HOMELIE du 10° Dimanche
du Temps Ordinaire Lc 7,11-17
5 Juin 2016
Résurrection du fils unique d’une veuve à Naïm.
L’Evangile
de ce jour nous replonge dans le temps dit "Ordinaire"
de la Liturgie. Ordinaire comme le fait divers que St Luc rapporte, un fait
divers tragique : le décès du fils unique d’une veuve ! De quoi
émouvoir plus d’un et de se heurter au scandale de la mort, particulièrement
lorsqu’elle frappe une pauvre femme déjà éprouvée. Pourquoi elle ?
Pourquoi cette vie si dure ? Et pourquoi Dieu permet cela ? C’est la
réaction de la femme, elle aussi veuve à Sarepta, chez qui le prophète Elie
demeurait, face à la mort de son fils. C’est bien souvent la pensée qui surgit
pour nombre d’entre nous ou de notre entourage devant des épreuves surhumaines
qui nous surprennent toujours dans un monde ou tout doit être bien ordonné et
bardé de garanties de tout genre.
Les
textes de ce dimanche viennent prendre en compte ces détresses à la fois chez la
veuve de Sarepta et chez la veuve de Naïm.
Elie prend l’enfant dans
ses bras et engage un corps à corps avec lui, priant intensément le Seigneur.
Et le Seigneur l’entend : le fils est vivant ! Ce Dieu est le Dieu de
la vie ! »
« Quand
j’ai crié vers toi, Seigneur,
Mon Dieu tu m’as guéri ;
Seigneur
tu m’as fait remonter de l’abîme
Et
revivre quand je descendais à la fosse »
(Ps 29 de cette messe).
Jésus, voyant
la veuve de Naïm, fut « ému aux entrailles »
(comme le bon samaritain à la vue de l’homme à demi-mort tombé aux mains des
bandits ou comme le père retrouvant son fils prodigue, le serrant dans ses
bras). Dans les deux cas, Dieu se manifeste comme vulnérable, débordant de compassion. Loin d’être absent ou de
vouloir punir, Il est le Dieu de la vie donnée. Jésus "réveille" le
jeune homme pour le rendre à sa mère.
A
vue humaine, la mort apparait comme un scandale lorsque l’épreuve est immense
et laisse dans le dénuement le plus total. Mais Dieu est bien le Dieu de la vie.
Il nous demande de nous associer à son dessein de vie en prenant notre part de
compassion active vis-à-vis de notre
prochain, proche ou lointain, autant que nous le pouvons, et même en nous
privant de certains biens ou ressources pour les redistribuer à ceux qui en
manquent.
Mais
Dieu fait davantage. Jésus "réveille"
le jeune homme, terme utilisé pour dire la résurrection de Jésus : "réveillé
d’entre les morts". Il manifeste ainsi à l’avance qu’Il a le
pouvoir sur la vie et la mort, et qu’un jour, après sa propre résurrection, Il
donnera la vie qui ne finira pas, la vraie Vie. C’est bien la puissance de Dieu
qui se révèle en Jésus, une puissance d’amour qui se donne à nous et nous
réconforte, nous faisant entrer dans l’espérance d’une vie remplie d’amour où
nous pourrons retrouver ceux qui nous ont quittés ou qui nous ont été arrachés
trop vite à nos vies d’ici-bas. Avec le même Ps 29 de la messe de ce dimanche,
disons :
« Que
nos cœurs ne se taisent pas,
Qu’ils soient fête pour toi
Que sans fin Seigneur, mon Dieu,
Nous te rendions grâce ! »
AMEN !
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