HOMELIE
3ème Dimanche de PÂQUES. B. Lc 24,35-48
15 Avril 2018
Cet Évangile est la suite immédiate du passage dit « des
disciples d’Emmaüs ». On aurait pu penser que le cœur brûlant avec lequel
les deux disciples ont témoigné du Ressuscité aurait stimulé la foi et
l’espérance des autres disciples qui leur disaient : « C’est
bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon. »
Lc 24,34. Avant cela, il y avait eu le témoignage des femmes venues au tombeau
le matin de Pâques mais cela reste sans effet.
Un évènement va les surprendre. Alors qu’ils sont en train de
parler ensemble de Jésus, celui-ci se tient au milieu d’eux et leur dit tout
simplement : « La Paix soit avec vous. » Cela
suffit pour qu’ils soient saisis de stupeur et de crainte. Étrange ! Car
ils venaient d’apprendre que Jésus était bel et bien ressuscité.
Quelle est la raison de cette crainte ? « Ils
croyaient voir un esprit ! » Et de fait, ce n’est pas si fréquent
et il y a de quoi être déstabilisé !
Mais n’est-ce pas plutôt le fait que Jésus, qui se rend présent au
milieu d’eux, est différent de l’image qu’ils se sont fait de Lui, et
dont ils continuaient à parler entre eux quelques instants auparavant ?
Cela nous conduit à chercher qui
est pour nous Jésus Ressuscité ?
Pour les premiers disciples, comme pour nous aujourd’hui, cela fait appel à
notre foi. Jésus ne se manifeste qu’à ceux qui croient en Lui ou
comme Thomas, qui cherchent à croire en
Lui. Sans doute une exception à cela : St Paul, sur le chemin de
Damas. Mais justement, St Paul était animé d’un zèle jaloux pour Dieu et il
croyait de bonne foi que les premiers chrétiens étaient des blasphémateurs. Il
reçoit le don de la foi à l’instant même où il entend la voix de Jésus : « Qui
es-tu Seigneur ? » Ac 9,5.
Les apparitions de Jésus sont des manifestations de sa présence –
la présence qu’Il avait promise à son Eglise. Ces apparitions, pleine de
fraîcheur et de tendresse sont des rencontres pour faire grandir leur foi et
les préparer à témoigner du Christ vivant et ressuscité. N’auront-ils pas à annoncer le message de « la
conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les
nations, en commençant par Jérusalem » ?
Et pourtant, « dans leur joie, ils n’osaient pas y
croire et restaient saisis d’étonnement. » Là encore, pourquoi ce
contraste dans la réaction des disciples ?
Les disciples, avant même la mort de leur maître avaient une foi
profonde en Lui. Pendant trois ans, Ils l’avaient découvert et l’avaient suivis
jusqu’au bout : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des
paroles de vie éternelle. Et nous nous avons cru et nous avons connu que Tu es
le Saint de Dieu ». Jn 6,68-69. Cependant, déconcertés par
l’attitude passive de Jésus face aux responsables du peuple qui voulaient le
faire disparaître, ils l’ont abandonné.
Au soir de Pâques, lorsque Jésus s’est manifesté à eux, leur foi en
cette présence nouvelle avait quelque chose de radicalement différent : joie
de le voir vivant, d’éprouver que leur foi en Lui n’était pas vaine, mais
était-ce bien Lui ? D’où ces “preuves tangibles” que Jésus leur
apporte et qu’une fois données, Il va dépasser pour les ouvrir à d’autres
“preuves spirituelles” relevant de la foi dans les Écritures, manifestant le
dessein de Dieu : « Alors Il leur ouvrit l’esprit à
l’intelligence des Écritures…”
Aujourd’hui, notre foi en Jésus s’appuie sur la lecture et
l’interprétation des Ecritures en Eglise ; sur la mise en pratique des
commandements du Christ, comme le rappelait St Jean dans la 2ème
lecture et elle est vérifiée par l’amour qui est partagé envers tous.
Enfin, elle peut se nourrir et s’exprimer grâce aux sacrements, signes de la
présence divine.
Laissons-nous habiter par cette joie simple de la foi en « Celui
qui est avec nous jusqu’à la fin des temps » Mt 28,20
AMEN !
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