HOMELIE 22ème
Dimanche Ordinaire Année C. Lc 14,1a.7-14 –
28 Août 2016.
“Quand tu es invité à des
noces…mot à
mot : "Ne t’étends pas" sur le premier lit…parce qu’un autre plus
important que toi pourrait prendre ta place et alors, tu serais obligé de te
relever et tout confus, d’aller t’allonger au dernier lit ! ” Certes, il y a une certaine habileté dans ces
conseils mais ils ont quelque chose d’un peu calculateur ! Alors, quelle
est l’intention réelle de Jésus ? C’est de nous mettre en garde contre toute
suffisance, car
cette trop grande estime de soi peut tourner à la honte lorsque nous nous créons
des hiérarchies dans le rang familial, social,
culturel ou dans la recherche du pouvoir. On ne se trouve plus à sa place. Ce
n’est vraiment pas la manière de Dieu : Il voit autrement, Lui “qui renverse les
puissants de leur trône et élève les humbles” Lc.1,52
“Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé” Lc 14,11. Autrement dit, pour vivre heureux,
vivons humbles.
Dans la seconde
partie de l’évangile, Jésus critiquerait-il
nos repas conviviaux ?
Telle n’est certainement pas son intention !
Le Seigneur sait bien qu’ils entretiennent nos relations familiales
et amicales si nécessaires au bonheur que nous pouvons construire ici-bas,
fondé sur des rencontres et des marques d’affection, dont je profite amplement au
milieu de beaucoup d’entre vous et je leur en suis très reconnaissant :
c’est très réconfortant ! Qui plus est, j’en suis sûr, Il se réjouit de
tous ces moments de bonheur entre nous. Lui-même n’a-t-Il pas été reçu chez ce
pharisien ou chez Marthe et Marie ?
Cependant, comme
Il nous aime et voudrait nous faire partager sa façon d’aimer, Il nous alerte sur un risque bien
naturel qui
porte à "rester avec les mêmes",
à ne vivre qu’en réseaux, avec une propension à faire des “grumeaux” ! (Vous connaissez bien l’expression !)
Et finalement, le retour d’ascenseur est attendu ! Dans le fond ce n’est
pas très gratuit tout ça, c’est même parfois très intéressé ! Alors, Il
nous éveille à l’attention aux pauvres, car avec eux, il n’en est pas
ainsi : “Quand tu donnes un festin, invite les
pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles…”
Les
pauvres : qui sont-ils ?
Pauvre, ptokoï…“celui qui se
blottit, se replie”,
parce qu’il lui manque quelque chose pour pouvoir vivre décemment. Ainsi dans
la Bible sont considérés comme pauvres “l’étranger, la veuve, l’orphelin”. Sont encore pauvres aujourd’hui ceux qui
vivent un handicap, une situation précaire ou de souffrance physique, morale,
psychique ou enfin économique… Pauvre au sens spirituel, c’est aussi très
proche de “humble”, ne se gonflant pas d’orgueil, ne se mettant
pas en avant : il y a de la place pour les autres dans leur cœur et ils attendent des
autres et de Dieu ce qui leur manque.
De nombreuses
occasions nous sont données d’ouvrir notre table, mais aussi notre cœur, et de
porter notre attention, de donner de l’écoute, du temps, comme le font déjà bien
des familles ou des associations. Aux appels qui vous seront bientôt adressés en cette
reprise d’année, répondez, selon vos possibilités, en particulier, à l’occasion des Forums d’Associations
qui se tiennent un peu partout.
Enfin, avez-vous remarqué que, s’il est invité à un repas chez un
pharisien, dans la parabole qu’il raconte, Jésus parle de noces.
Or dans la Bible, le festin de noces
désigne le Royaume de Dieu. Dans ce Royaume, il n’appartient à personne de
s’attribuer les meilleures places : c’est Dieu qui les donne. Plus
encore, ce sont les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles qui sont
les invités prioritaires comme la deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui
nous l’indique à travers les conseils que Jésus donne à son hôte.
En ce temps de reprise d’activités, adoptons dès maintenant les
mœurs nouvelles du Royaume par notre
humilité envers tous pour manifester l’amour que Dieu porte à tous ses
enfants. Approchons-nous avec reconnaissance de ce festin de l’Eucharistie, qui
annonce Celui du Royaume, et où nous goûtons déjà la présence de Celui qui nous y accueilleras à la place
qu’Il nous a préparée. Jn 14,3.
AMEN !