jeudi 31 mai 2018

HOMELIE FETE du CORPS et du SANG du CHRIST. B - 7Juin 2015


HOMELIE FETE du CORPS et du SANG du CHRIST. B
7Juin 2015


« Nous célébrons l’Eucharistie afin d’apprendre à devenir des hommes et des femmes eucharistiques. Cela signifie laisser agir le Christ dans nos actions : que ses pensées soient nos pensées, ses sentiments nos sentiments, ses choix nos choix…

Les chrétiens sont des hommes et des femmes qui se laissent agrandir l’âme par la force de l’Esprit-Saint, après avoir reçu le corps et le sang du Seigneur…N’ayez pas l’âme étroite, fermée, petite, égoïste ! Mais une âme large, une âme grande, une âme qui voit grand…Laissez-vous agrandir l’âme par la force de l’Esprit après avoir reçu le corps et le sang du Seigneur…

En vérité, en renforçant notre union au Christ, l’Eucharistie renouvelle la grâce que l’Esprit nous a donnée lors de notre baptême et de notre confirmation, afin de rendre crédible notre témoignage de chrétiens.

En allumant dans nos cœurs  la flamme de la charité divine, que fait encore l’Eucharistie ? Elle nous sépare du péché.

Ainsi, participer à l’Eucharistie nous engage également vis-à-vis des autres, en particuliers des pauvres, en nous apprenant à passer de la chair du Christ à celle de nos frères, en lesquels le Christ attend d’être reconnu, servi, honoré, aimé.

En portant ce trésor d’être unis au Christ dans des vases d’argile (2 Co 4,7), nous avons besoin de retourner continuellement au pied de l’autel, jusqu’au jour où nous goûterons pleinement, au paradis, à la béatitude du banquet des noces de l’agneau (Ap 19,9) »

Tout ce que je viens de vous exprimer, c’est le pape François qui l’a fait lors de son audience du 15 Novembre 2017, pour nous aider à approfondir le sens et la pratique de l’Eucharistie. Puissions-nous en rendre grâce et nous en pénétrer.

AMEN !


vendredi 25 mai 2018

HOMELIE Dimanche de la SAINTE TRINITE. B 27 mai 2018


HOMELIE Dimanche de la SAINTE TRINITE. B
27 mai 2018

Beaucoup d’hommes et de femmes croient en Dieu, même si les matérialismes et rationalismes de tout bord résistent aux questions fondamentales, comme : « D’où vient notre univers ? Où va-t-il ? Quel sens donner à nos existences quand des tragédies viennent les interrompre brutalement » Et tant d’autres questions qui interrogent le cœur et l’esprit de l’homme.
     Bien des peuples ont essayé de donner des réponses à ces questions et de multiples cultes et courants religieux sont apparus avec leur cortège de divinités. La première lecture de la Messe d’aujourd’hui (Dt 4, 32-34.39-40) révèle, par la voix de Moïse, qui est ce Dieu qui vient à la rencontre des hommes pour les libérer de leur esclavage et les conduire à la liberté. Il scelle avec eux une Alliance et les invite à y rester fidèles. Ce Dieu se présente comme unique et il n’y en a pas d’autres : c’est le monothéisme que défendent farouchement le judaïsme et l’islam.

Par son enseignement et son comportement, Jésus vient confirmer cette foi en un Dieu unique. Mais Il nous fait entrer dans son intimité. Dieu est amour. Comment aimer si l’on est seul ? Jésus se révèle le Fils bien-aimé (Mt 3,17 ; 17,5), Celui que le Père aime parfaitement (Jn 3,35 ; 5,20) et dont Il est parfaitement aimé (Jn 14,31). Cet amour est l’Esprit Saint.

 Mais comment exprimer cette réalité divine ?  L’Eglise a créé un mot à partir du IIIème siècle : « Tri-unitas », Trinité, Trois en Un. « Trois bougies tellement unies qu’elles ne donnent qu’une seule flamme, l’amour » Image que je tiens du catéchisme de mon enfance pour approcher ce grand Mystère.

     Ce qui est le plus mystérieux et le plus merveilleux, c’est que nous sommes tous invités à entrer dans cette communion d’amour : « … Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit… ».

