HOMELIE 15ème
Dimanche Ordinaire C. Lc 10,25-37
14 Juillet 2013
« Et qui donc est mon
prochain ? » Lc 10,29
Dans
la première Lecture de ce dimanche, nous entendions un extrait du Deutéronome,
un des 5 livres de la Torah : « Ecoute la voix du Seigneur ton Dieu, en
observant ses ordres et ses commandements inscrits dans ce livre de la
Loi ; reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton
âme » Dt 30,10.
Jésus,
pour répondre au docteur de la Loi, propose cette merveilleuse parabole, bien
connue, du Bon Samaritain. C’est pourtant, au nom de cette même Loi, si proche,
si accessible selon le Deutéronome, que le prêtre
du Temple, (hièreus, iereuϛ = sacrificateur), ainsi que le Lévite (sorte de sacristain du Temple), qui descendaient eux aussi vers
Jéricho ayant quitté leurs services, se sont détournés de ce pauvre blessé à
l’agonie, (à demi-mort !). Pourquoi cette « non-assistance à personne
en danger » n’a pu être respectée par ces servants de la Loi ? C’est
que les préceptes de pureté rituelle auxquels ils étaient soumis ne leur
permettaient pas de s’approcher de ce qu’ils pensaient être un cadavre. Ils se
croyaient éclairés par la Loi, mais en fait, ils n’ont pas été jusqu’à mettre
en pratique ce qu’elle invite à faire en profondeur, à savoir, nous faire
communier à la miséricorde, la compassion et l’amour infini de Dieu pour chacun
de ses enfants.
Par
ailleurs, avez-vous remarqué que Jésus ne répond pas à la question du docteur
de la Loi qui lui demandait : « Et qui est mon prochain ? ».
Mais par contre, Il l’invite, à la fin de la parabole, à se poser la question :
«De qui es-tu le prochain ? N’est-ce
pas de celui envers lequel, au-delà de toute considération, tu ferais preuve de
bonté, comme le Père le ferait pour lui ? »
Une belle interprétation de cette parabole
nous est également proposée par un Père de l’Eglise du 3ème siècle,
Origène. Ce « Bon Samaritain » ne serait-il pas Jésus Lui-même ému aux
entrailles, se penchant sur notre humanité blessée à mort ; la soignant
avec de l’huile et du vin, qui évoqueraient les sacrements des malades et de l’Eucharistie ;
prenant soin d’elle, la confiant à l’auberge qui serait l’Eglise ; versant
2 deniers correspondant à 2 jours de salaire ; revenant le 3ème
jour pour payer tout ce qui aura été dépensé en plus, c'est-à-dire, pour la
rendre définitivement à la vie par sa Résurrection au 3ème jour ?
Ne
croyez pas que j’exagère : des artistes du Moyen Age l’ont parfaitement
compris ainsi et l’ont illustrée par de beaux vitraux que vous ne manquerez pas
d’aller admirer si vous visitez les cathédrales de Chartres, Bourges ou Sens.
Soyons
d’autres bons samaritains, d’autres Christ nous faisant proches de toute
personne blessée. Le Christ qui vit en nous par son esprit n’est-Il pas aussi
notre Parole et notre Loi inscrites au fond de notre cœur et qui se révèle par
notre bouche ? Dt 30,14.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire