HOMELIE EPIPHANIE C – Mt 2, 1-12
3 Janvier 2016
En 1ère Lecture de la fête de l'Epiphanie, nous lisons: « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue ta
lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » Is
60, 1. Comment les peuples du Moyen-Orient, de l’Afrique et aussi certains de
nos compatriotes recevraient-ils cette annonce du Prophète Isaïe
aujourd’hui ? Ce serait plutôt les versets suivants qui décriraient leur
situation en vérité : « Voici que les ténèbres couvrent la
terre, et la nuée obscure couvre les peuples ! » Pas beaucoup
plus rassurants, les vœux de notre président pour 2016 : « Nous n’en avons pas fini avec le terrorisme » même s’il
se dit fier de l’attitude de bien des français face aux tragiques évènements de
cette année. Et puis, il nous évoque tous les défis économiques, culturels,
identitaires, philosophiques même… C’est lucide, courageux, mais pas
franchement réconfortant ! Que d’obstacles à franchir tout au long de cette
année !
La Parole de Dieu, portée par Isaïe continue autrement : « Mais
sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront
vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton aurore » Rêve ?
Phantasme ? C’est pourtant bien le sens de notre fête de l’Epiphanie aujourd’hui et c’est à partir de cette parole
que l’on a attribué aux mages la royauté ! Cette Parole de Dieu nous
invite à l’espérance, qui est une vertu théologale, comme la foi et la
charité, et donc que nous avons à demander et à recevoir comme un don de Dieu. L’Epiphanie, vous le
savez, signifie une révélation :
laquelle ? St Paul nous en parle dans la seconde lecture. Cette
« épiphanie », c’est la révélation du mystère à savoir « que toutes les nations sont associées
au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ
Jésus, par l’annonce de l’Evangile ».
Pour entrer dans ce mystère et en vivre, à nous de bien connaître
cet Evangile, que je résumerai par une parole de notre sainte Thérèse de
l’enfant Jésus : « Vivre
d’amour » par nos pensées, nos paroles, nos actions quotidiennes. Par là,
nous devenons contagieux du bonheur de vivre ainsi et en conséquence, de
permettre à d’autres de découvrir cet héritage. J’en tiens pour preuve les 14
enfants catéchumènes qui marchent vers leur Baptême parce qu’un camarade leur a
dit que le KT ‘‘c’est super ce qu’on y apprend’’ ; et par les 10, bientôt
11 adultes qui s’y préparent également.
Comme les mages venus d’Orient, prosternons-nous devant le Seigneur qui s’est fait petit enfant et
adorons. Et comme eux, offrons ce que nous pouvons lui offrir :
Non plus l’or qui donne
de la puissance, mais nos moyens concrets de faire du bien : le temps,
l’écoute, l’échange fructueux, les biens et l’argent.
Non plus l’encens, mais
notre foi humble, ouverte, réfléchie, formée, qui ose s’exprimer,
joyeuse !
Non plus la myrrhe, qui servait
à embaumer les morts, mais l’acceptation de notre condition humaine dans ses
limites et ses souffrances…
Toutes choses que Jésus a incarné par sa puissance d’amour qui
guérit et relève ; par son immense confiance à son Père et par sa
compassion et solidarité avec tous les souffrants du monde.
« Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se
dilatera. » Voilà ce qu’annonce encore Isaïe : c’est tout ce que je
vous souhaite de meilleur pour cette année 2016 !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire