HOMELIE FETE du CORPS et
du SANG du CHRIST. B
7Juin 2015
[Lors du dernier repas, le Christ a dit : « Ceci est mon Corps, ceci
est mon Sang » et ses disciples Lui ont fait confiance.
Depuis
cette date, l’eucharistie est devenue la source
et le sommet de toute évangélisation, l’acte central de la vie de
l’Eglise.
Et, lorsqu’à la Réforme, bon nombre de chrétiens se sont mis à
douter de la réalité [permanente] de la présence du Christ dans le pain et le
vin consacrés, l’Eglise catholique a réaffirmé la vérité de ce mystère en affirmant
avec force que, oui, le Christ était authentiquement présent dans le pain et le
vin consacrés. A compter de ce moment-là, le culte de l’adoration du
Saint-Sacrement s’est développé de façon générale et les grands saints qui ont
suivi l’ont vivement recommandé ainsi que Saint Jean-Paul II dans son encyclique
« Ecclesia
de Eucharistia »
Paradoxalement, l’accent mis sur cette présence réelle du Christ à l’eucharistie
risque parfois d’avoir, ce que j’ose appeler un effet pervers : celui de
faire oublier d’autres modes de présence du Christ. Par exemple,lorsqu’Il
s’identifie à ses frères humains : « J’avais faim et vous m’avez donné à
manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous
m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité,
prisonnier et vous êtes venu me voir ». (Mt 25, 35-36)
Autant ceux qui négligeraient la réalité de
la présence du Christ au repas de la messe se priveraient d’une richesse
essentielle, autant ceux qui oublieraient cet autre type de présence non moins
réelle du même Christ dans « le plus petit de ses frères » passeraient
à côté d’un aspect non moins essentiel de l’Evangile.
On en vient à regretter que ce terme de présence réelle ne soit réservé qu’à
l’hostie consacrée. Car la vérité de sa parole est la même quand Il dit : « Ceci
est mon Corps » que lorsqu’Il dit : « Ce que vous avez fait à
l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »…
Il s’ensuit qu’adorer le Christ dans
l’Eucharistie sans Le servir dans mon frère est au moins un non-sens, au pire,
une hypocrisie.
On trouve dans les récits des Pères du
désert, cette phrase d’un auteur hélas anonyme : « Quand tu te tiens en prière et qu’un frère te demande à boire,
quitte ton oraison et donne-lui à boire. Le Dieu que tu sers est plus sûr que
celui que tu pries ».
Il y a encore d’autres modes de présences
réelles que le Christ nous a apprises. « Quand deux ou trois sont réunis en
mon Nom, Je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20) ; « Qui
accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même »
Mt 18, 5.]
En cette Fête du Corps et du Sang du
Christ, adorons Celui qui se manifeste vivant et réellement présent à nous,
dans sa diversité, jusqu’à la fin des temps. Ne négligeons pas ces moments
d’adoration, que le Christ soit « exposé » ou simplement présent dans
le tabernacle et venons puiser en sa présence la force et la joie d’aimer et
servir nos proches auprès duquel Il nous conduit.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire