HOMELIE 3ème
Dimanche Ordinaire A. Mt 4, 12-17
22 Janvier 2017
L’évangéliste St Matthieu situe le début de la
mission de Jésus en Galilée, dans les territoires, au Nord de la Palestine,
attribués aux tribus de Zabulon et Nephtali, fils de Jacob. Jésus commence son
ministère lorsqu’il apprend que Jean-Baptiste a été arrêté et mis en prison par
Hérode Antipas, tétrarque de Galilée. Il abandonne Nazareth pour Capharnaüm,
ville frontière entre deux provinces, sur la route qui va de la Syrie à la mer
Méditerranée et, plus loin, à l’Egypte, avec un poste de douane d’où Jésus
appellera Matthieu. C’est un bourg agricole, d’artisans et de commerçants ainsi
que de pêcheurs où circulent des gens de tous horizons.
Jésus va donc à la rencontre de ces tribus du peuple
de Dieu les plus menacées par la “nuit païenne”, comme l’était Israël au temps
des Assyriens, selon Isaïe, que nous avons entendu dans la première lecture (Is 8, 23b-9,3). St Matthieu le cite
comme pour authentifier la mission de Jésus qui vient rencontrer ces “nations”
faites de païens résidant au milieu des juifs depuis longtemps. La Galilée, de
ce fait, était méprisée par les Judéens de Jérusalem, la ville sainte à la
population moins mélangée. Mais sur ce pays de l’ombre, annonçait Isaïe, une
grande lumière s’est levée. La Galilée des nations sera la première à entendre
l’annonce de la Bonne
Nouvelle qui par la suite sera communiquée au monde entier.
A la voix de Jean-Baptiste, qui s’est tue,
succède la Parole de Jésus qui prend le relais dans les mêmes termes : « Convertissez-vous ;
le Règne de Dieu s’est approché ! » (Mt 3, 2).
Entendrons-nous aujourd’hui ce même appel ? A quelles
conversions sommes-nous appelés ? J’en
vois une pour ma part qui me semble urgente. Notre monde est plongé dans la
nuit des divisions, des communautarismes et de l’individualisme grandissant. Saurons-nous
aller à la rencontre des gens de bonne volonté qui s’efforcent de créer des
liens, de rompre des solitudes, de renverser des barrières de préjugés ? Et au moins pour ceux qui se réclament de
Notre Seigneur Jésus-Christ, saurons-nous apprendre et chercher à être tous
vraiment d’accord mot à mot “à dire tous la même chose” en son Nom ? Paul
écrivait dans sa lettre aux Corinthiens, en deuxième lecture : « Soyez en parfaite harmonie de
pensées et de sentiment » ; rejetons
toute revendication d’appartenance politique, sociale, culturelle ou religieuse
qui crée les divisions. Il y en avait à
Corinthe au temps de St Paul ; il y en a encore beaucoup aujourd’hui.
Que devons-nous faire ? Tout
d’abord écouter et chercher à comprendre ceux qui sont différents de nous. Cet effort qui nous
décentre par rapport à nous-mêmes peut nous apporter un air nouveau et nous
enrichir. Il ne s’agit pas d’accepter tout à n’importe quel condition, ni de
communier à n’importe quel prix, mais de nous laisser interroger par ce que
pensent et vivent d’autres que nous, quitte à leur partager nos propres
manières de voir et de vivre. Il convient même de questionner sur les
raisons de nos différences pour apporter au vis-à-vis notre propre lumière.
Il en va ainsi dans l’œcuménisme où cette
attitude, accompagnée et souvent précédée par la prière, a produit beaucoup de possibilité de partage et
d’enrichissements mutuels. S’il reste encore du chemin à faire, la Bonne Nouvelle du
Royaume nous est commune. « Il
y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent. » a dit récemment notre
pape François en Suède pour la célébration du 500ème anniversaire de
la réforme de Luther. Le monde a besoin de cette volonté et de ce courage dans
la recherche de l’Unité entre chrétiens. Si Jésus a prié le Père pour qu’elle
se réalise un jour, Jn 17, c’est parce qu’elle
n’est pas simplement au bout de nos efforts mais qu’elle nous sera donnée par
Dieu Lui-même. C’est bien la raison de cette semaine annuelle de prière
pour l’Unité des
chrétiens : alors faisons monter notre prière vers le Seigneur, soyons attentifs à nos frères d’autres
confessions chrétiennes et remercions-Le des progrès opérés depuis plus d’un
siècle.
AMEN !
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