HOMELIE 4ème
Dimanche du Temps Ordinaire C –
Jésus à Nazareth Lc 4,21-30 - 31 Janvier
2016
« Mais Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin ».
Phrase bien énigmatique face
à l’agressivité déchaînée des habitants de son village. Cela ne vous fait pas
penser à une autre situation où Jésus va être conduit en-dehors de la ville,
jusqu’à un escarpement, pour être précipité en bas ? Jérusalem : le rocher du Golgotha,
où il sera précipité dans la mort. Mais
Jésus n’est qu’au début de son ministère : son heure
n’est pas encore venue et tout au long de sa prédication, Il va essayer de
faire comprendre à son peuple que Dieu son Père aime tous les hommes : ceux qui lui sont proches grâce à la
Révélation, et ceux qui sont loin et n’ont pas reçu cette Révélation : une
veuve étrangère, à Sarepta, au Liban
actuel ; un lépreux, Naâman, un
syrien !
Les habitants de Nazareth, familiers de Jésus,
refusent, (malgré ses paroles qui étonnent et pour lesquelles ils rendent
témoignage) de voir en Lui plus que le « fils de
Joseph, le charpentier ». Et bien même qu’ils aient entendu parler des signes
merveilleux qu’Il a opérés à Capharnaüm et dans d’autres villages, ils restent
insensibles à la Parole que Jésus vient de leur annoncer : “Cette Parole
de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle
s’accomplit ” Lc 4, 21. Jésus se comporte en prophète.
“Prophète” : vient de profètès (sprofhthV = “qui dit devant”, qui annonce, déclare, apporte la lumière). Le prophète authentique révèle bien
souvent Dieu là où on ne l’attend pas, où d’ailleurs on ne l’entend pas plus.
Quand je m’imprègne de l’Evangile, mon horizon s’ouvre et Dieu s’y révèle.
Aujourd’hui, il est
des occasions où nous sommes invités à parler de Dieu, à témoigner de
Lui : comment le faisons-nous ? Quel Dieu présentons-nous ? Et quelle
image avons-nous de Lui ?
Est-ce un Dieu qui
nous libère et annonce une Bonne Nouvelle à tous, en particulier aux pauvres,
aux « étrangers, parce que différents de nous », que nous pouvons
rencontrer ?
Paul, dans l’extrait de la lettre qu’il
adresse aux Corinthiens, et que nous avons entendu aujourd’hui, nous invite non seulement à une belle
conduite reçue comme un don de Dieu que nous avons à solliciter, mais à
découvrir, comme une révélation, qui est ce Dieu auquel nous croyons et dont
nous avons à témoigner. Dans ce
beau texte, remplaçons le mot amour, (“agapè”
agaph en grec), par Dieu :
« Quand je
distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux
flammes, s’il me manque Dieu, cela
ne me sert de rien.
Dieu prend patience; Dieu est serviable; Il ne jalouse pas; Dieu ne se vante pas, ne se
gonfle pas d’orgueil; Il ne fait rien de malhonnête, ne cherche pas son
intérêt, Il ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune; Il ne se réjouit pas
de ce qui est mal, mais Il trouve sa joie dans ce qui est vrai. Il excuse tout,
fait confiance en tout, espère tout, endure tout. Dieu ne passe jamais ».
Et s’il nous était difficile de l’appliquer à
Dieu, qui est tellement autre que ce que nos mots ou nos images peuvent en dire, appliquez-le à Jésus : là, pas de problème !
N’est-ce pas une “voie supérieure à toutes les
autres” qui nous conduit au vrai Dieu, Celui qu’au nom
de notre vocation baptismale, nous avons à “prophétiser” en parole et en
actes ?
AMEN !
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