HOMELIE 11° Dimanche du Temps
Ordinaire. Année C
Lc 7,36-8,3 - 12 Juin 2016
« Qui est cet homme qui va jusqu’à
remettre les péchés ? »
En effet,
Dieu seul peut remettre les péchés, en particulier, le double péché de David,
qui non seulement a pris pour femme celle de son général Urie le Hittite, mais
qui l’a fait tuer au combat (1ère Lecture, 2ème Livre de
Samuel, ch.11-12). A l’intervention du prophète Natan, David reconnaît sa faute
et Natan lui fait savoir que Dieu lui pardonne.
La question pourrait
être plus large : «Qui est ce Jésus? »
Pour Simon,
le pharisien qui a invité Jésus, c’est un rabbi qui donne un bel enseignement
et fait de belles choses en guérissant les malades, nourrissant les foules et
même ressuscitant les morts, nous l’avons entendu dimanche dernier.
Mais il a du mal à comprendre qui est vraiment Jésus. Un
prophète ? Son attitude envers
cette femme l’en dissuade.
Pour la femme pécheresse,
qu’a-t-elle découvert en Jésus pour braver devant tout le monde la honte
de se comporter comme une esclave en mouillant de ses larmes les pieds de
Jésus, en les embrassant et les essuyant de ses cheveux, en versant un parfum
précieux et coûteux ?
La réponse est donnée
par Jésus Lui-même : « Ses péchés, ses nombreux péchés sont
pardonnés », Attention !
Non parce qu’elle a beaucoup aimé, comme si le pardon était la réponse à son
amour, mais « puisqu’elle a beaucoup aimé ».
En
effet, cette femme a du entendre Jésus, le voir, le suivre peut-être. Par son
enseignement sur la miséricorde de Dieu, par son comportement et son regard de
compassion pour les pauvres, les malades, les éprouvés ou les "laissés
pour compte", elle comprend que ses péchés sont pardonnés et elle veut le
rencontrer : contrairement à Simon qui s’offusque, Jésus ne la repousse
pas. Elle pleure de joie, déborde de reconnaissance et d’amour envers Lui.
Comme l’a indiqué la
petite parabole des deux débiteurs, c’est parce qu’on lui a remis la dette la
plus importante que son débiteur en aime plus son créancier que l’autre à qui
il a remis moins. C’est parce qu’elle a beaucoup péché et quelle se sait
pardonnée qu’elle montre beaucoup
d’amour envers Celui qui lui a fait comprendre. Devant tous les
convives, Jésus confirme ce pardon : « Tes péchés sont pardonnés »
et de plus, Il reconnait sa foi en Lui « Ta foi t’a sauvée : va en
paix ! »
Simon était resté en
retrait vis-à-vis de Jésus, fort de sa pratique de la Loi qui, pense-t-il, le
rend « juste » devant Dieu, peut-être même « quitte »
devant Lui, autant qu’il le peut, comme dans le parabole du pharisien et du
publicain (Lc 18,9-14). Il n’avait pas, pense-t-il, besoin de pardon. Mais
si la Loi de Moïse et ses prescriptions peuvent nous rapprocher de Dieu (ou du
moins, éviter à ne pas trop nous en éloigner, seule la foi en Jésus peut nous
sauver, c'est-à-dire, nous libérer de
notre péché, de nos maux et nous rendre libre d’aimer comme cette pécheresse
l’a bien compris et si bien exprimé.
Seigneur, aide-nous à reconnaître
nos péchés et à nous tourner avec confiance vers Toi qui ne refuse jamais
ton pardon, car tu veux nous remettre debout: n’est-ce pas ce que St Luc veut
nous faire comprendre dans la finale de
cet évangile, qui apparemment n’a pas de lien avec la scène précédente. A
moins que… ? Ne rapporte-t-il pas la suite des femmes que Jésus a guéries de
leurs maladies ou des esprits mauvais qui les possédait, dont Marie-Madeleine
et beaucoup d’autres qui servaient les Douze ? Preuve que Jésus les
avaient bien remises debout et qu’elles en étaient reconnaissantes.
En début de chaque
messe, la liturgie nous invite à
confesser nos péchés devant tous nos frères rassemblés. Manifestons notre
joie et notre reconnaissance par le Gloria
qui suit notre confession et par toute l’Eucharistie
qui nous fait tous ensemble rendre grâce.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire