HOMELIE 8ème
Dimanche Ordinaire A. Mt 6, 24-34
26 Février 2017
L’enseignement
de Jésus, dans son discours sur la montagne, avait commencé par les Béatitudes
indiquant le chemin pour être heureux. Sur ce chemin, une fausse proposition de
bonheur se présente à tous : l’argent !
Non pas l’argent-monnaie qui facilite nos échanges, mais l’argent que l’on
prend comme un absolu, un but en soi, une idole, parce qu’il nous fait accéder
aux biens matériels, aux services, aux plaisirs et à toute forme de
puissance : on le voit bien dans l’actualité quotidienne que ce soit dans
notre pays ou dans le monde entier. L’argent, dans ce texte d’Evangile, se dit “Mamon” Mamwna, dont
la racine est “Aman”, qui a donné également “Amen” : je crois,
j’adhère. Mais Jésus le qualifie de “trompeur”
car il donne une fausse sécurité (Lc 16,9).
Notre
bonheur consiste donc à choisir, non pas ce maître trompeur, mais le seul vrai
maître sur lequel nous pouvons compter, Dieu :
“Lui
seul est mon rocher…Comptez sur Lui en tout temps” Psaume 61 (62) que
nous venons d’entendre.
Cependant,
il ne faudrait pas tomber dans une attitude de démission, d’abandon tel en Dieu
dont nous attendrions d’avoir ce qu’il
nous faut pour vivre de Lui seul et faire comme les petits oiseaux ou les lis
des champs : contresens funeste ! En effet, il ne faut pas lire les
paroles de Jésus comme une allégorie dans laquelle nous remplaçons les
héros du récit par nous-mêmes. Autrement dit, les oiseaux, ce seraient
nous ; les lis des champs, ce seraient nous et nous n’aurions rien d’autre
à faire que picorer la vie comme les oiseaux du ciel ou nous laisser
nonchalamment dorer par le soleil comme les lis des champs. Cà planerait beaucoup !
Non,
les paroles de Jésus ne fonctionnent pas comme une allégorie, mais comme une
comparaison, comme une métaphore qui nous dit ceci : quand l’oiseau
fait son activité d’oiseau, il vit très bien. Quand le lis suit sa nature de
lis, il vit très bien ; et quand l’homme fait son métier d’homme, il vit
très bien aussi. Et le métier d’homme consiste, justement à accomplir durant sa
vie tout ce qu’il est capable de faire. Qu’on soit riche ou pauvre, le danger
est toujours de se laisser accaparer par l’avoir, et d’en avoir toujours
plus. Trois fois dans ce passage d’Evangile, nous trouvons l’expression : “Ne
vous faites pas tant de souci !”, ne vous inquiétez pas, ne vous
préoccupez pas…Certes Jésus n’appelle pas à l’insouciance, pas plus qu’à
l’oisiveté, mais Il appelle à la confiance « dans le Père céleste
qui sait ce dont nous avons besoin ». St Pierre nous invite dans
sa première lettre ainsi : « Déchargez-vous sur Dieu de tous vos
soucis, car Il prend soin de vous » (1 P 5,7) et Isaïe dans la
lecture d’aujourd’hui invitait Jérusalem éprouvée à ne pas croire que Dieu
l’avait abandonnée : « Même si une femme pouvait oublier son
petit enfant, moi je ne t’oublierai pas ».
Et
pour finir, Jésus nous invite à « chercher d’abord le Royaume de
Dieu et Sa justice », c'est-à-dire à être “ajustés” à sa
volonté, à correspondre à ce que Dieu attend de nous et qu’Il nous fait
comprendre au jour le jour. Ainsi, Il nous libère de toutes nos préoccupations,
voire nos angoisses, car Il nous demande de les Lui remettre.
Ces
paroles de Jésus n’arrivent-elles pas à point en cette période où l’on se pose
beaucoup de questions, non seulement sur l’avenir du monde mais sur celui de
notre société française : que cherchons-nous ? Quel sens donner à nos
activités, nos choix de vie ?
Présentons-Lui, dans une prière confiante, nos activités, nos projets,
nos examens, nos orientations, notre vie professionnelle et aussi l’avenir de
notre société, du monde et de l’Eglise.
AMEN !