HOMELIE 22ème
Dimanche Ordinaire Année C.
Lc 14,1a.7-14 – 1er
Septembre 2013.
Que nous dit cet
évangile aujourd’hui ? Une fois encore, Jésus peut nous surprendre.
“Quand tu es invité à des
noces, mot
à mot : Ne t’étends pas sur le premier lit…parce qu’un autre plus
important que toi pourrait prendre ta place et alors, tu serais obligé de te
relever et tout confus, d’aller t’allonger au dernier lit ! ”
Certes, il y a une certaine habileté dans ces conseils mais ils ont quelque
chose d’un peu calculateur ! Alors, quelle est l’intention réelle de
Jésus ? C’est de nous mettre en garde contre toute suffisance, car cette
trop grande estime de soi peut tourner à la honte lorsque nous nous créons des hiérarchies dans le rang social, au niveau culturel ou
dans la puissance du pouvoir. On ne se trouve plus à sa place. Ce n’est
vraiment pas la manière de Dieu : Il voit autrement, Lui “qui renverse les
puissants de leur trône et élève les humbles”
“Qui s’élève sera
abaissé ; qui s’abaisse sera élevé” Lc 14,11. Autrement dit, pour vivre heureux,
vivons humbles.
Dans la seconde
partie de l’évangile, Jésus semblerait
critiquer ces repas conviviaux
qui entretiennent nos relations familiales et amicales si nécessaires pourtant
au bonheur que nous pouvons construire ici-bas fondé sur des marques
d’affection, dont je profite amplement au milieu de beaucoup et je leur en suis
très reconnaissant : c’est très réconfortant ! Telle n’est certainement pas l’intention du Seigneur. Qui plus est, j’en suis sûr, se réjouit de
tous ces moments de bonheur entre nous. Lui-même n’a-t-Il pas été reçu comme
chez ce pharisien ou comme chez Marthe et Marie ? Cependant, comme Il nous aime et voudrait
nous faire partager sa façon d’aimer, Il nous alerte sur un risque bien naturel
qui porte à rester avec les mêmes, à
ne vivre qu’en réseaux, avec une propension à faire des “grumeaux” ! Et finalement à attendre un retour
d’ascenseur : dans le fond ce n’est pas très gratuit tout çà, c’est même
parfois très intéressé ! Alors, Il nous éveille à l’attention aux pauvres,
car avec eux, il n’en est pas ainsi : “Quand
tu donnes un festin, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux, les
aveugles…” Les pauvres : qui sont-ils ?
Pauvre, ptokoï…“celui qui se
blottit, se replie”,
parce qu’il lui manque quelque chose pour pouvoir vivre décemment. Ainsi dans
la Bible sont considérés comme pauvres “l’étranger, la veuve, l’orphelin”. Sont encore pauvres aujourd’hui ceux qui
vivent un handicap, une situation précaire ou de souffrance physique, morale,
psychique ou enfin économique… Pauvre au sens spirituel, c’est aussi très
proche de “humble”, ne se gonflant pas d’orgueil, ne se mettant
pas en avant : il y a de la place pour les autres dans leur cœur et ils
attendent des autres et de Dieu ce qui leur manque.
De nombreuses
occasions nous sont données d’ouvrir notre table, d’inviter, comme le font bien
des familles ou des associations.
Aux appels qui vous
seront bientôt adressés en cette reprise d’année, répondez, selon vos
possibilités, en particulier, à l’occasion des Forums d’Associations qui se tiennent
un peu partout.
Enfin, avez-vous remarqué que s’il est invité à un repas chez un
pharisien, dans la parabole qu’il raconte, Jésus parle de noces.
Or dans la Bible, le festin de noces
désigne le Royaume de Dieu. Dans ce Royaume, il n’appartient à personne de
s’attribuer les meilleures places : c’est Dieu qui les donne. Plus encore,
ce sont les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles qui sont les
invités prioritaires comme la deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui nous
l’indique à travers les conseils que Jésus donne à son hôte.
En ce temps de reprise d’activités, adoptons dès maintenant les
mœurs nouvelles du Royaume par notre
humilité envers tous pour manifester l’amour que Dieu porte à tous ses enfants.
Approchons-nous avec reconnaissance de ce festin de l’Eucharistie, qui annonce
Celui du Royaume, et où nous goûtons déjà la présence de Celui qui nous y accueilleras à la place qu’Il nous a préparée. Jn
14,3.
AMEN !