jeudi 2 juin 2016

HOMELIE du 10° Dimanche du Temps Ordinaire "Résurrection fils de la veuve de Naïm" Lc 7,11-17 5 Juin 2016




HOMELIE  du 10° Dimanche du Temps Ordinaire Lc 7,11-17
5 Juin 2016

Résurrection du fils unique d’une veuve à Naïm.

L’Evangile de ce jour nous replonge dans le temps dit "Ordinaire" de la Liturgie. Ordinaire comme le fait divers que St Luc rapporte, un fait divers tragique : le décès du fils unique d’une veuve ! De quoi émouvoir plus d’un et de se heurter au scandale de la mort, particulièrement lorsqu’elle frappe une pauvre femme déjà éprouvée. Pourquoi elle ? Pourquoi cette vie si dure ? Et pourquoi Dieu permet cela ? C’est la réaction de la femme, elle aussi veuve à Sarepta, chez qui le prophète Elie demeurait, face à la mort de son fils. C’est bien souvent la pensée qui surgit pour nombre d’entre nous ou de notre entourage devant des épreuves surhumaines qui nous surprennent toujours dans un monde ou tout doit être bien ordonné et bardé de garanties de tout genre.
Les textes de ce dimanche viennent prendre en compte ces détresses à la fois chez la veuve de Sarepta et chez la veuve de Naïm.
Elie prend l’enfant dans ses bras et engage un corps à corps avec lui, priant intensément le Seigneur. Et le Seigneur l’entend : le fils est vivant ! Ce Dieu est le Dieu de la vie ! »

« Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
 Mon Dieu tu m’as guéri ;
Seigneur tu m’as fait remonter de l’abîme
Et revivre quand je descendais à la fosse » (Ps 29 de cette messe).

Jésus, voyant la veuve de Naïm, fut « ému aux entrailles » (comme le bon samaritain à la vue de l’homme à demi-mort tombé aux mains des bandits ou comme le père retrouvant son fils prodigue, le serrant dans ses bras). Dans les deux cas, Dieu se manifeste comme vulnérable, débordant de compassion. Loin d’être absent ou de vouloir punir, Il est le Dieu de la vie donnée. Jésus "réveille" le jeune homme pour le rendre à sa mère. 
A vue humaine, la mort apparait comme un scandale lorsque l’épreuve est immense et laisse dans le dénuement le plus total. Mais Dieu est bien le Dieu de la vie. Il nous demande de nous associer à son dessein de vie en prenant notre part de compassion active  vis-à-vis de notre prochain, proche ou lointain, autant que nous le pouvons, et même en nous privant de certains biens ou ressources pour les redistribuer à ceux qui en manquent.

Mais Dieu fait davantage. Jésus "réveille" le jeune homme, terme utilisé pour dire la résurrection de Jésus : "réveillé d’entre les morts". Il manifeste ainsi à l’avance qu’Il a le pouvoir sur la vie et la mort, et qu’un jour, après sa propre résurrection, Il donnera la vie qui ne finira pas, la vraie Vie. C’est bien la puissance de Dieu qui se révèle en Jésus, une puissance d’amour qui se donne à nous et nous réconforte, nous faisant entrer dans l’espérance d’une vie remplie d’amour où nous pourrons retrouver ceux qui nous ont quittés ou qui nous ont été arrachés trop vite à nos vies d’ici-bas. Avec le même Ps 29 de la messe de ce dimanche, disons :

« Que nos cœurs ne se taisent pas,
   Qu’ils soient fête pour toi
   Que sans fin Seigneur, mon Dieu,
   Nous te rendions grâce ! »


AMEN !

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