HOMELIE 2ème Dimanche Ordinaire. Année A. Jn
1.29-34
15 Janvier. 2017
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »
Vous avez reconnu la phrase que le célébrant prononce chaque
dimanche après l’invitation à venir communier au Christ. Jean-Baptiste désigne
son cousin comme l’Agneau de Dieu. D’où tient-il cette expression ?
Sans doute se souvient-il de la parole du prophète Isaïe au
ch. 53,7 qui désigne le Serviteur de Dieu comparé à un agneau innocent
trainé à l’abattoir. Il faut dire qu’en araméen, langue parlé par Jean-Baptiste,
Jésus et leurs contemporains, le mot "talya", qui désigne un serviteur,
désigne également un agneau. L’évangéliste Jean, qui écrit en grec, a choisi le
mot agneau : très probablement en référence à l’agneau pascal qui
était sacrifié en souvenir de la libération d’Egypte et qui a été identifié
au Christ nous libérant du péché du monde.
Quel est donc ce "péché du monde" ? Dans la
Bible, pécher, c’est "rater la cible, manquer son but" : [il
y a une erreur, un ratage de l’autre, de la rencontre avec l’autre, un ratage
où la dignité humaine n’est pas respectée]. (Ouvrir le livre, p.43 de Marie
Balmary et Sophie Legastelois).
Mais c’est encore plus profond : cela advient dès le
commencement de l’humanité. Dieu propose à l’homme d’entrer avec lui dans un
dialogue d’amour ; mais le malin (le serpent) introduit le soupçon dans l’esprit
du premier couple qui conteste l’interdit que Dieu avait prescrit au paradis :
le couple le refuse, mange et se trouve tout nu, c’est-à-dire rien ! Voilà
le péché du monde, l’erreur fondamentale, le but manqué de notre raison d’être :
créé par un amour de Dieu pour chacun de nous. Ce péché du monde est l’ignorance
du réel visage de Dieu ; Père aimant et miséricordieux. Ce péché
associé à d’horrifiantes caricatures (de Dieu, de l’Eglise, du bonheur) fait
fuir les hommes et les éloignent de la Vérité en les empêchant de reconnaître
une autre réalité : nous sommes tous enfants de ce Père ; tous
frères ; une seule famille humaine.
Jésus au contraire est le "Oui à Dieu". Il a repris le
Psaume de notre messe d’aujourd’hui (Ps 39,40) :
« Tu ne demandais ni holocauste ni victime
Alors j’ai dit : "Voici, je viens"
…ce que tu veux que je fasse
Mon Dieu, voilà ce que j’aime »
Enlever le péché du monde, c’est nous donner la possibilité de nous
libérer de ce refus de Dieu, particulièrement en nous laissant guider comme
Jésus par l’Esprit-Saint. Plongé en lui par notre baptême, nous pouvons vivre
de cette liberté nouvelle : aimer comme Lui et avec Lui ; pardonner
comme Lui et avec Lui ; donner comme Lui et avec Lui.
Il ne s’agit pas seulement d’une démarche individuelle. Membre de ‘Eglise,
nous sommes appelés à être "lumière des nations" et le salut doit
arriver "jusqu’aux extrémités de la terre".
L’Eglise Catholique est, par la volonté
de Dieu, une communauté pluriculturelle et plurilingue. Vivre cette réalité
concrète de la communion dans la diversité n’est pas dépourvu de tensions et de
difficultés. Parfois des expériences malheureuses, des peurs et des préjugés peuvent amener
certains à ériger des murs et à fermer des portes. Mais dans l’Eglise, personne
n’est étranger : nous sommes tous enfants de Dieu et donc frères.
Avec l’Agneau, ce Jésus-Christ que nous
voulons recevoir, avec son Esprit-Saint qui peut demeurer en nous, soyons les
témoins vivants de cette fraternité par notre respect et notre accueil bienveillant
de tous ceux qui auprès de nous ont une diversité de langue, de traditions et
de coutumes.
Oui ! « Heureux les invités au Festin de l’Agneau »
AMEN !
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