que nous présente les Évangiles, qui est bon avec tous,
attentif, réconfortant, compatissant avec ceux qui souffrent, espérant avec les
exclus de tout genre. Mais aussi dénonçant vigoureusement les injustices,
démasquant les hypocrisies; et puis, pardonnant ; très à l’écoute de ceux
qui viennent le trouver et posant les bonnes questions qui les aideront à
changer et se libérer : en somme, « Celui qui est le Chemin et la Vérité
et la Vie » Jn 14,6
Alors oui, vivre maintenant avec Lui,
apprendre à regarder comme Il a regardé Marie-Madeleine, Zachée, Matthieu, Bartimée,
Nicodème. M’émerveiller comme Lui de la pauvre veuve qui mets sa piécette au
Trésor du Temple, "tout ce qu’elle avait pour vivre" (Mc
12,43) et louer de ce que son Père fait comprendre les choses aux petits (Mt 11,25)
; enfin, prendre le tablier de service
pour soulager t finalement aimer comme il sait aimer.
Prendre ma croix (pas la sienne
qui serait beaucoup trop lourde pour moi) devient accepter mes contraintes
quotidiennes, [fatigue des transports, ennuis de santé, exigence du travail,
des horaires, des tâches éducatives, des besoins d’argent, des situations de
voisinage …] : bref, tous les
renoncements imposés par l’existence ou librement choisis, parce qu’en mourant
un peu à moi, je donne vie à d’autres : parents, grands-parents, membres
du secours catholique ou d’autres associations caritatives, catéchistes,
animateurs d’aumônerie, chefs ou cheftaines scouts, animateurs liturgiques et
musiciens, sacristains, et tant d’autres, vous pouvez en témoigner !
Nos pensées ne sont sans doute pas encore
totalement ses pensées, mais jour après jour, en nous imprégnant de ses paroles
et en contemplant Jésus dans la prière, par la grâce de son Esprit-Saint, nous
convertirons notre « psukè » et la sauverons !
Bonne
et fructueuse célébration !
AMEN !
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