HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent Année B – Lc 1,26-38
21
Décembre 2014
“Qu’advienne en moi ta Parole…”
A l’approche de Noël, la liturgie de ce dernier Dimanche
de l’Avent nous fait entendre le récit de l’Annonciation, que nous connaissons
bien, puisqu’il est souvent choisi pour les fêtes mariales. Qu’il nous aide à
entrer dans le Mystère de Dieu qui va venir.
Les acteurs ? L’ange Gabriel et Marie
L’ange Gabriel : Son nom l’indique : c’est l’ « homme fort de
Dieu », l’annonciateur du temps de salut envoyé au prophète Daniel,
dans ses visions (Dn 8, 16-17 et 9, 21-27). Celui qui a déjà été envoyé à
Zacharie, six mois auparavant : Lc 1, 19.
Marie : Son nom signifierait : « Dame ». Une
jeune fille promise en mariage à Joseph, un
descendant de David. Dieu n’a-t-Il pas de la suite dans les idées ? Il est fidèle à la promesse faite à
David, mille ans auparavant, par le prophète Nathan (2 S 7,13-16)
Réjouis-toi ! Lorsque Dieu prend une initiative, lance un appel, la
joie l’accompagne et c’est un critère d’authenticité de sa part, même si
cet appel peut susciter quelque crainte, notamment en raison de la distance
qu’il y a entre ce que nous connaissons de Lui et ce qu’Il est réellement.
Suit alors le message de l’ange, tissé de citations
et références bibliques : Jésus
(Yéoshua) = Josué = Dieu sauve ; Grand
(qui est même passé dans la profession de foi musulmane : Allah est
grand !) ; Fils du Très-Haut ;
trône de David son père ; il
règnera sur la maison de Jacob…. Ces expressions garantissent une fois de
plus l’origine divine du message, conforme aux promesses. Dieu est « cohérent » parce qu’Il est la sainteté même qui
s’exprime dans la pureté de ses Paroles (pour les comprendre, il est donc nécessaire
de bien connaître sa façon de parler, et ainsi devenir « familier »
des Saintes Ecritures).
« Comment cela se fera-t-il… ? » Non pas : « A quoi le saurai-je puisque je ne
connais point d’homme ? » à la façon dont Zacharie, dubitatif, voire
incrédule, avait répondu à Gabriel. Autrement dit, « Que dois-je faire
pour que cela se réalise ? ». Marie a déjà accepté le projet
de Dieu et elle veut participer à sa réalisation. Cela est confirmé par la
réponse de l’ange : « L’Esprit-Saint viendra sur toi et la
puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ». Ces
termes, là encore, désignent la pure intervention divine. Et Gabriel
continue : mot à mot « C’est pourquoi, mot à mot, celui qui
est entrain d’être engendré sera saint… » La conception de Jésus ne se
fait pas attendre, tant la réponse de Marie
est totale et immédiate.
Enfin, après l’annonce de la naissance d’un
fils à la « femme stérile », qui est donné à Marie comme signe de
l’amour tout-puissant de Dieu (et qu’elle n’a pas demandé !), Marie dit
son « fiat » (en latin)
mais qui dans l’original grec, pourrait se traduire ainsi : « Qu’advienne
en moi ta parole ! »
Voilà donc un récit riche et dense où se manifeste le
grand respect du Créateur envers sa créature qui l’accueille sans réserve. Les
cieux réconciliés avec la terre ; Marie, nouvelle Eve renouant dans la plus grande confiance avec le
Créateur. Ne porte-t-elle pas en elle le nouvel Adam ? Contemplons et
louons le Seigneur pour ce merveilleux Mystère de l’Incarnation.
Avec Marie et comme elle, faisons confiance, même dans
les situations qui nous apparaissent fermées, bloquées, sans issues, à la toute-puissance de l’amour de Dieu.
N’ayons pas peur, car comme pour Marie, le « Seigneur est avec
nous ». Laissons ses Paroles advenir en nous, afin qu’elles portent du
fruit en nous et par nous,
AMEN !
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