Que nous prions tantôt l’un tantôt l’autre n’a pas d’importance ; cela manifeste tout simplement que notre esprit peine à saisir ce mystère d’amour dans sa totalité. Notre prière au Père est davantage filiale ; celle au Fils est plus fraternelle et celle à l’Esprit-Saint est sans doute plus “opérationnelle”, lui demandant d’agir en nous par les sept dons qui le caractérisent et qui nous font aimer en vérité et devenir des fils qui crions : « Abba ! Papa ! ».

Mais l’essentiel est de prier et d’entrer dans cet espace d’amour dans lequel nous sommes invités.
Bonne Fête de la Sainte Trinité.

AMEN !


vendredi 18 mai 2018

HOMELIE de Pentecôte. Année B "Quan viendra le défenseur..." - Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15 20 Mai 2018


HOMELIE de Pentecôte. Année B Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15 
20 Mai 2018

   “Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père...” Jn 15, 26

         Qui est ce “Défenseur, l’Esprit de vérité qui procède du Père” ? En grec, il s’appelle “Paraclet” de “para” [qui signifie “à côté”, comme parabole, un récit que l’on jette, “ballo”, à côté de notre vie pour en découvrir le sens] et de “clètos” qui signifie “appelé, convoqué” et qui vient du verbe “kaléo, appeler, convoquer, comme dans “ekklésia”, l’assemblée de ceux appelés par le Christ qui constituent l’Eglise]. Le Paraclet est donc celui qui est appelé à côté de nous [en latin, “ad-vocatus”] pour souffler notre défense.
         Mais de qui va-t-il nous défendre ?
De trois ennemis.
D’abord, le monde. Dimanche dernier, Jésus disait aux disciples qu’ils n’étaient pas du monde, mais qu’ils étaient dans le monde. Pour définir le monde tel que Jésus le désigne dans ce passage (car il est aussi aimé par Dieu : Jn 3,16), on peut reprendre l’énumération de St Paul dans la lettre aux Galates (Ga 5, 16-25) que nous venons d’entendre (excellent pour un bon examen de conscience…) : ce qui est débauche, impureté, obscénité, idolâtrie, magie, haines, jalousie, divisions, sectarisme, rivalités, beuveries, gloutonnerie et autres choses du même genre : bref tout ce qui déshumanise. Le Paraclet nous en défend et produit en nous des fruits : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi… L’esprit du monde agresse continuellement bien des aspects de la vie que les chrétiens proposent ; la dérision, le mensonge l’hostilité, la haine et la violence sont ses armes. Mais les saints, comme Jésus face à ses adversaires, ont souvent désarmés leurs accusateurs par une sagesse inspirée. Ainsi la petite Jeanne d’Arc à qui ses juges ecclésiastiques demandaient si elle était en état de grâce répondit : « Si j’y suis, Dieu m’y garde, si je n’y suis pas, Dieu m’y mette ! » Ou de Ste Bernadette de Lourdes répondant à ceux qui l’interrogeaient sur ses récits d’apparition : «  Je ne suis pas chargée de vous le faire croire mais de vous le dire »
Le deuxième ennemi, c’est nous-même, lorsque nous nous laissons aller à nos pulsions et notre égocentrisme, mais aussi, au mépris ou rejet de nous-mêmes, parce que nous n’acceptons pas nos limites, nos imperfections, parce que nous nous sommes fait une trop haute idée de nous-même, qui ne correspond malheureusement pas à la réalité de ce que nous sommes. Là encore, le Défenseur produit en nous les fruits de douceur, d’humilité et de maîtrise de soi.
Enfin, le dernier ennemi, c’est Dieu ou plutôt, l’image que nous nous en faisons : tantôt juge sévère et exigeant, empêcheur de “vivre sa vie” ;  tantôt “bon-papa gâteau”, fermant les yeux sur nos bêtises et laissant un peu tout faire. Le Paraclet nous guidera vers la vérité toute entière sur Dieu. Il nous permettra d’entrer dans l’intelligence profonde de la mission de Son Fils qui est sa parfaite image ; du don qu’Il nous a fait à tous, manifestant l’amour du Père qui surpasse tout ce que l’on peut imaginer.
Plus encore : il nous fait comprendre la place que nous avons chacun dans la communauté à laquelle nous appartenons, notamment dans notre paroisse : « Chacun a reçu le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12,7).
Il en va ainsi pour les 150 adultes du diocèse, dont cinq de notre paroisse, qui sont confirmés à la cathédrale St Louis en cette Vigile de Pentecôte.
Que l’Esprit Saint nous fassent à tous les dons adaptés à la mission que nous avons  reçue de Lui et ceux nécessaires à une vie de chrétien authentique, qui est dans le monde, mais non pas du monde. Voilà pourquoi il est bon de l’appeler tous les jours et en particulier lorsque nous avons des choix et des décisions importantes à prendre ou des échanges délicats à mener à bien.
Qu’Il nous fasse vivre de manière plus résolue notre état d’homme nouveau reçu à notre Baptême !
AMEN !

