HOMELIE 19ème Dimanche Ordinaire, Lc 12,35-40
11 Août 2013
« Vous aussi,
tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de
l’homme viendra ».
Ce ne sont pas des paroles en l’air que nous dit le Seigneur. Ce
mois-ci encore, nous avons accompagné auprès du Père un homme de 54 ans qui
s’est tué en moto sur le trajet de son travail. Par ailleurs, les informations
nous fournissent, semaines après semaines, tant de drames routiers,
ferroviaires ou aériens sans compter les accidents cardiaques ou cérébraux
comme nous l’avons vécu récemment avec notre amie Renée.
Jésus nous demande donc de veiller. Un joli mot en grec : grégoreo, qui a donné en français :
Grégoire, le veilleur.
Est-ce si facile que çà de veiller ?
Veiller évoque une tension, voire une inquiétude : il ne faut pas
“manquer” le bus, le train, l’avion… C’est même dans certains cas
fatiguant : veiller un bébé, une personne malade… Et puis, nous avons nos
limites et l’état de veille peut se transformer en somnolence, comme les
disciples à l’agonie du Seigneur.
Mais est-ce bien de cette veille dont Jésus nous parle, lui
qui par ailleurs nous dit : « Ne vous inquiétez de rien : à
chaque jour suffit sa peine » ? Il ne parle pas d’attendre avec inquiétude ou
peur comme on attendrait dame la mort avec sa faux, car, à coup sûr, nous ne
pourrions être vraiment présent à ce que nous faisons ni aux personnes que nous
rencontrons et écoutons. Jésus nous demande de « rester en tenue de service », autrement dit, être bien
à ce que nous avons à faire en tenant compte de ce que le Royaume de Dieu est
déjà au milieu de nous. Cela entraîne que nous essayons d’agir à la manière de
Jésus : de partager, donner, pardonner et de porter attention
particulièrement à ceux qui n’intéressent pas ou qu’on ne regarde plus : Dieu se glissera au milieu d’eux. L’attitude
de veille demande donc de ne pas nous laisser enfermer dans les réalités
terrestres mais de nous ouvrir à la
présence de Dieu dans ces mêmes réalités.
Pour cela, il nous faut demander
un regard de foi, comme le rappelait l’épître aux Hébreux en nous
présentant la foi d’Abraham et de tous les grands croyants de la Bible. Demander ce
regard de foi avec confiance. Alors, le Fils de l’homme qui n’a pas d’heure,
viendra à notre rencontre et nous invitera
à sa table pour nous servir : vous vous rendez compte ! Comment
ne pas attendre ce moment avec un certain désir, même s’il nous faut continuer
notre route sur cette terre, mais pour combien de temps ? Nul ne le
sait ! Alors, veillons !
Que notre eucharistie d’aujourd’hui fasse grandir notre foi en
Celui qui déjà nous nourrit de sa présence et fait chemin avec nous en
attendant de venir nous chercher pour être toujours avec lui et ceux qui nous
ont précédés,
AMEN !
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