vendredi 11 mai 2018

HOMELIE 7ème Dimanche de PÂQUES. B "“Garde-les en ton Nom »" Jn 17,11b-19 13 mai 2018


HOMELIE 7ème Dimanche de PÂQUES. B  Jn 17,11b-19
13 mai 2018

“Garde-les en ton Nom » Jn 17,11b

                   « En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : "Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom" … ». Voici la demande de Jésus quelques heures avant de quitter ses disciples et d’entrer dans sa Passion.

                   Dans la Bible, le nom de quelqu’un révèle son identité ou son rôle dans le monde mais aussi la profondeur de sa personne, le mystère de son être. Ce nom est parfois changé, ainsi pour "Simon, fils de Jonas" qui devient "Pierre" (Mt 16,17).
                   Le Nom de Dieu, à la demande de Moïse au buisson ardent (Ex 3,14), lui a été donné : on l’écrit avec les 4 lettres : YHWH. On ne peut prononcer ce nom, tellement Dieu est Saint, tout Autre. On le traduit habituellement de trois façons autorisées par l’hébreu : « Je suis Qui je suis », le Dieu des mystiques ; « Je suis Celui qui est », le Dieu des philosophes ou encore : « Je suis Celui qui sera », le Dieu du croyant qui marche avec Lui. Si ces interprétations disent déjà quelque chose sur l’identité de Dieu, elle ne sera pleinement révélée que par Jésus.
                   Invoquer le Nom de Dieu, c’est être en communion avec Lui. Le sanctifier, c’est reconnaître qu’il est Dieu même. Bref, c’est demander que Dieu se fasse connaître tel qu’Il est vraiment et non selon des images trompeuses que l’on a fabriquées de Lui.

                  « Pour eux, je me sanctifie moi-même afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés dans la vérité » (Jn 17,19). C’est  en donnant sa vie par amour sur la croix, Lui le Fils de Dieu, que Jésus manifeste à tous qui est vraiment ce Dieu d’amour. Et Jésus prie Dieu pour que nous soyons nous aussi sanctifiés dans la vérité, c’est-à-dire que nous manifestions ce Nom de Dieu, sa véritable identité qui est celle de l’Amour, telle que nous l’annonçait St Jean dans la première lecture de ce dimanche : « Dieu est amour » (1 Jn 4,16).
                  
                   Jésus prie enfin pour que nous soyons « gardés » de tout ce qui pourrait nous faire du mal, fausser en nous la véritable identité de Dieu-Père et pour que le Père Lui-même nous aide à mieux Le faire connaître, Lui qui nous aime.

                   Nous sommes invités à prier et agir en son Nom, c’est-à-dire en communion intime avec sa puissance divine. Voilà pourquoi, l’Eglise nous invite à entrer dans toutes nos prières communes en nous signant de la formule baptismale et de toute bénédiction "Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit". Puissions-nous retrouver la richesse de ce geste et de ses paroles et vivre dans cette communion d’amour avec Dieu et tous nos proches.

                   En nous unissant ainsi à Eux, en nous préparant cette semaine à la fête de Pentecôte, « que la joie de Jésus soit en nous et que nous soyons comblés de joie » selon Sa prière. (Jn 17,13




AMEN !